4 avr 2012
Chloé Bossard

A Vierzon, Mélenchon est comme à la maison

Jean-Luc Mélenchon s’est accordé un énième bain de foule hier soir, dans le bastion communiste de Vierzon (Cher). Aux cris de « résistance, résistance ! », le candidat du Front de gauche a voulu se démarquer de ses adversaires dans un discours grandiloquent, acclamé par 6000 personnes selon le Front de gauche, dont plusieurs centaines ont du rester regarder le meeting sur un écran à l’extérieur.

Photo Guillaume Souvant

« Le torrent révolutionnaire des Français est sorti de son lit », scande-t-il, avec sa verve habituelle. Juste avant, l’ancienne leader du PCF Marie-George Buffet a assuré que « la gauche, c’est Mélenchon ».

Au PS, le candidat lance : « Fini le vote utile et toutes ces salades ! » A François Hollande, il demande : « De quel côté vous voulez que se construise la majorité du pays ? » Si c’est avec François Bayrou « c’est sans nous ! » Il met ainsi son véto à toute négociation en vue des législatives ou d’éventuels postes ministériels.

Marine Le Pen, sa « principale adversaire » dans la campagne, n’échappe pas non plus aux critiques. « Il a déraillé son bon train et tout a fini dans le fossé ! », ironise-t-il, se voyant déjà devant elle au soir du premier tour. Drapeaux rouges levés, la foule acclame.

Et quand Laurence Parisot s’en prend plein la figure, la salle explose. La patronne du Medef avait qualifié Jean-Luc Mélenchon d' »héritier d’une forme de Terreur ». « La Terreur ce n’est pas moi », corrige le candidat, « la Terreur c’est vous qui fait que des milliers de gens se lèvent le matin la peur au ventre avant d’aller au travail ». « On lâche rien, on lâche rien ! », répond le public du parc des expositions, reprenant les paroles de sa chanson de campagne.

Photo Guillaume Souvant

Au Figaro, qui titrait mardi matin « Mélenchon, le petit Chavez à la française », il met aussi les points sur les i. « Pourquoi petit ? », s’amuse-t-il, « Il a gagné 12 élections sur 13 ça nous va ! Il a nationalisé le pétrole (…) Mélenchon il a pas de pétrole ! mais il a des idées ! » Il n’en faut pas moins à la salle pour exalter.

Si Vierzon ne restera pas dans les mémoires comme les grands succès de Lille (23 000 personnes) ou la Bastille (120 000 personnes), Jean-Luc Mélenchon aura frappé les esprits « dans cette ville amie ». « C’est un véritable souffle d’espoir de voir que les salles sont pleines à craquer à chaque fois », commente une militante tourangelle, Catherine Larousserie. Prochaine étape pour le candidat du Front de gauche : Limoges ce soir, et Toulouse demain.

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