23 déc 2011
Chloé Bossard

L’UMP prend d’assaut les comptes Twitter de ses adversaires

Campagne numérique, la suite. On connaissait les justifications des candidats sur leur compte Twitter et les re-tweets automatiques, l’UMP invente la pollution massive de comptes via le site de micro-blogging. Sur son site, le parti a mis en ligne l’application « Incitons-les à débattre« , qui permet à tous les internautes de mettre les candidats face à leurs contraditions… en seulement trois clics.

Il suffit de cliquer sur la vignette de François Hollande, Eva Joly, Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon pour voir apparaitre une série de questions pré-mâchées, souvent binaires, et parfois empruntes de mauvaise foi. Il s’agit de mettre en exergue les contraditions des quatre cibles.

Ainsi, l’internaute peut demander au candidat socialiste « Comment prétendez-vous faire baisser la dette alors que vous n’arrivez même pas à désendetter votre département ? » A la chef de file d’EELV : « Vous proposez 48 Mds€ de hausse d’impôts, comment relancer l’économie avec un tel boulet ? »

Marine Le Pen, leader du FN, est la principale cible de l’UMP, avec huit questions telle que « Comment justifier votre crédibilité auprès des Français quand vous êtes la championne de l’absentéisme au Parlement Européen ? » Et le candidat du Front de Gauche est affublé de sept questions dont « Comment comptez-vous mettre en place le protectionnisme européen sans ouvrir une guerre commerciale mondiale ? »

Un troisième clic, et la question est postée sur Tweeter, sur le compte du candidat visé. Malin. Tout est automatique, les militants n’ont même plus besoin de se creuser les méninges pour enquiquiner les adversaires. Et la même question peut être posée des dizaines de fois.

Si l’initiative, qui consiste avant tout à « troller » les comptes des candidats (les prendre d’assaut), paraît peu reluisante, elle pourrait inspirer d’autres partis politiques. Le dispositif a d’ailleurs été inventé par l’équipe de Barack Obama pour mobiliser autour de ses grandes réformes. A méditer.

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