10 avr 2012
mariellaesvant
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Portraits de militants (5/6).  » C’est important de pouvoir se dire « j’ai fait ce que j’ai pu » « 

Sur les réseaux sociaux, il a participé activement à la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Mais le 22 avril, il ne votera pas… C’est que Simon Gervais, militant du Front de gauche, n’a que 16 ans. « C’est important pour moi de participer, de pouvoir me dire, quel que soit le résultat, « j’ai fait ce que j’ai pu », explique-t-il dans un haussement d’épaule. » Et puis, confie-t-il, la politique… « c’est devenu une sorte de passion! ».

 

 « J’ai commencé à m’intéresser vraiment à la politique en 2007 », raconte l’adolescent avec aplomb. Dans les radars du garçon de 11 ans, alors, il y avait Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. « Bayrou et Besancenot » aussi, qui émergeaient dans les discussions de ses parents. A force d’écouter les autres débattre, il a eu « envie de se forger une sa propre opinion ». « Emissions politiques » à l’appui, il a choisi Jean-Luc Mélenchon. Parce que c’est « un bon tribun », mais surtout « pour ses idées ».

Avec les moyens de son âge, et le temps qu’il reste à un lycéen surbooké – trois options au lycée, musique, association France-Mali, mobilisation anti-Acta – il s’est lancé dans la campagne du possible 3e homme. « Surtout sur Twitter et Facebook » : débats en ligne durant les apparitions télévisées du candidat du Front de gauche, campagne de « RT » et de hastags… Ces relais en ligne, « c’est plus un acte de soutien » que du militantisme, s’excuse-t-il presque. « Après, je vais essayer de m’investir plus, selon mes moyens et le temps dont je disposerai .» Peut-être une adhésion « aux jeunesses communistes » à la clef. Pas parce qu’il se sent communiste, mais « pour tirer le socialisme plus à gauche ».

Avec ses convictions en bandoulière et ses phrases impeccables, il a « presque convaincu ses parents ». Et quelques camarades de classe. « Dès qu’il y a un débat qui s’ouvre, je rentre dedans! » s’anime-t-il. Il s’est entraîné à la dialectique « en déjeunant tous les jeudis avec un élève sarkozyste ». A part leur option latin, ils n’avaient pas grand chose en commun.. « donc on parlait politique ». Evidemment.

Avec les autres élèves de sa classe, c’est venu plus tard. Avec l’approche de la présidentielle… et ce droit de vote qui leur tombe dessus. « En terminale, les 3/4 des gens commencent à s’intéresser à la politique », estime-t-il. En quelques mois, on est passé des « clans pro-sarko/anti-Sarko » à un panel plus subtil. Et aux débats qui vont avec.

Au lycée Jean-Monnet, à Joué-les-Tours, Simon est étiqueté « mélenchoniste ». Anti-Acta (Accord Commercial Anti-Contrefaçon) aussi, car ce traité « est une menace pour la liberté » sur Internet. «Avec une bande d’amis, on a contacté les Anonymous de Tours » et « J’ai participé autant que j’ai pu aux actions en ligne » , détaille ce jeune garçon très tranquillement. Avec le sourire de triomphe de celui qui a flirté avec l’illégalité – « pour la bonne cause ». Masque à la main, il s’est mêlé aux manifestations tourangelles. A celles contre la réforme des retraites aussi. Et en a tiré la conclusion que quand on a des idées, il faut les défendre. « Essayer de convaincre », et « faire ce qu’on peut pour que les choses changent ». Même quand on n’a pas encore le droit de vote…

 

Lire aussi les portraits de Sandrine Rey, militante UmpAdrien Gaumé, soutien d’Eva JolyFrancesca Di Pietro, militante LOFanny Siouville, militante Modem et Rachida Tassaoui et Halim Ferraoun, militants PS et PRG.

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