26 jan 2012
Chloé Bossard

Programme : Hollande se pose en présidentiable crédible

François Hollande s’est appliqué jeudi à asseoir sa crédibilité de présidentiable. A la maison des Métallos, haut lieu du syndicalisme parisien, il a dévoilé ses « 60 engagements pour la France » (lire ci-dessous). A chaque mesure son chiffrage précis. Le candidat a détaillé un programme financé par 49 milliards d’euros de recettes supplémentaires à l’horizon 2017. 29 milliards seront affectées au désendettement de la France, 20 à ses priorités présidentielles. Parmi elles : le « pacte productif » pour l’industrie et les PME, 500.000 contrats de génération visant à favoriser l’emploi des jeunes et des seniors en entreprise, 150.000 emplois d’avenir, les 60.000 postes sur cinq ans dans l’Education.

Les 29 milliards d’euros consacrés au désendettement passeront par une grande réforme fiscale : hausse de l’impôt sur le revenu pour les plus aisés, limitation des niches, annulation de l’allègement de la réforme de l’ISF, etc. Les entreprises seront également mises à contribution à hauteur de 17,3 milliards les entreprises, grâce notamment à la suppression des niches, la modulation de l’impôt sur les sociétés, la mise à contribution de la finance.

Le candidat, grand favori ces derniers jours, a souligné sa détermination à agir vite s’il est élu en mai et à tenir ses engagements. « Je ne promets que ce que je suis capable de tenir: pas moins, pas plus, tout ce qui est dit sera fait » et « sera fait vite lorsqu’il s’agit de changer les structures », a-t-il assuré. Une réplique en règle aux attaques récurrentes de la droite mettant en cause le flou et le manque de crédibilité supposés de son programme. Dans une pique à Nicolas Sarkozy, dont il n’a jamais cité le nom, François Hollande a assuré qu’il ne serait pas « un président demandant aux Français de le comprendre parce qu’il aurait changé de politique ou parce que la conjoncture aura changé ».

Au PS, Martine Aubry, son ex-rivale de la primaire, a loué un projet qui « rassure » et un candidat témoignant « beaucoup de crédibilité, beaucoup de force ». « On a des réponses précises, chiffrées, crédibles pour sécuriser les Français, leur donner confiance, accompagner le changement en avril et mai », a jugé Ségolène Royal. Plus nuancé, l’écologiste Daniel Cohn-Bendit, figure d’EEELV, a salué « un programme de haute couture », jugeant toutefois qu’il y manquait « un souffle écologique ».

L’UMP et le gouvernement ont lancé très rapidement l’offensive. C’est un projet « qui met le modèle social en péril, la crédibilité de la France en péril et qui menace les Français », a déclaré la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse, montée au créneau tout comme ses collègues du gouvernement Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), Frédéric Lefebvre (PME) François Sauvadet (Fonction publique) et Laurent Wauquiez (Recherche).

« Ce sont des mesurettes », « un projet aseptisé », a commenté la candidate FN Marine Le Pen. « On ne reviendra pas à l’équilibre avec ce programme-là. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas imaginable. Il n’y a pas dans ce programme une seule mesure d’économies », a pour sa part souligné le candidat MoDem François Bayrou.

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