6 fév 2012
Presidentielle 2012

Nouveau Centre : Hervé Morin à la recherche du centre perdu

Il dit avoir déjà plus de 350 promesses de parrainage. Hervé Morin, un an et demi après son départ du gouvernement et un an après un premier tour de France, continue de battre la campagne. Le désir de promouvoir ses 12 idées neuves pour changer la France et aussi redonner du lustre à ce centre qui s’appelait avant l’UDF.  

L’ancien ministre regrette d’ailleurs que sa formation, née sur une partie des cendres de l’UDF n’ait pas eu la force nécessaire pour imposer ses choix à Nicolas Sarkozy. La règle d’or qu’il aurait proposé au président de la République dès 2008. Ou des mesures d’urgence que Nicolas Sarkozy a partiellement annoncé fin janvier.  » Je regrette qu’il faille attendre 4 ans et 9 mois pour des propositions que nous faisons dès 2007 « .

 

Sur une exploitation de charolais qui s’est équipée en panneaux photovoltaïque, il questionne, se renseigne… A l’agriculteur qui lui détaille les mouvements changeants dans le domaine de l’énergie il expose l’une des ses 12 idées neuves pour la France. Celle qui veut dans le domaine juridique ou fiscal qu’on ne change pas une loi votée pendant le quinquennat. « Cela permettra aussi d’y réfléchir à deux fois avant de voter une loi ».

Il explique que la situation de la France est grave et qu’il faudra  » un effort collectif  » marqué notamment par un basculement vers les 37 heures de travail hebdomadaire.

 Lui aussi veut faire des PME les forces de la France de demain. Mais quand il entend le président Sarkozy parler de l’Allemagne comme référence, il souligne.  » L’Allemagne est forte parce que les Landër sont très investis dans l’économie locale. Nous avons déjà Oseo, c’est très bien mais ce qu’il faut, c’est donner le pouvoir aux régions en matière économique.

Pour les PME, les décisions ne se prennent pas à Paris, c’est trop loin, elles ont besoin d’être prises sur place, dans le contexte. L’innovation dans un pays vient des forces intermédiaires. Les cathédrales se sont construites comme ça.  » Les centristes sont  » très décentralisateurs rappelle-t-il.

Il appelle à un grand Grenelle sur les PME et l’emploi au lendemain de l’élection avec dix thèmes de travail autour de la question. Il milite pour une  » vraie TVA sociale » qui permette d’alléger les charges de 6 ou 7 points pour les patrons mais qui s’accompagne d’une hausse des salaires.

Alors il poursuit son tour de France, à raison de deux ou trois déplacements par semaine. Entouré de quelques militants et élus locaux. Pour être président de la République ? Il a appelé à voter Nicolas Sarkozy au second tour.  » On ne reproche pas aux Verts d’avoir un accord avec le PS. Je ne pouvais pas mentir aux militants, ils ne l’auraient pas compris. Pas pardonné.  » Certains sont depuis partis chez François Bayrou. D’autres chez Nicolas Sarkozy, comme le numéro deux du Nouveau Centre, Jean-Christophe Lagarde.  » C’est Iznogoud, commente-t-il. Tous les matins, il grattait à la porte.  »

S’il le soutient, il trouve que Nicolas Sarkozy n’a pas forcément été bon, au moment d’annoncer ses mesures d’urgence pour l’emploi. « Je me demande ce que les Français ont compris. Quand j’annonce quelque chose, je me mets toujours à la place de ma mère, est-ce qu’elle aurait compris ?   » Elle n’est pas allée à l’école, il le raconte. Et lui se destinait à être paysan quand son père qui avait une petite entreprise de maçonnerie en Normandie s’était reconverti éleveur de charolais. Il n’a pas d’autre ambition que de faire revivre l’UDF, sous une autre forme, au sein de la majorité présidentielle. « Je ne suis pas né pour être là ». Pas plus qu’il n’a l’ambition de redevenir ministre, même si le portefeuille de l’agriculture lui aurait plu.  » J’ai dit à Bruno Le Maire quand il est arrivé : tu seras un grand ministre de l’Agriculure quand tu auras simplifié les choses.  » Il a en effet retenu les les leçons et les messages de ses « copains » agriculteurs.

Ira-t-il au bout malgré les défections ? Les recommandations de son propre camp ? Il le promet. Comme il promet qu’une fois l’écrêmage des 500 parrainages effectué, il pourra s’exprimer et décoller dans les sondages. « Le débat politique et pour le moment capté par quatre grands candidats ». Pour faire passer ses messages, ses idées. Pour pondérer l’UMP, éviter les «  exagérations  » et retrouver une formation centriste qui existe aux côtés d’un parti de droite gaulliste.

D’autres politiques ont prédit un éclatement de la droite au lendemain de la présidentielle si Nicolas Sarkozy perdrait. D’autres y voient le retour d’un RPR et d’un UDF nouveau. Hervé Morin ne s’est pas étendu sur le sujet. Mais dans cette campagne, il est bien à la recherche de ce centre perdu.

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