3 janvier 1915. Retour aux tranchées.



3 janvier 1915. Berry

Retour aux tranchées.

C’est à la nuit tombée que je les gagne. Dès 4h1/2 les routes de la zone dangereuse présentent une animation extraordinaire. C’est l’heure où se fait le ravitaillement, le transport des blessés, le transport des matériaux, des munitions… C’est l’heure où se fait la relève des troupes. Sur la route de Saint-Christophe je croise des caissons d’obus, des détachements du génie armés de pelles et de pioches, des ambulances, une auto portant un général. C’est l’heure aussi où l’on promène les malheureux chevaux de l’artillerie, inutiles depuis quatre mois, depuis que l’ennemi fait le siège de la France… A cette heure-là le danger des obus est à peu près écarté, les Allemands ne tirant point pendant la nuit par crainte d’être repérés. (Nous nous tirons). Il n’y a plus que le danger des balles : témoin ce cheval qui a reçu l’autre soir, à la porte de mon poste de secours, une balle dans le cou : la pauvre bête a bien perdu un litre de sang.

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