25 avr 2012
Presidentielle 2012

François Bayrou pose les conditions avant d’envisager de choisir son camp

En 2007, François Bayrou n’avait rallié aucun camp. Le troisième homme, pourtant en position de force, n’avait voulu pactiser ni avec Nicolas Sarkozy ni avec Ségolène Royal. Arrivé cinquième en 2012, il a décidé d’adresser une lettre de deux pages aux finalistes, Nicolas Sarkozy et François Hollande pour poser les conditions d’un éventuel ralliement… ou de consignes de vote . Après avoir été évoqué comme possible premier ministre par Jean-Pierre Raffarin ou Alain Juppé, le président du MoDem qui a toujours marqué plus franchement ses distances avec Nicolas Sarkozy, demande aux deux candidats restants de mieux prendre en compte  » la réalité des faits  » et la situation réelle du pays.

Alors qu’il s’est exprimé dans la journée sur les propos de Nicolas Sarkozy jugeant que « les préoccupations des électeurs de M. Bayrou et du Front national sont les mêmes, même si les chemins sont différents… » dans une interview de l’Est Républicain, jugeant cette phrase offensante pour ses électeurs, il reconnaît que  » et parce que nous allons vivre ces moments difficiles, l’attitude personnelle des gouvernants comptera beaucoup. C’est une question de valeurs, personnelles autant que politiques « . 

Pour le centriste, comme il ne cesse de le répéter depuis 2007, le retour à l’équilibre des comptes publics est le préalable à tout redressement de la France :   » Or la recherche de l’équilibre des finances publiques n’est obtenue dans vos deux projets que par l’affichage d’une croissance impossible à court terme. Je vous demande instamment de réfléchir à ce péril et d’envisager des mesures crédibles pour l’écarter s’il est encore temps.  »

Si tel n’était pas le cas, il estime que le modèle social français serait en péril. Comme il jugeait sur les réseaux sociaux : « Aborder la question de l’immigration en validant la thèse du Front national et en prétendant que les déséquilibres des comptes sociaux étaient dus aux immigrés, c’est renier un demi-siècle de politique sociale en France.  »

Le deuxième temps de sa lettre est consacré à l’école.

 » La crise de l’éducation en France est un enjeu du même ordre. La situation de l’école, notamment à l’école primaire et au collège, ne peut être acceptée. Des centaines de milliers d’enfants voient leur avenir barré faute de se voir garantir les acquis nécessaires, maîtrise de l’écrit, du chiffre, de la langue. Faute de consacrer à ces fondamentaux le temps scolaire indispensable, les inégalités sociales se perpétuent et s’aggravent dans cet échec. Ce combat national oblige à un nouveau contrat entre l’école et la nation, qui touchera à la question des pratiques, de l’organisation, du développement de l’alternance et de l’apprentissage, aussi bien que des moyens. « 

Enfin, le dernier axe de sa lettre est consacré à l’Europe :

 » Europe souffre aujourd’hui d’absence de gouvernance, de transparence et de lisibilité. Ce n’est pas avec moins d’Europe que la France s’en sortira ! C’est avec une Europe plus forte, plus solidaire, plus lisible, donc plus communautaire. Dans cette perspective, les renforcements de la zone euro, comme de l’espace Schengen, sont une étape prioritaire.  » 

 

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