La sélection de la semaine : Radiant, La splendeur du Pingouin, La bête de l’Apocalypse, Le printemps des arabes, Valentine, Ecolomancho et Wunderwaffen



SelectionSemaine13juillet

Une bande dessinée permet de voyager, de laisser libre cours à son imagination. Pour ceux et celles qui souhaitent voyager en ces temps de vacances, Case Départ vous propose sa sélection d’albums de la semaine. Parmi ces dernières nouveautés, il y a pour vous quelques petites merveilles : un manga français détonnant Radiant, La splendeur du pingouin qui retrace la vie de Oswlad Cobbelpot connu comme un ennemi de Batman, un polar ésotérique La bête de l’Apocalypse, la mise en lumière des révolutions de 2010 – 2011 Le printemps des arabes, la vie quotidienne de Valentine jeune ado, Ecolomancho un album humoristique écolo et une uchronie sur la 2e guerre mondiale Wunderwaffen. Bonnes lectures !

Radiant :

un shonen français nouvelle génération

images    Radiant est la nouvelle série manga de la maison d’édition Ankama. Ce shonen est mis en images et scénarisé par le français Tony Valente. Des sorciers partent à la chasse aux némésis, monstres qui détruisent tout sur leur passage. Ce manga est une bonne surprise.

Pompo Hills. De drôles de monstres, les Némésis, tombent du ciel et détruisent tout, les maisons comme les habitants. Elles contaminent tous ceux qui les touchent après leur éclosion sur la terre. Seuls les sorciers infectés peuvent les approcher et les éliminer. Malgré leurs efforts, ils sont mal vus de la population et ils sont même rejetés. Infectés, les sorciers sont immunisés contre les Némésis. Parmi eux, il y a Seth, aspirant sorcier fonceur et qui a du mal à maîtriser ses pouvoirs. Un peu bêta, il réfléchit après avoir agi ; et les conséquences de ses actes sont souvent irréparables.

Accompagné d’Alma, une sorcière très expérimentée, et de d’autres sorciers comme Mélie et son Boobrie ou encore Doc, le sorcier-chercheur, Seth souhaite parcourir le monde pour chasser les monstres et rechercher le Radiant, le berceau des Némésis. Mais il doit composé avec la terrible Inquisition, dont Torque le Fauve en est le général, qui suit les faits et gestes de cette bande de sorciers.

Prévue en 3 tomes, Radiant a tous les atouts des séries manga : actions, humour et quête personnelle. Tony Valente base son récit sur les bagarres, les explosions mais aussi sur des monstres surnaturels ou encore un galerie des portraits avec quelques personnages un poil crétin. L’humour est au rendez-vous par les dialogues savoureux, les situations souvent cocasses ou encore avec le Bravery Quartet. Son découpage vif et les mouvements des personnages dynamisent parfaitement l’histoire. Une bonne surprise pour ce manga qui tient en haleine son lecteur.

  • Radiant, tome 1
  • Auteur : Tony Valente
  • Editeur: Ankama
  • Prix: 7,95 €
  • Sortie:  4 juillet 2013

Oswald Cobblepot ou la splendeur du Pingouin

la splendeur du pingouin

La splendeur du pingouin retrace la vie de Oswald Cobblepot, l’un des plus grands ennemis de Batman, mais également l’un des citoyens les plus en vue de Gotham. Gregg Hurwitz et Szymon Kudranski mettent en scène la légende du Pingouin, bâtie sur une affaire de famille glauque et vicieuse, en une mini-série contenant 5 histoires.

Oswald Cobblepot est le petit dernier de la famille. Ayant des malformations à la naissance, de petite taille et avec un long nez crochu, il est rejeté tout de suite par son père, très cruel envers lui. Sa mère est plus agréable et fait preuve de tendresse à son égard. Raillé par ses camarades d’école, il trouve du réconfort auprès des oiseaux, auxquels il s’identifie.

Plus tard, cela ne s’arrange pas. Laid et difforme, il s’avère teigneux. De plus, il est craint de tout le monde et de ses détracteurs. Pour asseoir sa domination, il utilise son énorme richesse et les intimidations envers ses adversaires.

Il se découvre néanmoins aux autres par une faiblesse issue de son grand amour pour Cassandra, femme aveugle. C’est pourquoi, elle ne peut découvrir ni sa laideur, ni ses difformités. Le pingouin esquive les gestes tendres de Cassandra vers son visage. Elle l’imagine donc beau. Cette romance est donc vouée à l’échec.

Batman, qui se terre dans l’ombre, surgit toujours pour contrer Le Pingouin et ses sbires. Les échecs de ses actions se mêlent à ses échecs sentimentaux.

Le récit de Gregg Hurwitz est particulièrement abouti en ce qui concerne le caractère de ses personnages et plus particulièrement la pitié que suscite Oswald. Alors qu’il se trouve être un homme cruel et sanglant, sans scrupule, il suscite de l’empathie à travers son histoire d’amour, parce qu’il apparaît plus fragile. Les différentes facettes du malfrat sont bien dépeintes comme un homme ambivalent. L’intrigue, quant à elle, est plus classique et n’est pas très originale, fondée sur l’enfance malheureuse de Cobbelpot. Touchant, le récit du scénariste est plutôt sombre et parfois glauque. A noter l’ajout à la fin de l’album d’une histoire intitulée Joker’sAsylum : The Pinguin (en français : Rira bien) racontée par Le Joker et signée par Jason Aaron et Jason Pearson.

  • La splendeur du Pingouin
  • Auteurs : Gregg Hurwitz, Jason Aaron, Szymon Kudranski et Jason Pearson
  • Editeur: Urban Comics
  • Prix: 15 €
  • Sortie: 5 juillet 2013

La bête de l’Apocalypse

ou la date de la fin du monde

bête de l'apocalypseUn visiteur nocturne s’infiltre dans le Château d’Angers et se tient devant la célèbre tapisserie de L’Apocalypse selon Saint Jean. Que cherche-t-il ? Pourquoi se tient-il devant cette peinture ? La bête de l’Apocalypse est signée Rodolphe et Lucien Rollin, une bande dessinée à mi-chemin entre polar et récit historique.

En 1373, Louis Ier Duc d’Anjou, frère du roi Charles V, commande une tapisserie représentant l’Apocalypse selon St Jean. Passionné de sciences, il mène un collège d’érudits qui fait une découverte étonnante : St Jean dévoilerait en fait la date exacte de la fin du monde ! Le collège charge alors Hennequin, l’artiste qui réalisera l’œuvre, d’y inclure secrètement cette date…

De nos jours, le château d’Angers, demeure des Ducs d’Anjou, expose la fameuse tapisserie de l’Apocalypse peinte par Hennequin, d’une longueur hors-norme de 140 mètres. Fréquemment, la salle qui abrite la tapisserie reçoit la visite nocturne d’un intrus insaisissable. La police réussit à le mettre en fuite mais le lendemain, lors de leur recherche, elle découvre que rien n’a disparu. Le visiteur n’est donc pas un voleur. Deux agents découvrent alors un souterrain secret menant à l’extérieur du château ; ils décident d’enquêter et de découvrir les secrets de cette tapisserie.

Dans le cadre de son partenariat avec les Éditions du Patrimoine, Glénat propose avec cet album une plongée dans la confection de cette œuvre unique L’Apocalypse de Saint Jean, qui passionne les historiens, tant pour sa grandeur que pour sa puissante thématique. Le récit intriguant de Rodolphe est parfaitement maîtrisé et bien mené. Proche du polar, l’essentiel de l’album se déroule à notre époque ; il y a quelques incises pour les scènes historiques du Moyen-Age, pas trop pédagogiques pour être digestes. Rodophe revendique les clins d’oeil au Fantôme du Louvre et a décidé d’écrire un scénario comme les feuilletons signés par Leroux ou Leblanc. Envoûté par la tapisserie, Lucien Rollin s’est posé des questions quant à la grandeur de l’objet et la difficulté de la restituer sur le papier. Et pourtant ses doutes sont levés parce que le rendu de la peinture est réussit. Les décors des châteaux sont magistraux et magnifiques. Les couleurs rendent parfaitement le côté suspens du récit, grâce à la pénombre mystérieuse du musée.

  • La bête de l’Apocalypse
  • Auteurs : Rodolphe et Lucien Rollin
  • Editeur: Glénat, Editions du Patrimoine – Centre des Monuments Historiques
  • Prix: 13,90 €
  • Sortie:  3 juillet 2013

Le printemps des arabes :

l’éveil à la démocratie

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Les peuples arabes, avec courage, force et détermination, ont décidé de prendre leurs destins en main, à partir de décembre 2010. Ce sont les histoires d’hommes et de femmes qui ont fait ces révolutions que Jean-Pierre Filiu et Cyrille Pomes ont décidé de raconter dans l’album Le printemps des arabes.

Le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid en Tunisie, un jeune marchand ambulant de fruits et légumes, Mohamed Bouazizi a beaucoup de difficultés depuis plusieurs mois à vendre sa marchandise. Il n’avait que cela pour faire vivre sa mère et ses six frères et sœurs. Ce jour-là, la police locale confisque sa charrette et en signe de protestation, dans un geste ultime de désespoir, il s’immole par le feu. Ce sacrifice provoque des émeutes qui vont gagner la Tunisie toute entière. 10 jours plus tard, Ben Ali fuit en Arabie Saoudite.

Le printemps arabe vient de commencer. Rapidement, c’est la région toute entière du Proche et Moyen-Orient qui s’embrase. Tour à tour, les dictatures tombent les unes après les autres.

C’est d’abord, Hosni Moubarak qui doit quitter la présidence de la république, le 11 février 2011, après 3 décennies au pouvoir. Le 3 août s’ouvre au Caire, le procès du vieil homme, qui malade, comparaît sur une civière.

Au Yémen, Ali Abdallah Saleh, après plus de 30 ans au pouvoir, 10 mois de contestation et des milliers de morts, abandonne le pouvoir en novembre 2011.

Après 42 années de pouvoir absolu à la tête de la Libye, Kadhafi meurt aux mains des révolutionnaires après deux mois de folie meurtrière entre pro et anti despote.

Au fil des pages de l’album, le lecteur apprend à connaître ces hommes et ces femmes qui ont pris part à ces vagues de contestation contre des pouvoirs dictatoriaux, en Arabie Saoudite, en Algérie, au Maroc ou encore en Syrie où la révolution est encore en marche et où des dizaines de milliers de morts sont à déplorer.

Le printemps des arabes est un ouvrage important pour ne pas oublier celles et ceux qui au péril de leur vie ont voulu se débarrasser des despotes et ont voulu approcher la démocratie et la liberté. Précis et bien documenté, cet ouvrage didactique permet aux lecteurs de comprendre les causes de ces révolutions. Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po Paris est un spécialiste du Moyen-Orient, il raconte ces histoires en quelques pages, ce qui permet de fluidifier la lecture. Cyrille Pomès, diplômé de l’ESI d’Angoulême, restitue parfaitement les atmosphères de violence dans ces pays.

  • Le printemps des arabes
  • Auteurs : Jean-Pierre Filiu et Cyrille Pomès
  • Editeur: Futuropolis, en partenariat avec Amnesty International
  • Prix: 18 €
  • Sortie:  juin 2013

Les doutes de Valentine

valentineValentine est une jeune fille d’une quinzaine d’années et dont Vanyda conte la vie au travers d’une série d’albums éponymes. Dans ce troisième tome, l’auteur expose sa jeune héroïne à l’une des plus grandes épreuves de l’adolescence : l’entrée au lycée.

Valentine est très amère, dégoûtée. La bande d’amies se retrouve éparpillée à l’entrée du lycée. Julie, redoublante, se retrouve de l’autre côté du grillage, du côté des petits, des troisièmes. Pour discuter à la récréation, les filles parlent à travers le grillage. Quant à Yasmina, Juliette et Gaëlle, elles ne sont pas dans la même classe que Valentine. Et c’est difficile pour la jeune ado ! Surtout qu’elle hérite dans sa classe, de deux filles très superficielles Karine et Barbara qu’elle ne porte pas dans son cœur. Pour surmonter tout cela, elle va devoir se dévoiler, aller de l’avant pour rencontrer de nouvelles personnes, se sentir bien dans sa peau. Et c’est difficile pour la jeune ado !

Heureusement, il y a le Club Manga où elle retrouve Yamina pour parler de leurs goût en commun pour ce style de lecture, de leur envie de créer un blog. Il y a aussi les garçons comme Baptiste, pas très beau, acnéique, discret et surtout très bizarre, ou encore Mathys, son ange gardien.

Valentine est l’édition couleur de la série Celle que… parue en noir et blanc de la lilloise Vanyda. Sensible, son récit intimiste est très proche de la vérité sur une période trouble, celle de l’adolescence. Une des force de l’album sont les dialogues qui adoptent avec naturel le vocabulaire et l’humour des années lycée. Entre recherche de personnalité, les relations filles-garçons, les rires, les pleurs, Vanyda exprime avec justesse ce temps délicat. Le trait vif, mangaïsé, apporte la fraîcheur qui convient bien aux personnages souvent haut-en-couleurs.

  • Valentine, tome 3
  • Auteur : Vanyda
  • Editeur: Dargaud
  • Prix: 18 €
  • Sortie:  5 juillet 2013

Ecolomancho :

Banquise attention danger !

ecolomancho

Eternelle banquise est le premier album de la série Ecolomancho, édité par la jeune maison d’édition montpelliéraine Pat à Pan. Mis en images par Parno et co-scénarisé par Jicé et Parno, l’album met en scène Mancho et son compagnon l’ours dans le Grand Nord. Ces deux héros sont confrontés aux problèmes liés à l’écologie sur leur banquise.

Originaire du Pôle Sud, Mancho est un petit oiseau débonnaire et facétieux. Il est accompagné par un grand ours blanc à bonnet rouge et un multitude d’animaux qui vivent avec eux sur la banquise du Grand Nord : des poissons, des requins, d’autres pingouins ou encore des morses. Tout ce petit monde est très préoccupé par leur habitat qui est menacé par des montagnes d’immondice, des commerçants de glace, des barmans, des touristes ou encore des usines implantées sur leur banquise.

Composé de strips ou de planches, l’album destiné aux plus jeunes, mêle l’humour et le discours écolo mais pas trop pédago. Les textes courts permettent de donner du rythme au récit souvent drôle Le Pôle Nord est en danger et Ecolomancho est là pour nous le rappeler; la surface de la banquise arctique diminue dangereusement comme le montrent les deux cartes en fin d’album.

  • Ecolomancho : Eternelle banquise
  • Auteurs : Jicé et Parno
  • Editeur: Pat à pan
  • Prix: 12 €
  • Sortie:  juillet 2013

Wunderwaffen, la guerre continue

wunderwaffenLes damnés du Reich est le troisième tome de la série Wunderwaffen, scénarisée par Richard D. Nolane et dessinée par Maza. Cette série est une uchronie de la Seconde Guerre Mondiale ; les deux auteurs imaginent que les Alliés ont échoué lors du Débarquement et que les Nazis ont réussi à fabriquer des avions révolutionnaires.

Le 6 juin 1944, les Alliés (Etats-Unis, Angleterre et France) débarquent en Normandie mais essuient un échec retentissant. Battus, ils doivent continuer la guerre et l’Allemagne Nazie poursuit son expansion. Et en été 1946, les Japonais sont battus et la seconde guerre mondiale continue.

En parallèle, les Nazis développent la fabrication d’étranges avions à réaction totalement révolutionnaires, surnommés Wunderwaffen, «armes miracles». Ces avions défendent efficacement l’Allemagne. Tête brûlée, le major Walter Murnau est un pilote émérite de cette section aérienne. Pour ses faits d’armes, il est décoré par Adolf Hitler et obtient le surnom Le pilote du Diable. Pourtant il déteste ce régime dictatorial alors qu’il devient paradoxalement l’icône de celui-ci. Suspicieux à cause de cette nouvelle image, Hitler décide alors de le faire éliminer pour de mystérieuses raisons.

De plus Murnau éveille la curiosité de Himmler : les SS continuent de mener des recherches en vue de retrouver les pouvoirs de la race aryenne originelle, et notamment celui d’esquiver la mort.

Le régime veut aussi mettre en service le Nouvel Auschwitz, cruelle machine d’extermination. Pour contrer cette horreur ultime, les américains se décideront-ils à larguer une bombe atomique sur Berlin ?

Le scénario de Nolane se fonde sur de véritables prototypes d’avions du IIIe Reich qui n’ont jamais dépassés le stade de projets et maquettes. Ce qui confère au récit une grande crédibilité. D’ailleurs, certaines nations ont organisé, après la chute du régime nazi, des missions pour récupérer les plans et les informations sur ces armes révolutionnaires. Le dessin de Maza met en images des très beaux combats aériens grâce à de grandes cases qui permettent de rendre au mieux la force de ces oppositions.

  • Wunderwaffen, tome 3 : Les damnés du Reich
  • Auteurs : Richard D. Nolane et Maza
  • Editeur: Soleil
  • Prix: 14,50 €
  • Sortie:  juillet 2013
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