26 jan 2012
Presidentielle 2012

Le difficile exercice du chiffrage des programmes des partis politiques

L’Institut de l’entreprise était dans les starting-blocks ce jeudi, jour de présentation chiffrée du programme de François Hollande. Depuis plusieurs semaines, sur son site Débat&Co, le think tank indépendant chiffre mesure après mesure les élements de programmes présentés par les partis.

Exercice difficile car les annonces sont souvent incomplètes. « On va chiffrer les programmes des principaux candidats, explique Euxode Denis, directeur des études de l’institut. On ne pourra pas tout faire car c’est un travail qui est assez long. Pour l’instant nous avons commencé le Parti socialiste, le Front national et l’UMP. On travaillera sur le MoDem et on chiffrera quelques mesures d’autres partis comme les Verts ou le Front de Gauche.  »

« Nous avons une équipe de chiffreurs qui sont des spécialistes du budget et qui travaillent dans notre cellule. Six personnes qui travaillent aujourd’hui sur le chiffrage. Chacun a une spécialité sur les différentes politiques publiques. On travaille sur des sources publiques, toutes les hypothèses qu’on prend sont transparentes, on les met en ligne sur notre site, dans la description qu’on fait de nos évaluations. Les sources sont aussi mentionnées et on travaille à partir de déclarations des candidats.  »

Responsable de la cellule, il travaille à plein-temps pour l’Institut de l’Entreprise.  » Les « chiffreurs », eux, travaillent sous l’anonymat puisque la plupart d’entre eux sont hauts fonctionnaires et ils ont une très bonne connaissance des questions budgétaires mais pour des raisons évidentes d’éventuelles pressions, on ne donne pas leur nom.  »

Pour le think tank, la priorité est de donner une information la plus objective possible :  » Chaque évaluation donne aussi à une relecture croisée. L’idée c’est d’avoir quelque chose qui soit le plus objectif possible. On évite toute approche partisane donc on s’attache à essayer de croiser les chiffrages, d’avoir une double approche pour avoir les chiffres les plus neutres possibles. Quand il n’y a pas assez de précision, on prend une fourchette, des hypothèses.  »

Le but de leur démarche n’est pas de « dire qu’il faut aller vers le programme le moins cher mais on considère que la question de la responsabilité des politiques fait qu’aujourd’hui il faut apporter une expertise indépendante. On ne peut pas se fier aux seuls montants évoqués par les partis. Notre contribution au débat public, elle est là dessus et essayer d’inciter les candidats à sortir du flou. Dans le détail des propositions c’est souvent très succin, ça oblige à des interprétations qui sont très divergentes. Le fait d’évaluer ces propositions contraint les candidats à préciser. »

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