A Tulle, François Hollande en terrain conquis
Détendu, le candidat socialiste. Fatigué, mais léger. Arrivé peu après 10h devant son bureau de vote, avenue Alsace-Lorraine à Tulle, il a embrassé, donné l’accolade et serré des mains à tout va. Il a glissé son bulletin dans l’urne à 10h30, puis s’est éclipsé dans sa berline de campagne pour une tournée des bureaux de vote. « Ses » Tullistes étaient là, pas fébriles mais confiants, se laissant tout juste aller à quelques « Hollande président ». Il est chez lui, le député de Corrèze. Dans un canton arraché de longue lutte – 31 ans qu’il laboure la terre.
En début d’après-midi, les nuages ont quitté Tulle. Le ciel est riant. L’heure avance tranquillement. La cathédrale attend son heure, historique. Par petits groupes, de tous les âges, Corréziens de souche et Hollandais de coeur, converge vers le parvis. A 18h, la scène et l écran géant sont en place, les cocardes aux fenêtres, les corréziens alignés. On prend des photos, « c’est un moment historique! » les caméras sont la aussi, en rangs serrés, prêtes à diffuser la déclaration du candidat socialiste sur toutes les chaînes de France, d’Europe, et même, du monde. À 2h de l’annonce des résultats officiels, François hollande se refuse à tout commentaire.
A 19h, la place de la cathédrale est bondée, les drapeaux sont de sortie… Humeurs joyeuses, l’impatience se fait sentir. « Alors, vous avez des nouvelles? », fait mine de s’interroger un ancien. A une heure de l’annonce officielle des résultats, Tulle est sereine.
A un quart d’heure de l’heure H, la retenue s’évapore. Pour le « candidat sortant », pour la Mutualité où sont stationnées ses troupes, des huées. Pour le président du conseil général de Corrèze, pour Solférino, pour la Bastille, pour Tulle surtout, des cris de joie. Quand tombe les 51,7% de 20h, ils se transforment en hurlements.