Mort et résurrection d’ Alain-Fournier



Avec Péguy, Pergaud, Apollinaire, La Ville de Mirmont et combien d’autres,  Henri- Alban Fournier dit Alain-Fournier, l’auteur du « Grand Meaulnes »    fait partie des disparus de 14.

Au moment où éclate la guerre, cet écrivain lancé déjà, bénéficie de relations influentes.

Extrait d’une note de Patrick Martinat, journaliste et biographe d’Alain-Fournier:

Devant le tribunal de la 10 ème I.D. le lieutenant Igon Nicolay1 déclare : « Le contenu de ma conversation avec l’officier français blessé, après l’attaque contre la 2ème compagnie sanitaire près de Dommartin, fut le suivant : il me pria d’écrire à une parente, belle-sœur ou belle-mère, autant qu’il m’en souvienne, du nom de Perier à Paris et de l’informer qu’il était grièvement blessé. En même temps il me fit observer qu’il était parent de l’ancien président de la République française, Casimir-Perier2. Je lui déclarai qu’après la guerre je donnerai suite à sa prière ».

1 On ne sait à ce jour ce qu’est devenu cet officier allemand…

2 Depuis plus d’un an Alain-Fournier est l’amant de Pauline Casimir-Perier (Mme Simone au théâtre) épouse de Claude Casimir-Perier, fils du président.

 

Il ne songe pas une seconde à les mobiliser pour tenter d’esquiver les épreuves qui se dessinent et rejoint aussitôt les premières lignes sous l’uniforme du 288e régiment d’infanterie, en qualité de lieutenant.

Alain-Fournier  lieutenant d'infanterie

Alain-Fournier lieutenant d’infanterie

La campagne de l’écrivain solognot puis berrichon sera brève. Engagé, après la contre offensive de la Marne dans une opération de contournement de l’ennemi sur les hauts de Meuse, son unité se fait encercler. Les conditions du combat qui suit restent très confuses.
« Le 288e doit se porter sur la tranchée de Calonne où s’est déjà engagé le 259° RI. Le soir du 21 septembre, il s’établit à Vaux-les-Palameix. Le matin du 22, la 22°Cie (lieutenant Marien) et la 23° Cie (lieutenant Fournier) partent en reconnaissance en direction de Dommartin. Le capitaine Boubée de Gramont, commandant le 6e Bataillon, rejoint la patrouille de reconnaissance qui franchit la tranchée de Calonne et rentre, sans le savoir, dans les lignes ennemies. Il s’ensuit, notamment, des combats et la mort de 21 hommes dont les corps, enterrés à la hâte par les allemands, seront retrouvés et identifiés, puis ré-inhumés en 1992 dans la nécropole de St Remy-la-Calonne.»

Mais il est établi que les Français dominés par leurs assaillants doivent se rendre. Ils seront fusillés sur place puis enterrés à la hâte dans une fosse commune.

Le souvenir de cet accrochage, parmi des milliers d’autres au fil du conflit, se disperse bientôt.

Pendant près de quatre-vingts ans Alain-Fournier restera sans sépulture identifiée.

L’obstination d’un passionné renouera les fils de cette histoire, non sans tribulations ni difficultés.

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