30 jan 2012
Chloé Bossard

Nicolas Sarkozy présente des mesures « choc » et anti-crise

Pour ceux qui l’auraient raté, ou qui n’ont délibérément pas souhaité regarder, voici un résumé des mesures annoncées par le presque-mais-pas-encore-candidat Nicolas Sarkozy, lors de son interview télévisée dimanche soir.

  • Aprentissage. Les quotas de jeunes en apprentissage sera relevé à 5 % d’ici 2015 dans les entreprises de plus de 250 salariés, contre 4 % actuellement, et les sanctions en cas de non-respect seront doublées. « Les grandes entreprises ne s’ouvrent pas assez aux jeunes », a déploré le président. Un texte sera présenté en février à l’Assemblée. Actuellement, « la moitié des entreprises de plus de 250 salariés ont moins de 1 % de jeunes en alternance », a ajouté Nicolas Sarkozy. Le gouvernement vise les 800.000 alternants d’ici à 2015, et même un million à terme, contre 600.000 aujourd’hui.

 

  • Banque de l’industrie. Une filiale d’Oséo, dédiée à l’industrie, sera créée dès février. « Les chefs d’entreprise me le disent tout le temps que les banques ne prêtent pas assez », a justifié le président, « et quand elles prêtent, elles prêtent trop cher ». Ce nouvel établissement sera doté d’un milliard d’euros de fonds propres, destiné aux « établissements de taille intermédiaires, qui sont au cœur de l’économie ».

 

  • Accords compétitivité-emploi. Reprenant l’exemple allemand, Nicolas Sarkozy a demandé aux partenaires sociaux d’entamer des négociations pour aboutir à des accords compétitivité-emploi « dans les deux mois », afin de permettre aux entreprises de s’adapter aux marchés. Ces accords, qui « s’imposeront à la loi et aux accords individuels », devront « décider d’un délai de travail, pour décider de privilégier l’emploi sur le salaire ou le salaire sur l’emploi ». Une façon pour le président de sortir des 35 heures.

 

  • TVA sociale. Le taux moyen de TVA sera porté de 19,6 % à 21,2 %, et la CSG sur les revenus financiers sera augmentée de deux points, en compensation d’une baisse des charges patronales. Contrairement aux critiques de l’opposition, et jusqu’à certaines voix de la majorité, le président « ne croit en rien à une augmentation des prix » liée à l’instauration de cette TVA sociale, estimant que « la concurrence maintiendra les prix ».

 

  • Taxe sur les transactions financières. La taxe sur les transactions financières serait de 0,1 %, applicable au mois d’août, afin « d’éviter les délocalisations ». Nicolas Sarkozy table sur une recette annuelle d’un milliard d’euros.

 

  • Construction. « Toute maison » et « tout immeuble » pourra s’agrandir de jusqu’à 30% de sa superficie pour tenter de faire face à la crise du logement. « Cela aura l’avantage suivant: cela va donner un travail formidable à l’industrie du logement. Ce ne sont pas des emplois délocalisables ». « Deuxièmement, cela va augmenter considérablement le nombre de logements, donc cela fera pression sur les prix », a-t-il ajouté, en espérant une baisse des prix à l’achat et à la location.

Ce programme anti-crise devra être mis en place dans les deux mois à venir, avant l’échéance de la présidentielle (sauf la hausse de TVA, qui doit intervenir le 1er octobre). Une manière pour Nicolas Sarkozy de prouver son « courage », même en fin de mandat.

Et, petite surprise à la fin des 70 minutes d’émission : le président a fait un pas vers une possible candidature, en assurant qu’il a un « rendez-vous avec les Français », qui approche, et auquel il ne se « dérobera pas ». Quel mystère.

 

Et pour les plus curieux, l’intégral de l’interview est à visionner ici :

 

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