La sélection de la semaine : Silver spoon, Myrmidon au pays des cow-boys, Yokozuna, Le Petit Prince, Chapeau melon et bottes de cuir, WW2.2 et Les Tortues Ninja

Pour cette quatrième semaine du mois d’août, Case Départ vous propose sa sélection d’albums de la semaine. Parmi ces dernières nouveautés, il y a pour vous quelques petites merveilles : Silver Spoon, un manga sur la vie d’un lycée agricole; Myrmidon au pays des cow-boys, un album muet pour les tout-petits; le deuxième tome de la série Yokozuna qui a pour cadre les confréries de sumos; une aventure dessinée du Petit Prince, La planète de Géhom; Chapeau melon & bottes de cuir, une adaptation de la série télévisée; le sixième tome de la série d’uchronie WW2.2 et un album des célèbres héros télé, Les Tortues Ninja. Bonnes lectures !

Silver spoon : un manga drôle et original

      Silver Spoon – La cuillère d’argent est un manga original et drôle qui propose un thème très innovant : la vie des élèves dans un lycée agricole. Cette nouvelle série est l’oeuvre de Hiromu Arakawa, créatrice du célèbre manga Fullmetal Alchemist.

Lycée agricole Ohezo sur l’île d’Hokkaïdo. C’est l’heure de la rentrée pour les élèves. Parmi eux, Yûgo Hachiken, un collégien brillant qui débarque de Shin Shapporo, un prestigieux établissement. Il pense que cette année scolaire sera très facile, lui qui est un petit génie des mathématiques. Il veut être major de sa promotion sans faire aucun effort. En effet, il pense surclasser tous ces fils de fermiers incultes, incapables de résoudre des équations. Pour la plupart d’entre eux, leur rêve est de reprendre la ferme familiale.

Hachiken va vite déchanter, tant le travail à fournir est énorme. Intégrant la section Production animale, la seule qui propose le plus de travaux pratiques dont des soins aux animaux dès 5 heures du matin, il craque physiquement au bout de trois jours. Le ramassage des œufs, la course à pied autour du gigantesque domaine du lycée, les clubs de sport épuisants, les cours de sciences de la nutrition, de gestion agricole ou l’aide pour récupérer les poulets qui se sont échappés, finissent de l’achever.

Pensant prendre de cours ses camarades, il apprend par cœur le manuel d’élevage pendant ses vacances. Mais c’était sans compter sur le professeur, remettant en cause les chiffres du livre, qui leur transmet alors des polycopiés. Il devra même se lever encore plus tôt, parce qu’il s’inscrit au club d’équitation pour faire plaisir à la jolie Aki. Hachiken ira ainsi de désillusions en désillusions.

Ode à la campagne et aux métiers de la ferme, Silver Spoon est un manga drôle et incisif, maniant un humour dévastateur. Un cadre rarement mis en scène. Hiromu Arakawa mise sur des personnages déjantés et des situations plus rocambolesques les unes que les autres. Elle jette en pâture ce jeune citadin flegmatique dans un cadre inconnu et hostile, ce qui va permettre de faire évoluer son récit dans beaucoup de directions tant le potentiel de la campagne est immense. Cela permettra à l’auteure d’insuffler des rires, de l’émotion et pourquoi pas des drames. Très travaillées, les relations entre les personnages sont amusantes et quelques fois touchantes. Cet univers est à mille lieues de la série culte de Arakawa, Fullmetal Alchemist. Ici, pas de bagarre ni de magie, mais plutôt de la douceur campagnarde. Riche et original, le premier opus de ce nouveau manga tient toutes ses promesses, l’histoire est bien en place et le lecteur attendra impatiemment les futurs titres. Un succès tant public que critique récompensé par le prestigieux prix Manga Taishô 2012 décerné par les libraires japonais et qui sera adapté en dessin animé en 2013.

• Silver spoon, tome 1
  
• Auteur : Hiromu Arakawa
  
• Editeur: Kurokawa
• Prix: 6.80 €

Myrmidon au pays des cow-boys

Myrmidon est un petit garçon qui vit de grandes aventures à partir du moment où il enfile des costumes qu’il trouve au hasard de son cheminement. Myrmidon au pays des cow-boy est le premier album de la série, scénarisée par Loïc Dauvillier et mis en images par Thierry Martin.

Myrmidon est un petit garçon comme les autres. Alors qu’il se promène, il passe sous un arbre où des éléments d’un costume de cow-boy sont suspendus : un pantalon bleu, un foulard rouge et un sublime chapeau. Le jeune héros attrape le tout et l’enfile. Il est fier ! C’est un vrai cow-boy !

Autour de lui, le décor change : c’est le Far-West et les flèches pleuvent par dizaine. Poursuivit par des indiens, il est sauvé par un grand cheval.

Muet et destiné aux primo-lecteurs, Myrmidon au pays des cow-boys est d’une grande fraîcheur. Loïc Dauvillier, scénariste de la série Anuki et La Petite Famille dont Case Départ vous a parlé il y a peu, fonde son histoire sur une grande lisibilité comme un long plan séquence au cinéma. De plus, il sera très facile pour le jeune lecteur de s’identifier au héros, tellement il lui ressemblera. Un lecteur avide d’aventure comme Myrmidon. Thierry Martin, réalisateur de nombreux story-boards comme Le Marsupilami ou Le magasin des suicides, apporte une touche pétillante à l’histoire. Ses cadrages sont identiques d’une page à l’autre ce qui permet une grande fluidité pour la lecture. Et comme l’album est muet, le lecteur pourra facilement se créer son propre récit, ses propres dialogues ; et c’est l’une des forces de Myrmidon. La série se déclinera au gré des changements de costumes : un costume, un album.

• Myrmidon au pays des cow-boys
  
• Auteurs : Loïc Dauvillier et Thierry Martin
  
• Editeur: Editions de la Gouttière
• Prix: 9.70 €
• Sortie: 22 août 2013

Yokozuna :

plongée vertigineuse dans l’univers des sumos

Yokozuna est très bon roman graphique dont le cadre est le monde des sumos. Ce récit initiatique est scénarisé par Jérôme Hamon et mis en images par Marc Van Straceele ; il raconte la vie romancée d’Akebono, sumo d’exception et véritable star au Japon. Akebono devint le premier sumotori non-japonais à accéder au grade de yokozuna, le plus élevé dans la hiérarchie du sumo.

Chadwick George Ha’aheo Rowan est un adolescent américain timide et très discret. Cela pourrait en être autrement car il a une stature hors-norme pour son âge, il mesure deux mètres et pèse cent vingts kilos. Le jeune hawaïen recroise son oncle lors d’un enterrement. Ce dernier est fortement impressionné par sa carrure et lui propose de devenir sumo au Japon. Chad est surpris parce qu’il n’a jamais fait de sport et ne parle pas un mot de japonais.

Ouvrier, il n’aime pas son travail. De plus, il découvre l’existence d’un yokozuna hawaïen. Il n’en fallait pas plus pour le motiver à partir et émettre le rêve fou de devenir sumotori. Rapidement, Chad va déchanter parce que sa nouvelle vie n’est pas féerique, elle s’avère extrêmement éprouvante, faite d’humiliations et de corvées imposées par les plus anciens. A cela, s’ajoutent les entraînements difficiles et des combats où il sort toujours perdant.

Dans ce tome 2, le lecteur suit pas à pas l’irrésistible ascension de Chad pour devenir yokozuna. On le voit gravir les échelons, petit à petit, passant de la troisième division au grade suprême. Le monde des sumotoris n’est pas si idyllique qu’on le pense. Les pressions sont légions et notamment de la part de la mafia japonaise. Les clans des yakuzas entretiennent des liens très privilégiés avec des confréries de sumos. De temps à autre, d’anciens sumos rejoignent d’ailleurs la mafia japonaise à la fin de leur carrière sportive.

Librement inspirée de la vie de Chad Rowan, connu dans le monde entier sous le nom de Akebono, cette série est très instructive sur un monde méconnu des occidentaux. Le récit très documenté de Jérôme Hamon révèle beaucoup d’anecdotes croustillantes sur la dure vie des jeunes sumos. Pour ces derniers, il faut être fort tant physiquement que mentalement. Emplie d’émotions, l’histoire est touchante et passionnante. Le délicat dessin en noir et blanc de Marc Van Straceele est magnifique, fait de lavis et de crayonnés, il renforce l’ambiance lourde des confréries. Son trait restitue parfaitement les mouvements dans les combats. Une belle réussite.

• Yokozuna, tome 2
  
• Auteurs : Jérôme Hamon et Marc Van Straceele
  
• Editeur: Kana
• Prix: 25 €
• Sortie: 30 août 2013

Le Petit Prince découvre

la planète cubique Géhom

A l’occasion des soixante-dix ans de la première publication du roman Le Petit Prince, les éditions Glénat ont décidé de décliner l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry en 24 albums. Ces histoires sont des nouvelles aventures d’après le chef-d’œuvre de Saint-Ex. La charte graphique est fondée sur les personnages de la série d’animation qui passe actuellement sur France 3. Ce dessin animé fut crée par Mathieu Delaporte (Renaissance), Bertrand Gatignol (Iron Man, Mikido) et Alexandre de La Patellière (Le Petit Nicolas, Le Prénom). La planète de Géhom est le seizième tome de la série prévue en 24 albums.

Le Petit Prince revient de la planète du Gargand, un lieu où les racines des arbres maintiennent la planète stable en empêchant le sol de s’effriter. Accompagné par Renard, le garçon aux pouvoirs magiques ouvre une nouvelle porte mais à peine les pieds sur le sol, ils glissent et manquent de tomber. Pourquoi la terre se dérobe-t-elle sous leurs pieds ? Tout simplement parce qu’ils sont sur une planète de forme cubique qui tourne sur elle-même. Afin de ne pas chuter dans le vide stellaire, les habitants, les Cubions, doivent sans cesse marcher et ne pas s’arrêter pour rester sur la face supérieure du cube. Le guide suprême de Géhom, le grand menuisier, se nomme Griffin et les Cubions marchent sous ses ordres sans réellement se poser de questions. Ils obéissent sans réfléchir.

La planète tourne sur elle-même à cause de Géhom, un géomètre qui a perdu la raison. Il a construit une machine provoquant sa rotation et a assassiné le roi Erwan. Puis il a fui sous terre avec ses disciples, les cloportes.

Le Petit Prince, à peine arrivé, aide Shania et ses amis, en faisant apparaître des roues de forme rondes, afin de faire avancer un chariot plus vite. En effet, jusqu’à présent les roues des véhicules étaient de forme carrée ; difficiles à bouger car très lourdes. Peu pressé de délivrer son peuple et surpris par le pouvoir magique du petit garçon, Griffin le convoque et lui propose de s’associer afin d’utiliser au mieux ses roues rondes. Le Petit Prince refuse, argumentant qu’il vaudrait mieux trouver un moyen d’arrêter la machine qui fait tourner la planète.

Bien conçue, la série rassemble tous les ingrédients pour ravir les jeunes lecteurs : un cadre fantastique, des méchants, une quête à accomplir, des héros positifs qui se révoltent et Le Petit Prince qui leur vient en aide en trouvant la solution au problème posé. Fidèle au dessin animé, le trait classique d’Audrey Bussi est dynamique et assez abouti.

• Le Petit Prince, tome 16 : La planète Géhom
  
• Auteurs : Audrey Bussi, Didier Poli, Elyum Studio, Christine Chatal, Jérôme Benoît, Isa Python et Karine Lamblin
• Editeur: Futuropolis
• Prix: 27 €
• Sortie: juin 2013

Chapeau melon & bottes de cuir :

l’adaptation BD de la série télévisée

Les éditions Soleil, dans son label US Comics, publient en cette fin août, la version française de Steed et Mrs Peel, parue à l’origine entre 1990 et 1992. Sous le titre Chapeau melon & bottes de cuir, l’album comporte deux histoires écrites par Grant Morrison et Anne Caufield et toutes les deux dessinées par Ian Gibson. Dans cette adaptation de la série télévisuelle en bande dessinée, le lecteur retrouvera John Steed, Emma Peel et Tara King, les célèbres agents secrets britanniques.

Dans la première histoire en trois parties, Le jeu d’or, le flegmatique agent secret britannique, John Steed demande à Emma Peel de s’associer avec lui pour enquêter sur le kidnapping de sa nouvelle partenaire, Tara King. Elle a été enlevée par une organisation secrète passionnée par les jeux.

Dans le deuxième récit, en deux parties, Arc-en-ciel mortel, Emma Peel retrouve son mari tout en s’éloignant de son partenaire John Steed. La jeune femme et son mari veulent repartir en Amazonie pour de nouveau prendre contact avec le peuple Léopard. Mais avant de prendre l’avion, ils viennent se reposer dans une ville chère à leurs yeux, Pringle on Sea. Pourtant, tout ne se passe pas comme ils le voudraient ; il règne une ambiance particulière dans la ville.

British à souhait, les deux histoires de Grant Morrison et Anne Caufield sont fidèles à la série télé. Mêlant l’humour et les scènes d’action, les récits sont très rythmés. Le trait en noir et blanc de Ian Gibson, dessinateur de la série Judge Dredd et Halo Jones, arrive admirablement transposer l’ambiance kitch, délirante et psychédélique des années 70.

• Chapeau melon & bottes de cuir
  
• Auteurs : Grant Morrison, Anne Caufield et Ian Gibson
  
• Editeur: Soleil US Comics
• Prix: 19.95 €
• Sortie: 21 août 2013

WW2.2 : une humiliation chinoise

Chien jaune est le sixième et avant-dernier tome de la série WW2.2, l’autre deuxième guerre mondiale, dont Case Départ avait chroniqué le troisième opus, Secret Service. Cet album tente de nous raconter, de façon uchronique, la guerre vue de Chine, avec Hubert au scénario et Etienne Le Roux au dessin.

Mandchourie. Le Japon éprouve d’énormes difficultés et perd pied face aux Russes et aux Chinois. Pliant devant l’ennemi, il se voit contraint d’accepter l’arrivée des troupes américaines sur le théâtre des opérations. Les militaires américains sont vus d’un mauvais œil par les chinois, ces derniers craignent que leur hégémonie ne soit contestée par leur imposant allié.

1943. Matthew Hayword, second lieutenant dans l’armée américaine, est envoyé comme traducteur à Pékin. La ville est tenue par par le Général Nakajima, un gouverneur sanguinaire. Son équipe est dinc chargée de négocier avec ce gouverneur militaire du Hebei, les modalités de la future cohabitation entre les deux armées. Une mission plutôt facile et sans risque.

Mais Pékin se soulève contre ses occupants. Matthew prend alors la défense de la population civile opprimée. Son statut change rapidement, passant d’ami de la Chine à celui de bête noire. Il sera le seul rescapé étranger de la révolte des pékinois face à l’envahisseur.

Le récit de Hubert, scénariste de Le Leg de l’alchimiste, plonge le lecteur dans l’horreur de la guerre et dans la folie des hommes d’une belle manière. Humilié, son héros va connaître la lâcheté, le sadisme et le cynisme. Un épisode qui en dit long sur la nature humaine en temps de guerre. Le trait réaliste de Etienne Le Roux, dont Case Départ avait fait le portrait en vidéos, est très élégant. Les couleurs de Vincent Froissard, teintées de vert, de gris et d’ocre permettent de sentir l’ambiance sanglante de la guerre.

• WW2.2, l’autre guerre mondiale, tome 6 : Chien jaune
  
• Auteurs : Hubert Boulard et Etienne Le Roux
  
• Editeur: Dargaud
• Prix: 13.99 €
• Sortie: 30 août 2013

Les Tortues Ninja quittent leurs égouts

Teenage mutant ninja turtles est l’adaptation de la série animée, diffusée sur France 3, en bande dessinée. Cette série est scénarisée par Joshua Sternin et J.R. Ventimilia et mise en images par Justin Eisinger. Dans ce premier tome intitulé Premiers pas, les jeunes lecteurs pourront retrouver les 4 frères Tortues Ninja qui sortent pour la première fois de leurs égouts, dans les rues de New-York.

Dans les égouts de New-York, l’entraînement bat son plein. Sous les ordres de Maître Splinter, le rat mutant, les Tortues Ninjas répètent leurs gammes, avec leurs bâtons ou avec leurs katanas. Il y a là : Léonardo, le chef qui se bat avec deux katanas (épées) ; Raphaël, bagarreur invétéré ; Michelangelo, le bout-en-train, fan de jeux vidéos ; et Donatello, le cerveau de l’équipe, inventeur de gadgets et véhicules. Après l’effort, l’équipe fêtent leur quinzième année de «mutation», le moment le plus important de leur vie : alors encore humain, Splinter, qui venait juste d’avoir acheté 4 tortues domestiques, croise dans la rue un étrange homme ; une bagarre s’ensuit et un liquide mystérieux tombe sur les tortues et le maître. A peine touché par ce dernier, les cinq êtres se transforment pour devenir des animaux mutants.

Se sentant enfin prêts, les Turtles demandent à sortir de leurs égouts pour goûter à la vie new-yorkaise. Ils s’apprêtent alors à explorer les rues dangereuses de la City. Mais leur mentor les a-t-il suffisamment préparés à la découverte du monde des humains ? Leur formation de ninja les préservera-t-elle des multiples dangers auxquels ils vont être bientôt confrontés ?

Joshua Sternin et Jeffrey Ventimilia sont scénaristes et producteurs pour la télévision américaine. Ils ont participé à la réalisation de sitcom comme That 70’s show en 1998 ainsi qu’à quelques épisodes des Simpson. Cet album ravira les plus petits qui consomment sans modération la série de dessins animés diffusés sur France 3. Plus modernes dans leur apparence que les premiers épisodes datant de 1987, les Tortues Ninja sont conçues à l’aide d’une palette graphique, ce qui les rend un peu plus froids.

• Les Tortues ninja – Teenage mutant ninja turtles, tome 1 : Premiers pas
  
• Auteurs : Joshua Sternin, Jeffrey Ventimilia et Justin Eisinger
  
• Editeur: Soleil
• Prix: 10.50 €
• Sortie: 21 août 2013