27 avril 1915. Souilly
Journée d’attente, d’incertitude, de « cent pas ». Sur la grand’route de Bar-le-Duc à Verdun. Nous retrouvons les maisons à cheminée-vasistas de Ménil-aux-Bois, et devant les maisons les fumiers, moins les mouches.
Ici, on ne parle que des Eparges. Les habitants, après en avoir eu plein les oreilles –hier, canonnade très violente- en ont plein la bouche.
Irons-nous aux Eparges ?
Nous quittons la division marocaine. Il serait question de faire de notre brigade un groupement.
Et toutes ces hypothèses agitées par Plaisant et Gresser nous amènent régulièrement le premier à des anecdotes délicieuses et le second à de vastes et bienfaisants éclats de rire.
Nous devons quitter Souilly demain matin, vraisemblablement pour Verdun. Croyez-vous que cette nouvelle éveille en nous de nouvelles hypothèses tactiques ? Pas du tout, elle éveille en notre estomac le désir de faire un excellent dîner en tel bon vieil hôtel réputé de la ville. /…/
Les Eparges, quel lieu malsain…
Pourtant et c’est heureux, ça ne coupe pas l’appétit de nos héros puisque » cela éveille en nos estomac le désir de faire un excellent dîner en tel bon vieil hôtel réputé de la ville… »
Quel fin gastronome que notre MB ! et puis ça aide à surmonter les hasards la plupart du temps malheureux de la guerre…