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Les vendanges du millésime 2015, on est en plein dedans en Loir-et-Cher en ce moment.

De la vallée du Cher au sud où se produit l’essentiel de l’AOC touraine, qui a débuté il y a bien trois semaines pour les sauvignons précoces, aux septentrionaux coteaux du Vendômois dans les starting-blocks ces jours-ci, ça envoie du raisin dans les cuves à bon rythme.

Et il faut le dire, pour plus de 90 % à la machine. C’est moins sympa pour l’image, mais plus près des réalités économiques de la plupart de ces vins.

pinot noir, vendangé à la machine (photo C.Simon)

pinot noir, vendangé à la machine (photo C.Simon)

L’exception, c’est pour les crémants de Loire, parce que l’AOC l’exige… et pour les vignerons en bio. Mais pas tous.

Et d’ailleurs, pourquoi les vignerons bio devraient-ils vendanger à la main ?

  1.   Quand on produit du vin bio, ce n’est pas obligatoire. Il n’y a pas une mention là-dessus dans le cahier des charges du label européen. Label laxiste sur bien des points, on vous l’accorde…
  2. Quand on produit du raisin bio, ça ne semble pas non plus être une obligation. Dans les cahiers des charges que j’ai trouvés, cette question n’est pas abordée, ou elle l’est sous forme de recommandation.

Nature & Progrès par exemple, indique : « Malgré la consommation de pétrole qu’elle engendre, la vendange mécanique est tolérée. »

Bien sûr, les vendanges manuelles permettent un travail de grande précision dans le choix des grappes, la préservation de leur intégrité, l’élimination des feuilles, etc. C’est parfois indispensable avec certains cépages très fragiles, que même les machines les plus performantes abîment. Ou dans des parcelles inaccessibles aux engins.

gamay, vendangé à la main (photo Art des Lys)

gamay, vendangé à la main (photo Art des Lys)

Mais si les vignes sont conduites sainement, le raisin sera sain, pourquoi ne pas le ramasser à la machine et gagner ainsi du temps, voire de l’argent, en tous cas s’éviter moult tracas ? Sans compter qu’on peut compenser l’absence de précision à la cueillette par un tri méticuleux à l’arrivée au chai.

Bref.  Hormis l’idée (reçue) que des vendanges manuelles, ma brave dame, c’est comme le bouchon en vrai liège, c’est signe de qualité…

Je ne vois qu’un véritable avantage à faire appel à une bande de vendangeurs : mettre un peu d’humain (même sous forme d’emploi saisonnier) dans le vin. Ca, c’est bien, non ?

>>> Bonus vidéo : les vendanges manuelles au Domaine des Roy, à Pontlevoy.

 

 

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