Le Tintin de Spielberg débarque en terre conquise



Qui résistera à l’ouragan Tintin ? Le film du réalisateur américain sort ce mercredi dans les salles d’Europe. Hergé « aurait aimé », dit-il.

En mai 1930, quand il sort du train qui le ramène, gare du Nord, du pays des Soviets, un petit reporter belge en pantalon de golf est porté en triomphe par la foule bruxelloise. Cette scène a vraiment existé : elle a été organisée par l’abbé Wallez, le directeur du Petit Vingtième, dans lequel un jeune homme de 22 ans, Georges Rémi, dessinait depuis un an les aventures de son héros, un ancien boy-scout devenu journaliste, nommé Tintin. L’adolescent qui jouait physiquement Tintin, Lucien Pepermans est lui-même un scout de 15 ans.

Deux trains à Bruxelles

Mais ni l’abbé, ni Hergé (initiales inversées de son nom : R.G.), ni le jeune Lucien, tous les trois conduits en Buick décapotable à l’hôtel de ville, n’avaient imaginé que cette bande dessinée, publiée depuis le 10 janvier 1929 dans le supplément jeunesse du Vingtième Siècle, grand quotidien bruxellois, attirerait une foule aussi gigantesque. Si l’histoire a retenu ce retour en fanfare qui va lancer l’immense popularité de Tintin, elle ne se souvient pas en revanche du discours prononcé par les trois héros du jour du balcon de la mairie.
 Elle ne retiendra probablement pas non plus les quelques mots lancés par un toujours jeune homme aux cheveux grisonnants, réalisateur de cinéma de son état, alignant à son actif des super-productions comme E.T., Indiana Jones ou Le Soldat Ryan« C’est un grand honneur de ramener Tintin à la maison. Bruxelles est sa ville natale ! », a déclaré l’américain Steven Spielberg.

Premiers contacts en 1982

Coïncidence ou subtil appel à la mémoire des fans, en ce samedi d’octobre 2011, donc, quand le Thalys arrive en gare de Bruxelles, sa coque décorée aux images du petit reporter et de son chien blanc, c’est une foule de journalistes du monde entier qui accueille comme des super-héros les membres de l’équipe internationale qui a tourné Tintin, le secret de la Licorne. Steven Spielberg, Jamie Bell (l’acteur anglais qui incarne Tintin dans cette technique très particulière du motion picture), Gad Emaleh (le comique français qui tient le petit rôle d’Omar Ben Salaad) ainsi que le supervsieur des effets spéciaux et la productrice de cette aventure, Kathleen Kennedy, dont les premiers contacts avec les éditions Casterman pour tourner une adaptation cinématographique datent de… 1982. C’est-à-dire un an avant la disparition d’Hergé !
L’ouragan Tintin s’apprête à submerger l’Europe, où le film sort ce mercredi sur des milliers d’écrans.

> Retrouvez sur cette vidéo la présentation du film à Paris par Steven Spielberg et le Thalys Tintin spécialement affrété pour la promotion du film.

> en savoir plus

Il a découvert Hergé en 1981

Spielberg a rendu un hommage appuyé au talent d’Hergé, ce « cinéaste sans caméra » dont les albums se lisent comme des scripts. « C’était un grand artiste, illustrateur et écrivain dont je suis devenu immédiatement un admirateur lorsque je l’ai découvert », a-t-il raconté. C’est grâce à la compagne d’Harrison Ford qu’il a lu, en 1981, « Le Crabe aux pinces d’or ». Son film d’ailleurs est un étonnant mélange de trois titres : « Le Secret de la Licorne », « Le Crabe aux pinces d’or » (justement) et « Le Trésor de Rackham le rouge ». « Malheureusement, ses albums ne sont toujours pas connus aux États-Unis », a-t-il regretté.

La capture d’après images

L’illustrateur néerlandais Joost Swarte, créateur du concept de la « ligne claire » en BD, salue l’utilisation de la 3D combinée à la technique de « motion picture », ou « capture d’après images » utilisée par Spielberg, déjà popularisée par le film « Avatar » ou par «Le Seigneur des anneaux ». « Le travail de Spielberg est proche de la sculpture » et son film « interprète le dessin original sans dénaturer l’image qu’on a des livres d’Hergé », estime-t-il. Spielberg en est d’ailleurs persuadé : s’il était toujours vivant, « Hergé aurait beaucoup aimé le film ».

> Découvrez la bande annonce du film.

http://www.youtube.com/watch?v=0OXwB6K11ok

 

Reporter, motocycliste, Robert Sexé ressemble à Tintin. (Collection Janpol Schulz)

 

> Aller plus loin en consultant notre dossier consacré à Robert Sexé, le reporter qui aurait inspiré Hergé pour créer Tintin.

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