Le jeudi 10 mai 1917
Travaux de campagne et exercice pour la compagnie. Je vais voir le dentiste militaire à Coulommiers, hôpital temporaire 33, avec le sergent Gibielle et l’adjudant Lombard. Départ de Choisy[en-Brie] en chemin de fer à 7 h, de Saint-Siméon à 7 h 26, arrivée à Coulommiers à 8 h. Nous déjeunons à l’hôtel du Soleil Levant. Retour à pied (13 km). Temps très chaud. Orage et pluie le soir.
Le vendredi 11 mai 1917
Exercice matin et soir pour la compagnie. Je retourne à Coulommiers chez le dentiste. Même itinéraire qu’hier. Retour par La-Ferté-Gaucher à 14 h dans un train de ravitaillement. Je déjeune à l’hôtel du Bœuf Gras. Temps beau et chaud.
Le samedi 12 mai 1917
Service en campagne vers Chartronges, Leudon[-en-Brie], retour par La Rochetière, le matin. Bains-douches et travaux de propreté l’après-midi. Je prends un bain froid dans le ruisseau du Merger, comme samedi dernier. Je suis de garde au poste du cantonnement du Merger. Alerte à 22 h. Nous allons sur le terrain des grenadiers. Rentrée à 23 h.
Le dimanche 13 mai 1917
Je vais à la messe de 9 h ¼. Je suis de surveillance à la tenue à partir de 10 heures. Le commandant Deffaut rentre de permission. Je suis puni de huit jours d’arrêts simples par le capitaine pour n’avoir pas exécuté [assuré] l’exécution des ordres donnés pour l’extinction des lumières dans le cantonnement. Temps nuageux et très chaud. Le sergent Delporte de semaine est puni pour le même motif.
Maurice Bedel, un futur Goncourt raconte sa Grande Guerre.