25-26 mai 1915 : le sergent Baratin est tué d’une balle à la tête



Le mardi 25 ami 1915
Le sergent Oudineau a fait une patrouille en avant et un de ses hommes a été blessé. Le sergent Fouquet a fait une patrouille en arrière de nos lignes jusqu’à la Pierre-Croisée pour rechercher un espion qui nous a été signalé, il n’a rien trouvé. Le sergent Baratin a été tué d’une balle à la tête pendant qu’il tirait par un créneau sur la tranchée allemande, à 4 h. Il est emmené à la Maison Forestière pour y être enterré. Nous faisons une collecte pour [lui] (« y ») offrir une couronne (177.85 F). Un gros crapouillot est tombé dans la tranchée et n’a pas éclaté, nous l’avons porté sur le terrain en arrière avec quelques piquets autour.


Le mercredi 26 mai 1915
Nous quittons les tranchées de la Haute-Chevauchée à 4 h et nous sommes remplacés par la 12ème compagnie du 82ème. Nous arrivons au repos aux baraquements Bourdelais à 6 h, à 1500 m environ de la Maison Forestière. Ce sont des baraques comme celles du camp Monhoven, et nous sommes environ une section par baraque. Repos. Je vais en me promenant à l’étang d’Abancourt.
CARTE LETTRE – Recto : « Correspondance des Armées de la République »

Carte en franchise ‑ Modèle A 1 pour les troupes en opérations. »

Faisceau en couleurs de sept drapeaux. ‑ Stern Graveur.

Verso :

Le mercredi 26 mai 1915 – 13 heures

Mon cher père,

Depuis ce matin je suis au repos dans un endroit charmant et si tout va bien je vais passer ici six jours heureux. Il y a une pièce d’eau, des prés, un ruisseau, une source et de l’ombrage à volonté. Le temps est toujours beau et très sec. Pendant ces quelques jours je vais en profiter pour me payer quelques extras. Je continue à me bien porter et les chaleurs semblent ne plus avoir d’influence sur ma santé, j’y suis maintenant habitué. Vous auriez sans doute bien besoin vous aussi d’avoir six jours de repos après six jours de travail. J’espère que vous êtes toujours en bonne santé et je fais des vœux pour que vous y soyez toujours, afin qu’à mon retour je vous retrouve aussi solide que vous étiez quand je vous ai quitté. Bonjour à tout le monde et au soldat logé avec vous. ‑ Votre fils dévoué ‑ H. Moisy

  • Facebook
  • Twitter
  • Delicious
  • LinkedIn
  • StumbleUpon
  • Add to favorites
  • Email
  • RSS
Cette entrée a été publiée dans Eugène à la guerre, avec comme mot(s)-clef(s) , , , , , , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à 25-26 mai 1915 : le sergent Baratin est tué d’une balle à la tête

  1. pponsard dit :

    toujours beaucoup d’affection et une grande et belle déférence pour l’ auteur de ses jours…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>