8 mar 2012
Presidentielle 2012

En campagne, François Bayrou veut rester concentré sur les vrais sujets

Dire que François Bayrou n’apprécie pas le battage médiatique autour de la viande halal, les regrets du Fouquet’s, l’immigration ou l’imposition des super riches est un euphémisme. Mercredi soir, dans le Loir-et-Cher, sa seule insertion dans le tourbillon télégénique de la campagne a été pour parler d’IVG. Répondant à l’interrogation d’une particiante à la réunion publique dont il était l’invité central.

« La loi sur l’IVG, j’estime qu’il faut la défendre. J’ai été choqué par les propos d’une candidate qui voulait y toucher », faisant allusion, sans la citer, au souhait de Marine Le Pen de dérembourser l’avortement en cas de besoins budgétaires. « C’est une question terriblement compliquée à laquelle il faut ajouter une politique sérieuse de prévention des grossesses. Il faut faire des progrès là dessus car ce n’est pas un acte médical anodin. Ce n’est pas un acte médical de tous les jours. »

Pour le reste, le candidat du MoDem ne s’est pas départi de sa pondération, de son tempérament, de son propre rythme. Invité à entendre les récits de 18 femmes la veille de la journée de la femme, il a beaucoup écouté les récits personnels, pris des notes et relancé les discussions. Ce n’est qu’à la fin de la rencontre, qu’il a pris un peu de temps au micro pour donner son point de vue et annoncer quelles seraient ses mesures s’il était élu président.

> Un ministère de toutes les égalités

Juste avant la réunion, devant les caméras, il avait pourtant livré le point central de sa visite et de son message. Il veut un grand ministère  » de toutes les égalités « . Il estime que la Halde, qui traite a posteriori du cas par cas, ne suffit pas. Pour le centriste, il faut, qu’à l’avenir, aucun accent, nom, origine géographique, sexe ou handicap ne vienne freiner une carrière, un destin professionnel.

 » Quand on regarde toutes ces inégalités, je me dis qu’il y a un vrai travail politique à faire et qui n’a jamais été fait. Il faut un ministère qui rassemble et traite tout ce que les gens ressentent comme inégalités. Chez eux, sur eux, entre eux. »

Puis, ce qui est rare chez lui, il a pris l’exemple d’un cas très personnel pour expliquer l’esprit d’une autre réforme qu’il entend mettre en place. « Si je me souviens bien, la dernière retraite de ma mère a été de 648 €. Elle est décédée il y a peu de temps et je me suis toujours demandé ce qui se serait produit si nous n’avions pas été là pour l’aider. Et je me dis, qu’il y a dans ce pays un problème d’accès à un certain nombre de droits réels.  »

> Un contrat des solidarité, dérivé du Pacs

Fort de cet exemple, il milite pour que soit instauré un « contrat des solidarités », une sorte de pacs élargi qui permettrait à certaines personnes en difficulté de pouvoir vivre ensemble, sans former un couple et ainsi pouvoir s’entreaider sans perdre leurs aides sociales.

 » Il faut rechercher le fait que les gens vivent davantage ensemble quand il sont tout seuls. Quand vous touchez 700 € et que vous êtes seuls, c’est la misère. Alors que 700 € chacun, à deux ou à trois, ce n’est plus tout à fait la misère. On s’entraide, on peut réagir ensemble, partager… mais dans la législation française, nous n’avons rien pour y pousser car dans notre société, quand vous vivez ensemble ainsi, on vous coupe les aides. »

François Bayrou ne promet pas d’avenir radieux. Pas tout de suite. « Avec la crise, il faudra 4 ou 5 ans pour rétablir la situation de notre pays. Ceux qui nous disent qu’on aura à nouveau de l’argent à dépenser, ce n’est pas vrai. Il faut au contraire rechercher de la solidarité dans un monde d’individualités. »

> Les tickets électoraux homme/femme

Il prone donc des idées de bon sens, pour alléger le poids des efforts. Au sujet de la parité, il veut que la question de la garde des enfants, problématique pour de nombreuses familles, soit abordée. Il veut  » élargir les modes de garde« , inventer des « rassemblements d’assistantes maternelles » et que les collectivités locales puissent expérimenter des modes de garde alternatif. Notamment milieu rural.

Sur le plan politique, il prone deux solutions : soit le développement de scrutins de liste à la proportionnelle soit la création de ticket un homme/une femme sur des élections habituellement décidée au scrutin uninominal et majoritaire. Le principe, les électeurs voteraient pour des tickets femme/homme et le duo arrivant en tête serait élu et tous les deux siègeraient. Un tel dispositif pourrait être étendu jusqu’à l’Assemblée nationale. « Cela changerait la façon de faire de la politique », croit François Bayrou.

> Repêcher, à condition, des recalés du concours de médecine

Enfin, mercredi soir, il a proposé une autre piste pour résoudre le problème de la désertification médicale. Prenant exemple sur sa fille médecin et ses amis qui ont tremblé lorsqu’il fallait passer le cap du concours de la première année.

« Le numérus clausus est abusif, en particulier parce que la féminisation du métier a fait changer les pratiques. Mais quand je vois le malheur de ceux qui échouent au concours pour quelques centièmes de points alors que ces centièmes de points ne fait pas de différence de qualité avec ceux qui ont été reçus, il n’y a pas de différence de vocation. Et c’est très dur pour eux de s’en remettre. Je me dis donc, pourquoi ne pas leur permettre d’être reçu en contrepartie de quoi, ils s’engageraient à s’installer quelques années à la fin de leurs études dans une zone déficitaire ? « 

 

1 Comment

  • Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre,
    et il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir…

    Le problème n’est pas la viande hallal, ni la viande Casher,
    le problème n’est pas non plus la prière (avant la saignée…)
    et ce que cette prère soit islamique ou hébraïque, peu importe vraiment ;

    l’unique ,vrai et seul problème :
    c’est cette souffrance animale, c’est l’égorgement
    sans étourdissement préalable des animaux
    (animaux que soi-disant les producteurs aiment…)

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