Les engagements des candidats : Le pouvoir d’achat (1/10)
Dix jours avant le premier tour, le Blog NR présidentielle 2012 revient sur les principaux centres d’intérêts des Français et reprend, candidat par candidat (selon l’ordre tiré au sort par le Conseil consitutionnel), leurs principales propositions. L’exercice, non exhaustif, doit cependant permettre de dégager une philosophie des promesses et des engagements des dix candidats.
Eva Joly. Afin de faire baisser les factures, la candidate EELV veut instaurer une tarification sociale et progressive de l’eau, du gaz et de l’électricité mais aussi organiser un “Grenelle de la consommation” pour favoriser les circuits courts et faire baisser les prix. Elle veut aussi un revenu décent pour tous et pénaliser le recours aux contrats précaires et aux temps partiels imposés ou augmenter de 50 % les minima sociaux, notamment l’Allocation Adulte Handicapé. Enfin, elle veut supprimer HADOPI et légaliser le partage non-marchand sur Internet tout en soutenant la création ; abaisser le taux de TVA sur les livres à 2,1 % ou revaloriser les droits sociaux pour les intermittents du spectacle.
Nicolas Sarkozy. Le Président sortant souhaite augmenter le salaire net des sept millions de salariés qui gagnent entre 1000 et 1400 euros nets, en intégrant à leur fiche de paie la prime pour l’emploi, qu’il supprimera. Selon lui, cela devrait permettre une revalorisation de 840 euros nets par an au niveau du Smic. Il veut aussi payer les retraites le 1er du mois au lieu du 8, pour que les retraités ne soient plus pénalisés par ce décalage. Son projet comporte aussi l’idée de diviser par deux sur cinq ans les droits de mutation sur les résidences principales ou de confirmer le choix du nucléaire, énergie qui émet le moins de gaz à effet de serre, pour ne pas augmenter le prix de la facture d’électricité, tout en poursuivant le développement des énergies renouvelables. Enfin, il promet une réforme du permis de conduire.
Marine Le Pen. La candidate frontiste veut que tous les salaires jusqu’à 1500 € bénéficient d’une augmentation de 200 € nets. Une mesure qu’elle dit notamment financer par l’instauration d’une Contribution sociale aux importations de 3 % sur la valeur des biens importés. Si elle est élue, elle promet que les tarifs du gaz, de l’électricité et du train seront immédiatement baissés de 50 %, que la revalorisation des pensions de retraite sera effectuée, de même que les pensions de reversion versées au conjoint de la personne décédée, actuellement fixées à 18 720 € par an et qui seront rehaussées à 30.000 €. Le point d’indice sera revalorisé pour les petits salaires de la fonction publique. La TIPP (taxe sur le carburant) sera baissée de 20 %, ce qui diminuera de 12 % le prix à la pompe. Cette mesure sera financée par une taxation des grandes entreprises pétrolières et gazières.
Jean-Luc Mélenchon : Le candidat du Front de gauche assure que « la France est plus riche que jamais ». « Mais jamais non plus cette richesse n’a été aussi peu partagée », ajoute-t-il. Il plaide donc pour l’instauration d’un revenu maximum fixé à 360.000 euros par an, qui permettait de revaloriser le Smic à 1700 euros brut dans un premier temps, puis net. Les 800.000 précaires de la fonction publique seraient également titulariés. Sur l’accès au logement, Jean-Luc Mélenchon propose de construire 200.000 logements sociaux par an, de faire en sorte que la proportion du loyer n’excede pas 20% du revenu familial.
Philippe Poutou : Pointant les 8,2 millions de pauvres recensés en 2009, le candidat du NPA accuse « la crise du capitalisme ». Pourtant, il assure qu' »il y a des richesses pour organiser l’économie autrement ». Philippe Poutou propose de mettre en place en urgence un bouclier social : il comprendrait l’augmentation de tous les salaires de 300 euros, et le Smic à 1700 euros, « en prenant sur les profits ». La TVA serait également supprimée sur les produits de première nécessité.
Nathalie Arthaud : La candidate de Lutte ouvrière déplore que la notion de « coût du travail » soit au coeur de la campagne. Selon elle, le travail n’est pas un coût pour les entreprises, mais au contraire un bénéfice. Selon elle, toutes les politiques visant à réduire le prétendu « coût du travail » visent en fait à « augmenter la part que le patronat prélève sur les richesses créées ». Elle prévoit donc la fin des exonérations de cotisations patronales, « car les cotisations patronales font partie intégrante du salaire qui doit revenir aux travailleurs » quand ils sont malades, à la retraite ou au chômage. Nathalie Arthaud encourage également les travailleurs à « se battre » pour l’augmentation « conséquente » de tous les salaires, et préconise une indexation sur les prix. Selon elle, l’indice officiel sous-estime l’inflation. Comme Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, elle est partisane d’un Smic à 1700 euros net.
Jacques Cheminade. Le leader de Solidarité et progès, entend lui aussi revaloriser le Smic à 1700 € en trois hausses successives sur deux ans, parallèlement à la relance d’une économie productive. Il est pour revaloriser immédiatement les retraites avec instauration d’un plancher minimum équivalant progressivement au Smic. Il veut mettre en place un bouclier logement. Pour lui les dépenses de logement ne doivent pas représenter plus de 20 % du revenu. Il souhaite aussi qu’on débloque 13 milliards d’euros et rembourser les soins auditifs, oculaires et dentaires à la hauteur des autres soins. Il désire aussi annuler le forfait sur actes médicaux lourds ou la contribution sur visites médicales ou achats de médicaments.
François Bayrou. Pas d’annonce choc pour le centriste qui veut avant-tout passer par une nouvelle phase de dialogue social. Le temps, la durée de travail et l’évolution des salaires pourront être discuté en entreprise. Le CDI doit aussi devenir la règle, le CDD serait uniquement réservé aux cas prévus par la loi : missions à durée déterminée, emplois saisonniers… Il veut aussi adopter une démarche positive du respect du droit d’auteur par le développement de l’offre de téléchargement à bas prix, permettre que les productions agricoles soient payées à leur juste prix, que les agriculteurs puissent en vivre sans avoir besoin d’intervention extérieure des pouvoirs publics. Afin d’amortir les difficultés de la vie, il aimerait instaurer un contrat de vie partagée, sans connotation de vie de couple, qui permettrait de sécuriser et d’encourager à la vie commune. Enfin, il veut rompre, après des Etats-généraux de la vie chère Outre-mer, avec les éléments qui entretiennent une véritable bulle de prix élevés.
Nicolas Dupont-Aignan. Le souverainiste veut en finir avec le scandale des autoroutes et se dit pour la suppression progressive des péages, pour toutes les autoroutes « amorties ». Il dit vouloir supprimer tous les radars situés dans des zones non dangereuses pour les placer dans des endroits moins rémunérateurs mais réellement accidentogènes. Pour lui, il faudra abroger la loi Hadopi tout en rémunérant les auteurs grâce au mécanisme de la licence globale, prélevée sur les fournisseurs d’accès à internet. Il veut aussi proposer une politique globale en faveur de la famille (notamment le développement de l’offre de crèches et des tarifs « famille nombreuse »). Il propose de permettre en cinq ans l’accession à la propriété pour 2 millions de ménages à travers des prêts garantis par l’état, la vente d’une partie des logements HLM à leurs locataires et l’encadrement des loyers.
François Hollande. Le socialiste voudrait voir l’allocation de rentrée scolaire immédiatement revalorisée de 25 %. S’il est élu, il promet des tarifs de base de l’eau, du gaz, de l’électricité, un encadrement des loyers, 1 million de logements par an qui bénéficieron d’une isolation thermique de qualité et une baisse du prix des médicaments. Il annonce aussi un blocage du prix de l’essence pendant trois mois avant une nouvelle fiscalité où l’Etat ne gagnerait pas un centime sur les variations du prix de l’essence. Il souhaite aussi l’introduction de la TIPP flottante. Il annonce qu’il veut lutter contre la vie chère en Outre-Mer. Enfin, il désire une rémunération du livret A supérieure à l’inflation et tenant compte de l’évolution de la croissance ou pour baisser les frais bancaires, une loi plafonnera le coût des services facturés par les banques.