20 déc 2011
mariellaesvant

Cure d’austérité sur les dépenses de campagne

La crise, c’est pour tout le monde. Même pour les candidats à la présidentielle. Les députés ont adopté lundi un projet de loi qui revoit à la (légère) baisse le remboursement des dépenses de campagne. Le plafond pour les heureux titulaires de plus de 5% des suffrages exprimés s’élèvera désormais à 16,851 millions d’euros pour le premier tour, à 22,509 millions pour le second. Ce qui n’atteindront pas la barre symbolique des 5% recevront au maximum 800 423 euros.

Si le gouvernement s’est mis en tête de rogner sur les frais de campagne, c’est qu’il traque toutes les économies pouvant gonfler un peu plus son plan de retour à l’équilibre des finances publiques. Enréduisant de 5% le taux des dépenses pouvant être prises en charge et en gelant le plafond à son niveau actuel, il table sur une économie de 3 665 165 €. Résultat de calculs qui peuvent sembler obscurs quand on est peu sensible à la magie des mathématiques.

En 2007, le remboursement moyen pour les candidats n’ayant pas dépassé la barre des 5% était de 783 550 euros, pour des dépenses plafonnées à 13 700 000 euros. Ceux qui ont dépassé les 5% des suffrages au premier tour ont reçu en moyenne 8 083 000 euros, et les finalistes, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, ont été remboursés en moyenne à hauteur de 10 790 100 euros.  Avec la réforme, les rédacteurs de l’étude d’impact du projet de loi table sur une économie de 69 528 euros sur les premiers, de 695 274 euros pour les seconds, et de 928 725 euros pour les derniers. Multiplié par le nombre de candidats on obtient, peu ou proue, 3 665 165 euros d’économie… Le détail est dans le texte ci-dessous.

 

Projet de loi relatif au remboursement des dépenses de campagne
 

Les députés socialistes se sont abstenus de voter le texte présenté, mais ont profité de la tribune pour reposer la question épineuse du « président-candidat« . La problématique existe déjà pour le comptage du temps de parole dans les médias ; elle est d’autant plus saillante sur le sujet des frais de campagne, car il y a – beaucoup – d’argent en jeu. 

C’est qu’à mesure que l’échéance approche, les déplacements de Nicolas Sarkozy, qui refuse toujours de déclarer officiellement sa candidature, prennent une tonalité qui rappelle plus le candidat en campagne que le président en visite. Pour preuve les allusions de plus en plus fréquentes à ses adversaires et les références à ce qui apparaît comme un programme pour l’après 2012.

Le hic, c’est que les déplacements du président sont pris en charge sur les comptes de l’Elysée, et non de l’UMP. A une lettre d’un député socialiste sur la question, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques qu’une partie des coûts des déplacement de Nicolas Sarkozy pourraient être intégré à ses comptes de campagne.

 

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