Chevènement se retire de la course : Hollande et Mélenchon lorgnent déjà sur ses voix

Terminé. Jean-Pierre Chevènement a annoncé ce matin qu’il retirait sa candidature à la présidentielle. Le sénateur des Territoires-de-Belfort, qui revendique une « candidature pédagogique », voulait « faire bouger les lignes » d’une gauche qui, selon lui, s’égare. Une mission considérée comme réussie, même s’il a eu du mal à se faire entendre parmi les grands. « Je continuerai cependant, demain comme hier, à faire entendre ma voix pour servir la République », assure-t-il.

Le président d’honneur du MRC, 72 ans, n’a pas encore donné de consigne à ses partisans, qui représentent moins d’1% des intentions de vote. « J’indiquerai bien sûr, le moment venu, le candidat à l’élection présidentielle auquel, les yeux ouverts, j’apporterai mon soutien », écrit-il dans sa déclaration. Mais François Hollande et Jean-Luc Mélenchon n’ont pas attendu pour sortir leurs techniques de drague.

« C’est sage de sa part de faire en sorte que nous puissions nous rassembler dès le premier tour », a déclaré le candidat du PS, qui fait la course en tête. « Il ne tient qu’à lui de se mettre derrière le mouvement que j’ai engagé, mais j’ai du respect pour la décision qu’il vient de prendre. » « Ce serait un honneur de l’avoir avec nous », a renchéri le candidat du Front de gauche. Très loin des 5,3% de voix récoltées en 2002, le « Che » avait déjà jeté l’éponge en 2007 et donné son soutien à Ségolène Royal.

Cette année, il choisira en fonction de ses priorités, qu’il a une nouvelle fois rappelées : baisser la valeur de l’euro pour réindustrialiser le pays, rejeter le nouveau traité européen, préserver l’indépendance budgétaire et fiscale de la France, et construire l’Europe avec l’aide des peuples.