Histoire de la BD dans la Nouvelle République: acte 6 L’inconnu à la cravate noire

Bien qu'il baisse un peu l'abat-jour, Monsieur Top illumine tout de même la grisaille des pages NR de cette époque. Cette bande de 1953 est peut-être l'une des dernières puisqu'on chiffre à 1.300 le nombre de strips publiés dans la NR.

L’histoire

L’aventure des strips va bientôt se terminer dans la Nouvelle République. Elle va continuer pendant des années dans d’autres quotidiens régionaux avec des Lariflette, des Nimbus ou des Hagar du nord (Oncle Erwann en reparlera). Bientôt, des feuilletons dessinés vont prendre la place de ces gags en trois ou quatre images symboliques des années d’après-guerre.

De 1948 à 1951, Monsieur Top va ainsi animer les pages intérieures d’un journal qui a pris du poids mais qui se caractérise par une absence quasi-totale d’illustrations. Un peu de pub qui redémarre, quelques dessins humoristiques (Mose, par exemple ou Siro pour les sports) et c’est à peu près tout.

Placées en pied de page, les trois cases des aventures de ce curieux bonhomme coiffé d’une étrange toque verticale et affublé d’une cravate noire tire-bouchonnée, vont servir à égayer la grisaille ambiante. Là encore, une curiosité révélée par Alain Beyrand dans ses recherches : à priori, malgré 1.300 strips dans la NR, Monsieur Top n’a sévi nulle part ailleurs.

En pied de page de la NR du week-end du 12-13 novembre 1949, Monsieur Top, version maison, participe au concours des fables.

Aucune référence, aucune trace dans les dictionnaires, dans les sites spécialisés, dans les blogs. Même dans le BDM ! Monsieur Top, pour l’heure, est et demeure exclusivement une publication de la Nouvelle République. A moins qu’un lecteur de Case départ ne découvre d’autres pistes…

Quand Monsieur Top dessine Monsieur Top sur un mur et qu'apparaît nettement la signature de Baré ....

... Et quand le service Dessin le fait participer au concours maison sans signature et avec un graphisme certes ressemblant, mais...

L’auteur

Même punition, même motif pour le dessinateur. Fouillez dans vos moteurs de recherche… il n’y rien sur ce Baré qui signe toujours en bas de la troisième case. Qui est-il ? Par qui fut-il diffusé ? A-t-il travaillé ailleurs ? Mystère. Est-ce effectivement son nom ou bien (ce qui paraît probable) un pseudonyme ?

La première fable dont il s’agit de découvrir le nom. Oh, là, là, c’est drôlement difficile ! Le graphisme est signé Jaquemin, le patron du studio dessin. Oncle Erwann en reparlera.

Baré, l’inconnu. Baré au style suffisamment facile à imiter pour que lors du lancement du grand concours des Fables de la Fontaine (trois millions de francs de prix, mazette !), le studio dessin du journal ne mette en scène un Monsieur Top qui « fait aussi le concours des fables ». Là, il n’y a aucune signature, évidemment. A moins, mais c’est une hypothèse fragile, que l’un des dessinateurs de la NR ne soit le mystérieux mister Baré !

Mais ce 12/13 novembre 1949 est à marquer d’une pierre blanche, d’une case blanche plutôt pour d’autres raisons. Oncle Erwann vous expliquera pourquoi très bientôt…