EDITO : Philanthropie moderne
« Internet sera à l’économie du XXIe siècle ce que l’essence fut au XXe siècle. Et la puissance des ordinateurs, c’est l’essence d’internet ! » L’ancien directeur général d’Intel, Craig Barett, a vu juste. Une gigantesque économie parallèle se développe sur la toile. Jamais startups et entreprises n’y ont autant de visibilité qu’aujourd’hui. Plus qu’hier et moins que demain ? Le financement participatif, s’il n’est pas récent, accompagne le mouvement. En 2015, 2,3 millions de personnes ont participé à une campagne. 297 millions d’euros de ont été récoltés. C’est vingt-sept fois plus qu’en 2011. Le montant moyen des contributions s’élève à 56 euros pour un don avec contrepartie, 64 euros (don sans contrepartie), 426 euros (prêt rémunéré), 4.211 euros (obligations), 4.342 euros (capital). Mais l’enjeu n’est pas seulement financier. Cette forme de philanthropie moderne démultiplie l’entreprenariat. Les plateformes d’hébergement y ont ajouté des valeurs non spéculatives. C’est le cas de Ulule, dirigée par le Tourangeau Arnaud Burgot.
Le grand témoin de l’enquête de ce numéro défend des projets « citoyens, créatifs, innovants et solidaires ». Avec deux autres entrepreneurs, il a monté Make In Loire Vallée, campagne éphémère de levée de fonds pour quarante-cinq initiatives locales. Une institution bancaire en est partenaire. Preuve le financement participatif ne constitue pas une menace pour les accompagnements plus traditionnels. Enfin, les porteurs de projet peuvent tout aussi bien sortir de l’internet pour organiser des collectes « à l’ancienne » dans des soirées destinées à faire se rencontrer les contributeurs.
De cette façon, un certain Bartholdi avait en son temps réussi à financer son œuvre la plus connue : la statue de la Liberté.
L’autre face de l’économie numérique
Grâce à internet, le financement participatif ne s’est jamais aussi bien porté qu’aujourd’hui. Et son recours ouvre de bien beaux projets.
D’abord un peu d’histoire. Le financement participatif trouve ses origines au XVIIIe siècle lorsque les associations font appel à la population pour récolter de l’argent. Lorsqu’Auguste Bartholdi a fabriqué la statue de la Liberté, il manquait de moyens financiers. C’est donc à travers la presse, des banquets et autres loteries que, peu à peu, il a réussi à réunir la somme nécessaire pour la construction de ce monument. Le nombre de 100.000 souscripteurs fut annoncé par l’Union franco-américaine, organisatrice de la levée de fonds. Dès la fin de l’année 1875, quelques mois après le début de sa campagne, les fonds rassemblés s’élevaient déjà à 400.000 francs. Lire la suite »
Le jour où Petit Poucet est devenu grand
Arnaud Burgot dirige aujourd’hui la plateforme de financement collaboratif Ulule. Et bouleverse la stratégie financière de nos entreprises.
A 80 ans passés, le philosophe Michel Serres publiait, voici quelques mois, un essai intitulé « Petite Poucette », nom donné à son héroïne pour sa capacité à envoyer des SMS avec son pouce. C’était, à sa manière, réclamer l’indulgence pour ces jeunes obligés de tout réinventer avec le numérique et internet.Arnaud Burgot en a fait son livre de chevet, lui qui a su faire du financement collaboratif un moyen de bousculer l’économie et l’entrepreneuriat. Lire la suite »
Témoignages : pourquoi ont-ils choisi l’économie participative
« Ulule, et plus largement le financement participatif, me semble être à la fois un bienfait et une nécessité : Le retour du local, du conscient, et de volontés communes dans un monde en quête de sens, c’est la formule parfaite pour faire valider auprès d’amis, de connaissances, d’inconnus un concept, une idée ou une croyance qui nous anime ! ». Voilà ce que déclare Marc Sitarz sur son site internet. Le fondateur de Natureally a quitté son poste d’ingénieur dans l’industrie pour une seconde vie professionnelle. Il a créé une ligne de vêtements (chemises, tee-shirt, écharpes, robes) sur des gammes graphiques originales avec des tissus naturels en soie et coton car il voulait reprendre contact avec la nature. Cet engagement l’oblige à faire appel au financement participatif réalisé à 90 % par son entourage familial. Natureally est hébergé à la pépinière de Joué-lès-Tours.
Crowdfunding, mode d’emploi
Quelques définitions s’imposent dans la compréhension du financement participatif.
Le don. Il consiste à donner à un projet, souvent associatif, sans contrepartie. L’association bénéficiaire peut faire un geste symbolique en retour, qu’on appelle le contre-don.
Le don avec contrepartie. Cet échange est proche de la vente ou du troc. Kickstarter, entreprise leader sur ce modèle aux États-Unis, a levé plusieurs centaines de dollars par ce système. Lire la suite »
“ Une relation client très forte ! ”
Avec Arnaud Burgot et Martin Héron, François Roy est à l’origine d’une campagne de financement territorial en Indre-et-Loire pour 45 projets.
Make In Loire Valley. C’est le nom de la campagne de financement participatif lancée à l’échelle départementale et hébergée par Ulule qui s’achèvera le 24 juin prochain. Les quarante-deux projets désormais concernés sont présentés sur le site internet éponyme.
L’échappée belle de la Loire à Vélo
Le parcours des fleuves reliant Saint-Nazaire à la Roumanie se confond avec celui de La Loire à Vélo. Un véritable levier économique depuis dix ans.
On connaissait le ruban granitier breton, devenu marque de course cycliste. Voici chez nous la Loire à Vélo, tracé linéaire et plat des bords du fleuve royal entre la Bourgogne et les Pays de Loire, né d’une volonté politique commune entre les régions et les communes traversées. Une grande boucle génératrice de retombées économiques pour nos territoires, soit plus de 900 km d’itinéraires balisés et sécurisés, de Cuffy à Saint-Brévin-l’Océan, 280 km inscrits au Patrimoine Mondial de l’Unesco, 50 millions d’euros d’investissements réalisés par deux régions (Centre Val-de-Loire et Pays de Loire), six départements (Cher, Loiret, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Loire-Atlantique), sept agglomérations (Orléans, Blois, Tours, Saumur, Angers, Nantes et Saint-Nazaire) et quelque 9.900 vélos transportés ! Lire la suite »
“ Le pilier du développement économique régional ! ”
2016 est une année de concertation et d’élaboration de la stratégie régionale, en matière de tourisme. Explications du président François Bonneau.
Le Centre Val-de-Loire est-il devenu la première région française de tourisme à vélo ?
« Les parcours traversant les deux régions, Centre Val-de-Loire et les Pays de Loire ont vu passer 935.000 cyclistes en 2015, en augmentation de 23 % par rapport à 2010 ! Pour notre seule région, cette fréquentation atteint 629.000 cyclistes Je note aussi une très forte hausse des clientèles touristiques de 42 %, sans équivalent en France. La Loire à vélo est aujourd’hui la destination française la plus vendue par les Tours opérateurs. » Lire la suite »
Le bagagiste des cyclotouristes
Bertrand Chandouineau a créé Bagafrance et gère les transferts de valises et autres sacs. Il est la référence dans ce service, d’Orléans à la Loire-Atlantique.
Ce jour-là, Bertrand Chandouineau a rendez-vous au manoir de la Maison Blanche à Amboise. Avec Ludovic, récemment embauché, il vient prendre livraison des bagages de quatre personnes et les déposera dans un café proche de la gare. Ainsi, ses clients pourront-ils pédaler tranquillement, allégés des kilos superflus. Lire la suite »
Un “ Cyclo Café ” face à la Loire
Dominique Raclin importe ce concept original de Grande-Bretagne où il a vécu pendant neuf ans.
Bréhémont, épicentre de la Loire à vélo. C’est en plein centre bourg, face au fleuve royal, que Dominique Raclin exploite Loire Vélo Nature. Location de deux roues, service de réparation, circuits clés en main : la société est née avec l’ouverture du tracé voici quelques années. Et prospère avec le nombre grandissant de cyclotouristes. Lire la suite »