15 mars 1915. Je passe ma journée à me reposer sous les marmites de Wargemoulin.



15 mars 1915. Wargemoulin

Je passe ma journée à me reposer sous les marmites de Wargemoulin. Elles arrivent par trois, tuant, ravageant. Deux chevaux sont tués. Neuf hommes tués et blessés par un seul obus tombé sur le toit de la grange voisine de celle où reposent nos blessés.

Les blessés défilent. Le capitaine Bachelrie1 est tué.*

1

Bedel orthographie ainsi son nom, peut-être sous le coup de l’émotion.

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13-17 mars 1915 : l’exercice se poursuit pour Henri Moisy



Le samedi 13 mars 1915
Exercice matin et soir. Le colonel du 313 vient sur le terrain d’exercice et nous adresse la parole.

Le dimanche 14 mars 1915
Exercice le matin. Jeux le soir. L’aumonier de la 9ème Division vient dire la messe à 9 h 30.
Le lundi 15 mars 1915
M[esse] de 7 h (+). Exercice toute la journée. On entend une violente canonnade en Argonne. Je prends un bain dans les mêmes conditions qu’il y a huit jours.
Le mardi 16 mars 1915
Exercice le matin auprès du village. Service en campagne le soir à la Maison Forestière de la Côte-Collet, près de Passavant. Nous sommes sur une crête, à la lisière sud-ouest de la Forêt d’Argonne et nous avons une vue superbe sur la vallée et les villages environnants. Lisière de la Marne et de la Meuse.
Le mercredi 17 mars 1915
Même emploi du temps qu’hier. Je vais le soir aux Sénades chercher les lettres des stagiaires au vaguemestre du régiment.

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9-12 mars 1915 : nous passons de bons moments ici et nous chantons tous les soirs



Le mardi 9 mars 1915
Exercice matin et soir auprès du village.

Le mercredi 10 mars 1915
Il tombe de la neige toute la journée, nous faisons quand même une marche sous bois avec la boussole.

Le jeudi 11 mars 1915
Exercice le matin. Manœuvre le soir, route de Beaulieu, jusqu’à la route de Saint-Rouin.
Le vendredi 12 mars 1915
Ecole de section le matin. Le soir, même manœuvre qu’hier, et au même endroit.
Bellefontaine, commune de Futeau (Meuse) le vendredi 12 mars 1915 – 13 heures
Mon cher père,
Voilà déjà huit jours que je ne vous ai pas écrit. Vous avez dû recevoir ma lettre du 3 mars par laquelle je vous annonçais mon départ pour Bellefontaine.

Je suis toujours au peloton d’instruction et je m’y trouve très bien. Nous passons de bons moments ici, tous les soirs nous chantons dans notre grenier, nous sommes 24 du 131ème, tous ensemble, et nous ne pensons guère à la guerre, pourtant nous entendons le grondement du canon tous les jours. Dans la journée nous faisons l’exercice et nous nous commandons les uns les autres à tour de rôle. La nourriture est très bonne et faite très proprement et nous mangeons à heures régulières.

Le temps va nous paraître bien court ici et les quinze jours vont être bientôt passés. Ce n’est pas comme dans les tranchées.

Il fait aujourd’hui une journée printanière, et hier encore il y avait de la neige, il y a toujours beaucoup de boue.

Je me porte bien.

Je vous souhaite bonne santé et vous embrasse de tout cœur.

Votre fils ‑ H. Moisy

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