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Le menu pineau , de tous les cépages modestes encore présents en Loir-et-Cher, semble être le seul à  pouvoir revendiquer une origine loir-et-chérienne pur jus.

Et bientôt, une présence royale  (scoop mars 2016 tout frais !)… Le Domaine de Chambord, sur les conseils avisés de Luc Percher, vigneron bio à Cour-Cheverny et président de l’association régionale filières vins, a décidé de planter 6 hectares de menu pineau, qui seront vinifiés en IGP Val de Loire. Classe !

menu pineau

menu pineau

« Même si on en trouve un peu en Indre-et-Loire, c’est un cépage endémique du. Loir-et-Cher, confirme Jean-Luc Tessier, viticulteur bio et pépiniériste avec son épouse Aurélie à Faverolles-sur-Cher, et plus particulièrement de la vallée du Cher. Mais s’il en reste 50 à 60 hectares aujourd’hui, c’est un maximum. »

Arbois de son nom officiel – à ne pas confondre avec l’AOC arbois, dans le Jura ! –, le menu pineau est aussi communément appelé « orbois ». Petit cousin du chenin, ce cépage blanc est plutôt productif s’il n’est pas maîtrisé par une taille sérieuse. « Son raisin était réputé acide, ce qui convenait pour le vin blanc de base des pétillants en méthode dite champenoise, explique Jean-Luc Tessier. En réalité, on le récoltait sans doute beaucoup trop tôt, car ce cépage, s’il débourre précocement, est d’une maturité tardive. »

Malgré son statut de local de l’étape, le menu pineau a aussi été écarté de l’AOC touraine l’an dernier, en attendant la refonte de 2016. « C’est pourtant un cépage de qualité, pour peu qu’on en maîtrise les rendements et qu’on le laisse mûrir, défend Jean-Luc, si c’est en vin tranquille, il demande un peu de temps d’élevage, que ce soit un peu plus fondu. » « Il peut donner un vin aux arômes d’ananas, et même de miel, mais tout dépend de sa vinification », renchérit Aurélie.

Depuis quelques années, le menu pineau bénéficie d’un regain d’intérêt des vignerons, bio en particulier. Ce qui intéresse doublement les Tessier, dont la seconde activité est la pépinière de vigne. Dans les quelque 100.000 plants qu’ils greffent à l’année, le sauvignon reste majoritaire.

Mais les Tessier travaillent aussi en « pépinière privée » avec des vignerons, qui font leurs propres sélections de bois – on appelle ça des sélections massales –, pour replanter du pineau d’Aunis, du grolleau, ou du menu pineau. « On subit des contrôles plus stricts qu’avec les clones, mais c’est plus intéressant, pour préserver la diversité. » Un tel effort mérite de trinquer – avec modération – au menu pineau, pour préserver de toute disparition cet unique cépage de Loir-et-Cher. Santé !

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