Le premier volet avait fait naitre beaucoup d’attentes. Le second clos l’histoire magistralement, surprenant le lecteur alors que la fin est inéluctable.
Fraternity est une communauté née d’une belle et noble utopie: « vivre ensemble et travailler pour tous afin de nourrir chacun ». Dans le premier tome, on découvrait ce petit monde vivant à l’écart des autres, tout en percevant quelques tensions alors que dans le même temps une créature surprenante était découverte.
Ce deuxième et dernier album voit le rêve voler en éclat. Car si cette communauté s’appuie sur des ideaux, ceux-ci sont bien vite oubliés lorsque les hommes sont confrontés à des difficultés. Tout bascule lorsque la faim fait son apparition et de nouveaux personnages ne sont pas les bienvenus à Fraternity. Les querelles s’enchainent, la tolérance n’existe plus et la haine devient de plus en plus présente tandis que la religion et les vieilles croyances réapparaissent pour semer un peu plus le trouble. L’escalade de violence est perceptible et le lecteur est très vite happé par cette ambiance opressante. Et pour ne rien arranger, MacMoran, le fondateur de la communauté, celui qui parvenait encore à maintenir un sembant d’unité à Fraternity arrive au bout du chemin de sa vie… Et puis il y a toujours ette mystérieuse créature, capturée par les hommes et gardée prisonnière…. Emile, l’enfant sauvage, entretient avec elle un lien particulier devenu de plus en plus rare dans ce petit monde: l’amitié.
Ciselée par Juan Diaz Canales, le scénariste de Blacksad, l’histoire ne manque pas d’arguments pour tenir le lecteur en haleine tout en l’amenant à s’interroger sur son propre fonctionnement et ses propres rêves. Quant au dessin de José Luis Munuera, il est tout simplement somptueux, contribuant à faire de Fraternity l’un des albums marquants du moment. Une histoire ou désillusion et espoir se cotoient. Au lecteur de choisir finalement…
- Fraternity, tome 2
- Dessinateur: Jose Luis Munuera
- Scénariste: Juan Diaz Canales
- Editeur : Dargaud
- Prix : 13,95 €
- Sortie : le 21 octobre 2011
