Un projet au dela de l’écologie pour Eva Joly
Eva Joly n’est pas une professionnelle de la politique, elle vient de la société civile… et elle en est fière. C’est ce qu’elle a rappelé samedi 17 décembre dans son discours devant l’Agora d’Europe Ecologie les Verts. Elle a tenu à prévenir les spéculateurs qui prévoient un abandon de sa part : « je leur dis, tranquillement : ne spéculez plus car vous allez perdre ! »
Ce discours était aussi un moyen de définir ses quatre orientations de campagne pour les quatre mois à venir. Quatre thèmes qui vont bien au delà de l’écologie pure et simple puisqu’ils s’inscrivent dans sa règle d’or à elle : « ma seule régle d’or sera de ne laisser personne au bord du chemin. »
1. La social-écologie.
Pour la candidate d’EELV, la France ne peut s’en sortir sans conversion écologique. C’est aussi pourquoi, elle promet la possiblité de créer un million d’emplois dans les énergies renouvelables : « les économies d’énergie, les services et l’économie solidaire et les PME, notamment dans les domaines de l’innovation verte ». Et pour étayer ses propos, elle donne rendez-vous en janvier avec une étude chiffrée.
Par ailleurs, pour aider les familles à retrouver leur pouvoir d’achat, elle veut que les dépenses contraintes (logement, alimentaire, énergie…) baissent dans le budget des familles. A titre d’exemple, elle a cité ce qu’elle a observé en Allemagne en terme de blocage des loyers. Outre-Rhin, explique-t-elle, la mesure existe et fonctionne.
2. Un pacte de fraternité.
Eva Joly veut mettre fin aux sous-citoyens, aux discriminations à l’embauche, au respect de la dignité humaine à travers tous les pores de la société. « La xénophobie d’Etat made in France, ça suffit comme ça ! » dit-elle.
3. Une République des biens communs.
Eva Joly a attaqué frontalement Nicolas Sarkozy et la majorité : « Avec ses pratiques claniques, sa volonté d’étouffer systématiquement les affaires, ses méthodes barbouzardes comme dans l’affaire des fadettes, ses pressions contre les juges et les journalistes, son instrumentalisation de la police, sa connivence avec les grands patrons, le sarkozysme a une seule ligne : celle de la stratégie de la tension, celle de la division des français. Cette stratégie va redoubler d’intensité à l’occasion de cette campagne qui risque d’être une des plus sales que l’on ait connue. Raison de plus pour faire du départ de Nicolas Sarkozy, un impératif national. »
Elle promet de lutter contre la corruption, elle veut élargir le socle des droits fondamentaux et des droits politiques notamment concernant le vote des étrangers.
4. Refondation de la construction européenne.
Enfin, elle refuse la « dernière forme du repli national c’est le retour à la vieille lune du consommons et produisons français ». Elle plaide pour une harmonisation fiscale et sociale en Europe pour lutter contrer les délocalisations à l’intérieur de l’Europe.
Elle se dit consciente de la nécessité de réindustrialiser la France des PME par l’innovation et les énergies vertes mais elle explique que cela ne pourra se faire dans le dos de l’Europe. « L’avenir de la France, de son industrie, de ses consommateurs passe par l’Europe. Ma préférence n’est pas une préférence nationale, mais une préférence sociale et environnementale. »
Pour lire l’intégralité de son discours.