Des voeux pour 2012 codés ?

Exercice délicat pour un président en exercice, probable candidat à sa succession que de présenter ses voeux la veille d’une année d’élection présidentielle. Lors des deux dernières fois que le cas s’est présenté, Jacques Chirac et François Mitterrand ont adopté deux attitudes très différentes.  

Pour le Corrézien, les dix minutes d’intervention historiques, le soir du 31 décembre 2001, veille d’entrée en vigueur de l’euro, ont été consacrées exclusivement à autre chose. Les thèmes de 2001 sont d’ailleurs assez proches de ceux d’aujourd’hui : Europe et espoir dans l’euro, cohésion nationale, diversité… mais aussi besoin d’une « aventure collective, d’un idéal, de rêve, de projet commun ».

Pour Jacques Chirac, le scrutin du printemps 2002, il n’en n’est pas encore question officiellement. Il ne se déclarera officiellement qu’en février, lors d’un déplacement à Avignon.

Pour son prédécesseur, François Mitterrand, pas question d’éluder l’un des trois grands rendez-vous de l’année à venir. 1988 est une année importante pour la paix, l’Europe (déjà et encore) et la France.

Là aussi, mis à part l’aspect fin de Guerre Froide, les thèmes sont très semblables à ceux des discours d’aujourd’hui. Mais ce discours de voeux est l’occasion de revenir sur sept années où il explique s’être attaché à faire que la France soit « défendue, écoutée et respectée », tout en la préservant  » de ses désunions « .

La campagne à venir est évoquée. Ses troubles aussi avant qu’un message sans équivoque donne une indication à ses partisans mais aussi à tous les Français. « Dans les mois qui viennent, votre confiance m’aidera« .

Le 31 décembre 2011, cependant, il parait peu probable que Nicolas Sarkozy fasse un allusion aussi franche à une éventuelle candidature à la présidentielle. Les sondages et l’actualité internationale font penser aux observateurs comme au Figaro que le président se déclarerait le plus tard possible.