7 avr 2012
mariellaesvant

Portraits de militants (3/6) : « La révolte fait vraiment partie de moi »

C’est dans un café de Saint-Pierre-des-Coprs que Francesca Di Pietro, militante de Lutte Ouvrière, nous donne rendez vous. Pas vraiment par hasard : elle y habite, « par ce que c’est moins cher qu’ailleurs, et parce que je ne pourrais pas vivre dans un quartier de nantis ». Le décor est posé, à quelques pas du marché où transitent les « couches populaires », comme disent les camarades.

Ce n'est pas tout à fait par hasard si Francesca Di Pietro, militante LO, s'est installée à Saint-Pierre-des-Corps, bastion communiste tourangeaux.

Chez elle « la révolte contre l’exploitation », c’est de famille. Elle a appris l’indignation en battant le pavé milanais avec ses parents,  purs produits de Mai 68 – à la mode italienne. Mais c’est en France qu’elle a forgé son engagement politique. Elle a rencontré Lutte ouvrière pendant ses études de géographie à l’université de Toulouse en 1986… et ne l’a plus quittée. Parce que LO, c’est du « sérieux ».

Comme Arlette, et comme Nathalie, elle a les cheveux courts. Le regard franc et le verbe vif. Et débite avec passion le « programme de lutte » du parti. « Pas un programme de gouvernement », elle l’admet sans ciller. Mais une série de « perspectives pour les travailleurs ». Du fond pour alimenter la révolution. C’est sûr que ça n’ rien d’un package commercial, mais c’est justement ça qui lui plaît : « la rigueur, la constance, le sérieux ». Une politique qui ne fonctionne  » pas selon la mode ou l’émotion ».

C’est pour ça  qu’à 45 ans, cette universitaire, mère de trois jeunes enfants, se débrouille pour trouver du temps pour tenter de « diffuser le programe dont les travailleurs auront besoin pour se défendre », que ce soit en réunion publique ou sur les places. Dans les salons et les cafés aussi : la politique revient souvent dans les conversations entre amis.

« J’aime rencontrer des gens, entendre leurs arguments »

La campagne présidentielle, c’est un bon terrain pour « populariser le programme » de LO. Et l’occasion de passer plus de temps sur le terrain. « C’est ça que j’aime : rencontrer des gens, leur parler, entendre leurs arguments », explique Francesca. Avec le barnum du parti et quelques camarades, ils se postent à des points stratégiques – «marchés, supermarchés, places, carrefours » – de préférence dans en zones amies… « Saint-Pierre-des-Corps, Joué-les-Tours, quartier du Sanitas à Tours… » La lutte se vend mieux dans les quartiers populaires. « On rencontre aussi des gens hostiles », précise Francesca. De ceux qui pensent que « la politique est réservée aux hommes qui sortent de grandes écoles ».

Pour Francesca Di Pietro, la révolte, c'est une évidence.

Des moments de découragement, il y en a eu. Pas au point de baisser les bras. « Quand je me lève et que j’écoute la radio, quand j’entends ce qui se passe, à l’autre bout du monde et en bas de chez moi, ça me révolte, ça m’empêche de dormir, ça m’angoisse ! ». C’est ça son moteur : « La révolte fait vraiment partie de moi ». Le militantisme à Lutte Ouvrière lui donne corps.

 

Lire aussi les portraits de Sandrine Rey, militante Ump, Adrien Gaumé, soutien d’Eva Joly, Fanny Siouville, militante Modem, Simon Gervais, militant Front de gaucheRachida Tassaoui et Halim Ferraoun, militants PS et PRG.

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