Histoire de la BD dans la Nouvelle République: la NR et les mots bande dessinée



Cette semaine, l’oncle Erwann a pris un peu de repos bien mérité. Mais les belles histoires ne manquent pas et nous vous proposons de vous replonger sur ce passionnant chapitre revenant sur l’apparition des mots « bande dessinée ». Et c’était dans la NR!

Un gros plan de la chose pour tous les saint Thomas : nous sommes bien le 12 novembre 1949 et ce sont bien les deux mots « bande dessinée » qui s’inscrivent là à la Une de la Nouvelle République. Case Départ serait ravi qu’on lui montre un document avec la même formule datant d’AVANT ce jour !

Tout le monde aujourd’hui (et plus seulement ceux compris entre 7 et 77 ans !) sait ce qu’est une bande dessinée. Mais à quand remonte l’association de ces deux termes, le sait-on ? Au-delà des traces laissées par les premiers hommes sur les murs de leurs cavernes, au-delà des entrelacs de laine de la tapisserie de Bayeux, ou de quelques estampes anglaises, les historiens considèrent généralement que c’est un Suisse, Rodolphe Töppffer, à qui l’on doit en 1833 (mais oui !) les premières mises en page graphiques qui deviendront les bandes dessinées.

Plus tard, en France, on parlera longtemps d’histoires illustrées, de bandes illustrées, de magazines pour la jeunesse, de suppléments pour la jeunesse, etc. Après la Deuxième Guerre mondiale, la presse quotidienne régionale va commencer par publier des strips, c’est-à-dire des bandes (« strip » en anglais) de trois, quatre images à suivre formant un gag. Exemples : Lariflette ou le Professeur Nimbus !

La Nouvelle République du Centre-Ouest n’échappe pas à la règle. Jusqu’au jour où le quotidien décide (comme le feront tous les journaux de l’époque) de publier une véritable histoire à suivre. Il s’agit là d’une adaptation dessinée (par Robert Bressy) d’un roman de Théophile Gautier, un roman de cape et d’épée célèbre, le Capitaine Fracasse. La suite, l’Oncle Erwann l’a expliquée en décembre dernier sur ce blog.

Une première historique

Que révèle-t-il ? Que dans les jours qui précèdent le lancement, dans des encarts promotionnels de page une, le journal utilise l’expression classique « histoire illustrée ». Et puis, le jour dit, brusquement, cela devient : « Page 8, la première bande dessinée ». Pourquoi ce changement ? Nous sommes le 12 novembre 1949 et PERSONNE, dans la presse française, n’a encore employé pareille appellation. Il est possible que Paul Winkler, l’éditeur qui créa en France le Journal de Mickey en 1934 et qui était à la tête de la toute-puissante agence Opera Mundi diffusant les bandes américaines en Europe, ait utilisé l’expression dans ses contrats. C’est une hypothèse. Mais les historiens de la BD sont d’accord : l’apparition dans la presse de ces deux termes accolés « bande dessinée » date bien de novembre 1949. Et c’est à la Une de la Nouvelle République que l’événement eut lieu.

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À propos de Erwann Tancé

C’est à Angoulême qu’Erwann Tancé a bu un peu trop de potion magique. Co-créateur de l’Association des critiques de Bandes dessinées (ACBD), il a écrit notamment Le Grand Vingtième (avec Gilles Ratier et Christian Tua, édité par la Charente Libre) et Toonder, l’enchanteur au quotidien (avec Alain Beyrand, éditions La Nouvelle République – épuisé).
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