Plus uderzophile que lui, tu meurs. Dans sa maison d’Azay-sur-Cher, Alain Duchêne a entrepris une immense biographie de son dessinateur préféré.

Alain Duchêne (debout) aux côtés d'Albert Uderzo. Le cliché a été pris par Philippe Cauvin, co-auteur de L'Intégrale Uderzo. (© Philippe Cauvin)
Uderzo est capable de dessiner une bataille de pieuvres dans une gelée de groseilles. Par cette formule animalière inattendue… Alain Duchêne veut tout simplement dire qu’Albert Uderzo est le plus grand dessinateur de BD du monde.
Le jugement est aussi argumenté que péremptoire. « Il sait tout dessiner. Du réalisme avec Tanguy à l’humour avec Astérix, en passant par Benjamin Benjamine, Oumpah-Pah ou Ferdinand de Lesseps, son trait est fabuleux. Et même aujourd’hui, à 85 ans, alors qu’il commence à avoir de l’arthrose, il dessine comme personne. D’ailleurs il n’a jamais été plagié, ni copié. »
Fox-terrier
Bref, vous l’avez compris Alain Duchêne est le premier fan de France d’Albert Uderzo. Mais un fan pas tout à fait comme les autres. Si l’homme aux formes rondes dessine lui-même depuis l’âge des culottes courtes, il date son premier coup de foudre pour Uderzo vers la fin des années soixante-dix. « En entrant dans son œuvre, j’ai plongé dans un océan de bonheur. »
Dès 1977, Alain Duchêne entame un travail de compilation digne d’un forçat. A la façon d’un fox-terrier, il creuse inlassablement le terreau de l’histoire de la BD pour retrouver les documents signés de la main du maître. En 2002, avec infiniment d’humilité, il publie une première biographie d’Uderzo et la soumet au regard du père d’Astérix. Le contact passe, la confiance s’établit, les hommes se tutoient, s’apprécient. « Il est d’une gentillesse et d’une humilité incroyables ! » Naît alors une complicité qui ne connaîtra pas de failles.
Dix ans plus tard, c’est encore lui, Alain Duchêne avec Philippe Cauvin, qui se charge d’entamer la plus grande biographie jamais écrite sur Uderzo : sept à huit volumes de 420 pages chacun. Un travail dantesque que les deux biographes ont décidé de publier à raison d’un livre par an. « On a demandé à Uderzo de nous faire l’amitié de ne pas mourir avant la fin de la série », sourit Alain Duchêne. Continuer la lecture




















