Claude Greff égare son discours sur le trottoir
Claude Greff serait une ministre désordonnée ? L’histoire est anecdotique, mais rafraîchissante en ces temps de lutte politique acharnée.
Hier soir, un journaliste de Rue 89, essayant de s’extraire de la foule réunie à la Mutualité autour de Nicolas Sarkozy, a ramassé un document sur le trottoir. A priori, un bout de papier anodin qu’il s’apprêtait à jeter à la poubelle, par souci de propreté. Cédant à sa curiosité, il n’a pas pu s’empêcher de jeter un coup d’oeil : le document était intitulé « éléments de langage pour mot d’accueil de Claude Greff ». Un titre pour le moins intriguant.
Il s’agissait en fait de l’ébauche d’un discours de bienvenue, que l’ancienne députée d’Indre-et-Loire réservait au président sortant pour sa venue dans le département aujourd’hui. Sur trois pages, elle fustigeait les médias, contre qui « Nicolas Sarkozy a dû se battre seul », et dénonçait « une propagande savamment organisée par la gauche ». Mais, écrivait-elle, « les Français ne sont pas de ceux que l’on manipule si facilement ». Aussi, la secrétaire d’Etat à la famille conclut en disant au président sortant « tu peux compter sur nous ! »
Elle a finalement pris la parole cet après-midi à Saint-Cyr-sur-Loire. En bonne élève, la ministre doit toujours garder un brouillon d’avance.
Puisqu’il faut bien donner les résultats
C’est fait. L’ère numérique a dépassé la loi. L’opération #RadioLondres sur Twitter dont nous parlions hier, a permis à des milliers d’internautes de transmettre les premières estimations des résultats du premier tour par des tweets codés. Toute la journée, ils ont ainsi écrit « nain » à la place de « Sarkozy », et « flan » à la place de Hollande. Un moyen d’échapper à la loi du 19 juillet 1977, qui punit de 75.000 euros d’amende la diffusion de sondages sortie des urnes avant 20 heures un soir d’élection.
Les chiffres diffusés dès la fin de la matinée provenaient tous de médias étrangers, qui ne sont pas soumis à cette interdiction, et principalement du site de la RTBF, la radio-télévision belge. Ils s’appuyaient sur des sondages réalisés par des instituts français, diffusés dès la fin de la matinée pour les Dom, puis dès 16 heures pour les estimations générales. Ces scores provisoires ont ensuite circulé à grande vitesse sur le web, par un effet boule-de-neige. N’y tenant plus, l’Agence France Presse a elle-même diffusé les résultats de trois sondages à 18h45.
Sondage sortie des urnes : avec #radiolondres, Twitter balance
Ce qui a commencé comme un blague un peu potache pourrait se révéler une véritable opération de dézinguage de la loi électorale. Celle qui interdit de diffuser les sondages sous embargo ou les tendances « sortie des urnes » avant 20h, réseaux sociaux compris. Pour détourner l’interdiction – et éviter les 75.000 euros d’amendes – que les médias suisses et belges ont déjà prévu d’outrepasser, les « Twittos » se sont lancés dans un concours de noms de code, balisés par le hashtag #radiolondres. Florilèges.
D’autres résistants du web lui ont emboîté le pas, avec une série de métaphores et de surnoms facilement identifiables.
Les tops de la campagne
Dans l’abécédaire de la campagne 2012, des petits nouveaux (Twitter, buzz, fact-checking, primaire, live…), des indémodables (sondages, 20h, meetings) et quelques éphémères… Petit lexique, non exhaustif, des mots qui ont rythmé la sphère politico-médiatique, tendue vers les deux tours de l’élection présidentielle.
20h. C’est là que Dominique de Villepin a annoncé sa candidature (sur TF1) puis son retrait (sur France 2) faute de parrainages. Là aussi (celui de TF1) que Nicolas Sarkozy a officiellement levé le faux suspens sur sa candidature. Là encore (sur France 2) où François Hollande s’est précipité après l’annonce officielle – et attendue – de sa candidature de son fief corrèzien. Là enfin (sur TF1) que Frédéric Nihous a annoncé son renoncement… et son ralliement à Nicolas Sarkozy. Bref, c’est à l’heure de la soupe et sur petit écran que l’histoire (de la campagne) se fait encore.
Buzz. Entre les vidéos parodiques, les tweet-clash et les clash tout court, la présidentielle s’est parfois transformée en machine à clics pour les partis et les médias en ligne. Sur le mode « peu importe le fond, pourvu qu’on en parle ». Eva Joly a amusé la galerie avec ses vidéos de chatons contre l’abstention, Mélenchon a connu son apogée avec une version remaniée à sa gloire d’un tube de Philippe Catherine… La liste des « coups », quasi-quotidiens, est trop longue pour l’ébaucher. Cette tendance a d’ailleurs été dénoncée avec virulence par François Bayrou, à la peine dans les sondages, lors d’un meeting près de Nantes : « Si, tous les jours, on vous propose une idée complètement fumeuse, juste pour faire le buzz. Alors, ce n’est pas de la démocratie, c’est de la démagogie .» Le même s’est pourtant projeté il y a peu dans un jeu vidéo avec code secret pour l’entrée… Le « buzz » est même devenu une rubrique à part entière pour certains médias. Et ça ne va pas s’arrêter avec la campagne.
La présidentielle, une manne pour les libraires
Il suffit de se rendre en librairie pour prendre la mesure du phénomène. La photo des candidats est sur toutes les couvertures, dans les rayons, sur les têtes de gondole. Biographies, essais, programmes, révélations… tout est bon pour décrypter, raconter ou analyser l’élection présidentielle.
Concorde aller, retour
Parmi les spectateurs avisés du rassemblement de la Concorde autour de Nicolas Sarkozy, notre envoyé spécial, Antoine Donzenac, s’est glissé parmi la foule. Entre coin presse et foule bleu blanc rouge il raconte les coulisses, les rencontres et les humeurs des militants.
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François Bayrou à la mode jeux vidéos…
Les amateurs de jeux vidéos dans les années 80 et 90 se rappellent qu’à l’écran d’accueil de leurs jeux favoris de mystérieux codes permettaient de débloquer des options, des bonus, des personnages cachés. Des cheat codes dont se sont souvenus les équipes de campagne de François Bayou qui ont réssuscité le célèbre haut haut bas bas gauche droite gauche droite B A.
Sur la page d’accueil du site de campagne du président du MoDem, à l’exécution de ce code (avec le pavé de flèches) : haut haut bas bas gauche droite gauche droite b a , s’ouvre alors une nouvelle fenêtre, imitant la célèbre musique de l’éditeur de jeux Capcom, annonçant le début d’un jeu vidéo de style 8-bit voire 16-Bit. Comme sur les consoles Nintendo Nes ou Super Nes ou Sega Master System ou Megadrive. Puis, la page d’accueil, qui intive à appuyer sur la touche « entrée » fait dérouler l’introduction d’un RPG (pour role playing game, jeu de rôle) qui verrait François Bayrou comme héros d’une quête, musique à l’appui, lutter en terres de Sarkhollande. Il doit pour cela réunir quelques objets magiques…
» Mélenchon » super star des recherches sur internet… et sur le blog
A l’ouverture de ce blog, à la fin de l’année 2011, à l’issue de la primaire socialiste, la figure politique de Jean-Luc Mélenchon n’occupait pas le devant de la scène comme aujourd’hui. Ni les recherches conduisant les internautes vers nos articles.
Au fil des mois, alors que la cote du leader du Front de Gauche montait inexorablement dans les sondages, l’intérêt qui lui était porté grandissait également. Au cours des dernières semaines, au mois de mars et au mois d’avril, selon les jours et l’actualité, près d’une recherche sur deux contenait le nom » Mélenchon « . Sur les vingt termes de recherches les plus effectués depuis l’ouverture du blog, neuf contiennent elles aussi le mot » Mélenchon » accolé au mot programme, biographie ou sondage.
Parmi les autres termes de recherche effectués, reviennent les noms de » Arthaud » – avec le terme associé : métier – ou Poutou.
A Vincennes, les militants socialistes ont la confiance tranquille
Les marathoniens étaient de sortie hier à Paris. En shorts et baskets le matin, transpirant pour les 42,195 kilomètres, en costume, cravate et mocassins l’après-midi, suant pour lever les foules. Nathalie Arthaud au Zénith, Nicolas Sarkozy à la Concorde et François Hollande à Vincennes se sont lancé pour le sprint final, après plusieurs mois de campagne. Les deux derniers se sont toisés par meetings interposés, à 30 minutes de footing l’un de l’autre, affichant étrangement la même jauge de 100.000 participants chacun. A la louche.