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Music for Ukraine, c’est le nom d’une compilation réalisée par le label finlandais We Jazz, dont l’intégralité des ventes sera versée à l’aide humanitaire en faveur de l’Ukraine.

ukraineC’est en vente 7 euros (ou plus si vous le souhaitez), sur le site numérique Bandcamp. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est au moins ça.

Pas moins de 26 morceaux de jazz contemporain, instrumental ou vocal, d’inspirations très diverses, et signés de noms peu familiers en ce qui me concerne. L’occasion sans aucun doute de faire de belles découvertes, quand bien même, dans ce contexte, le geste compte plus que l’égoïste plaisir des oreilles.

A acheter, et à diffuser sans modération.

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Le lauréat du prix Django Reinhardt (musicien de l’année) de l’Académie du jazz pour l’année 2021, s’appelle Thomas de Pourquery.

Les lauréats du prix du disque français sont Lionel et Stéphane Belmondo, pour leur album « Brotherhood ».

Point commun ?  Ils sont tous passés par jazzOcentre ces derniers mois… Donc, c’est qu’ils ont joué sur les scènes de la région Centre-Val de Loire.

Encore mieux :

Thomas de Pourquery, avec le Supersonic, nous a gratifiés le 9 novembre 2021 d’un concert étourdéblouissant (pas d’autre mot !), sur la scène de la Halle aux Grains à Blois.

Je vous l’avais annoncé dans ce billet-ci, et j’en ai rendu compte sur la page Facebook jazzOcentre dans ce post, avec quelques photos souvenirs. Comme celle-ci.

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Et le Belmondo quintet le 17 décembre nous a transportés l’âme lors de son concert aux Lobis, à Blois.

Cet album et ce concert, je vous en avais parlés dans ce billet-là, et j’ai aussi commis un petit compte-rendu sur la page FB jazzOcentre, avec quelques images. Dont celle-ci.

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A Blois, les amis ! Tout arrive décidément.

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Sur cette étagère au-dessus de l’ampli, il y a des  CD que je viens d’acheter, des CD que j’aime écouter souvent, des CD que je n’ai pas envie de ranger, des CD particuliers, qui montent et descendent, se mélangent sans logique,  au fil des écoutes et des humeurs du jour…

Sur la pile des CD, aujourd’hui il y a :

« Firebirds », par Bill Carrothers et Vincent Courtois (novembre 2011)

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Tomber sur un album qui vous touche immédiatement, qui vous transporte et vous enchante au sens magique du terme, sous un charme ensorcelant… Ca tient parfois à presque rien.

Ce jour-là, flânant sans conviction entre les rayons de la librairie Labbé à Blois, je jettai comme à l’habitude un coup d’oeil aux derniers CD posés sur la petite étagère, fruit d’un partenariat avec Harmonia Mundi depuis la disparition de leur magasin en ville. Le jazz ne tient pas la plus belle part de cette très restreinte sélection, les nouveautés encore moins, mais, sait-on jamais…

Ce jour-là, sans trop savoir pourquoi, mon regard s’est arrêté sur cet album, sur lequel je n’avais rien lu ou entendu. Ce jour-là, sans trop savoir pourquoi, je me suis dit que cet album était pour moi.

Vincent Courtois, je sais qu’il est violoncelliste, pour l’avoir entendu avec Louis Sclavis, mais je n’ai jamais écouté d’album sous son nom. Bill Carrothers, ça me dit vaguement quelque chose, mais en réalité, je ne sais rien de ce pianiste américain. Ah, tout de même, au dos de la pochette, est aussi mentionné, comme invité, le saxophoniste Eric Séva, dont j’avais bien aimé  l’ album « Espaces croisés », mais ça remonte à quelques années déjà.

Ce n’est pas toujours le cas (quelques CD très poussiéreux sur mes étagères en témoignent), mais cette fois-ci, l’achat spontané s’est transformé en album coup de coeur, dès les premières minutes de musique. Une musique aérienne et profonde à la fois, qui se déploie avec une sorte de conviction tranquille, occupe l’espace sans rien étouffer pour autant, et trace de lumineux chemins entrelacés, dans une délicate exploration mélodique.

Ce qui est fabuleux dans cet album, c’est l’absence totale de démonstration de l’un au détriment de l’autre et vice-versa. Bill Carrothers et Vincent Courtois déploient leurs antennes les plus sensibles pour accorder leurs pas et leurs envols, et l’intervention d’Eric Séva se coule avec naturel au sein de ce paysage harmonieux, sublimant des compositions judicieusement choisies.

L’auriez-vous imaginé ? Cette oeuvre magnifique est née d’une seule journée, fruit de la première rencontre entre ces deux musiciens, provoquée par l’un de leurs admirateurs, Gérard de Haro, patron des studios et du label La Buissonne. Décidément, un album magique !

>>> « Firebirds » est édité sur le label La Buissonne (ECM records), et distribué par Harmonia Mundi.

>>> Si vous n’avez pas de disquaire ou de librairie avec un coin CD dans votre ville, vous pouvez écouter et acheter l’album numérique ou physique sur Bandcamp

 

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La formation franco-américaine The Bridge #2.6 sera en concert dans le cadre du Charivari jazz festival à Vendôme dimanche 30 janvier 2022, et le lendemain lundi 31 janvier 2022, au Petit Faucheux à Tours, avec Valentin Ceccaldi (violoncelle) en invité.

Sous ce nom un peu cryptique se dévoile une des 16 formations en quartet ou quintet, issue d’un réseau de 150 musiciens français et américains, participant au second cycle du projet « The bridge », né en 2013.

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Plus simplement dit, au sein de The Bridge #2.6, l’Orléanais Quentin Biardeau (saxophones) et le Tourangeau Etienne Ziemniak (batterie), mêlent leur sens de l’improvisation et leur univers jazz à celui des Américains Corey Wilkes (trompette) et Justin Dillard (piano, claviers), issus de la scène bouillonnante de Chicago.

Confrontation d’univers et de styles, plongée culturelle dans l’un et l’autre des pays, les formations jouant à la fois en France sous forme de tournée, et à Chicago lors d’un séjour d’immersion d’un mois, pour aboutir sur scène, à l’élaboration d’un projet musical commun, puisant d’un côté et de l’autre de l’Atlantique matière à construire sa proposition singulière.

Une démarche qui n’est évidemment pas sans rappeler ici, celle des Bâtisseurs de pont, fine équipe de jeunes artistes sans limites dans leur curiosité, leur envie d’explorer tous les champs de la création. L’association fondée en 2011, avait pour lieu d’expérimentation l’école orléanaise  de Serge Ceccaldi, Musique et équilibre, et la bande des Ceccaldi et leurs amis en étaient de joyeux piliers.

Dans cette bande, figurait évidemment le « troisième frère » de Théo et Valentin Ceccaldi, l’arrangeur de la superbe partition de Constantine : le saxophoniste Quentin Biardeau !

Si la dimension devient internationale, l’esprit demeure identique :  » Apprendre à se connaître, dans leurs similarités et dans leurs différences, développer leurs échanges et leurs projets créatifs, dans la réciprocité et dans la complémentarité », c’est l’objectif de The Bridge.

Dimanche à Vendôme, lundi à Tours, Quentin Biardeau et ses acolytes nous donnent une nouvelle, très belle occasion, de profiter de cette richesse interculturelle, sans aucune barrière, pas même celle de la langue : l’improvisation est leur idiome commun !

>>> Les infos pour le concert à Vendôme dans le cadre du Charivari Jazz festival

>>> Les infos pour le concert au Petit Faucheux

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Le toujours jeune Michel Portal, invité par Le Petit Faucheux, est en concert ce mercredi 19 janvier à l’espace Malraux à Joué-les-Tours.

Toujours jeune, mais avec un an de plus que ce qu’indique MP85 , le nom de l’album paru l’an dernier pour les 85 ans de cet immense musicien, compositeur et clarinettiste, unanimement salué par la critique, auréolé d’une Victoire du meilleur album, et plébiscité par le public puisqu’il est toujours dans les albums de jazz les plus vendus.

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A titre personnel, j’ai pour Michel Portal une immense reconnaissance : c’est grâce à son titre « Mozambique », sorti sur l’album Turbulence en 1987 et entendu par hasard un jour à la radio, que j’ai découvert l’univers du jazz et des musiques improvisées. Je suis également tombée immédiatement amoureuse du son de la clarinette basse, fil grâce auquel je suis très vite arrivée vers Louis Sclavis et le magnifique album Chine, et puis tant d’autres ensuite, notamment à travers le Label Bleu et l’album d’Henri Texier An Indian’s week en 1993.

Sur cet album figuraient d’ailleurs Michel Portal et le pianiste Bojan Z,  deux complices de longue date désormais et que l’on retrouve ensemble sur ce MP85. Figure aussi le contrebassiste Bruno Chevillon, ce qui me permet de vous livrer une autre anecdote personnelle : au défunt festival de jazz de Parthenay (Deux-Sèvres), le concert de clôture en 1992 affichait un duo entre Michel Portal et Richard Galliano. Ce dernier, malade, fut remplacé au pied levé par Bruno Chevillon, présent au festival avec une autre formation, pour un moment d’improvisation aussi inédit que magique.

Le quintet de Michel Portal ce mercredi 19 janvier à Joué-les-Tours est complété par le tromboniste allemand Nils Wogram et le batteur belge Lander Gyselinck. Au vu de la qualité de l’album autant que de celle des musiciens, et de leur grande aspiration à l’improvisation, ce concert devrait lui aussi entrer dans ma galerie personnelle. Et vous ?

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En ce début d’année 2022, le guitariste et compositeur blésois Arthur Pierre sort sur les plateformes numériques « Illusion of Time », premier album de sa formation baptisée K-Ubik.

Si vous avez un peu de culture SF, vous aurez tout de suite reconnu la référence à Philip K. Dick, un auteur majeur du genre. Outre son roman « Ubik », son texte le plus connu porte le très joli nom de  » Do androids dream of electric sheep ? » (les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?), et que le cinéma a rebaptisé « Blade Runners ».

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Ici, c’est de musique dont il s’agit, et plus précisément, de jazz fusion, un genre qui nous renvoie plutôt un petit demi-siècle dans le passé, lorsqu’à l’aube des années 70, cet immense défricheur qu’était Miles Davis marie jazz et rock dans un album devenu culte, « Bitches brew ». Rythme binaire et sons électriques venus du rock dopent les impros des musiciens de jazz, qui mettent souvent à profit leur technique instrumentale pour bâtir des solos aussi complexes que longs, parfois très très longs…

Il y a dix ans, Arthur Pierre avait remporté avec sa formation Jokari le tremplin du festival de jazz d’Orléans.  Dans K-Ubik, il a embarqué le batteur de l’époque, Alexis Sebilleau, et fait entrer Guillaume Rueilland (basse) et Jibril Caratini-Sotto (claviers), pour un cocktail d’influences rock, jazz et funk.

Dès les premières notes de « Bleu nuit », le titre dont un clip a été mis en ligne, on retrouve (à l’exception de la durée du morceau, très courte) bon nombre de marqueurs du genre, du son saturé de la guitare au slap de la basse. Reste à découvrir l’intégralité de l’album, et à souhaiter à K-Ubik, sinon la vertigineuse folie créatrice du Maître du Haut Château, du moins l’inspiration d’un nouveau…Return to forever !

>>> Le site internet du projet K-Ubik

 

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Le Belmondo quintet jouera ce vendredi 17 décembre à 21 h au cinéma Les Lobis à Blois, dans le cadre de la programmation All that Jazz.

Belmondo, cinéma… la perche était vraiment facile à prendre, j’espère que vous me pardonnerez !

Cependant, on peut si l’on veut, trouver quelques points communs entre les frères Stéphane (trompette, bugle) et Lionel (sax ténor et soprano, flûte) Belmondo et l’acteur homonyme.

Goût pour l’aventure, sens de la fraternité, jeu talentueux… On retrouve tout ceci dans Brotherwood, le cinquième album d’un quintet honoré par une Victoire du jazz cette année 2021.

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Entourant les deux frangins de leur sens du groove, du swing et des architectures rythmiques délicates, Eric Legnini (piano), Sylvain Romano (contrebasse) et Tony Rabeson (batterie) tissent un cocon chaleureux, propice à l’épanouissement des compositions du duo.

Piquant à Bach et Ravel l’idée de composer à partir du nom de musiciens aimés et admirés, Lionel Belmondo brosse ainsi de superbes tableaux mélodiques évoquant Wayne Shorter, Yusef Lateef, Bill Evans et Woody Shaw.

La part d’influence de John Coltrane et de la musique modale sur le parcours fraternel traverse également l’album, en de nombreuses reprises, comme dans  l’intro très « Mc Coy » du premier morceau, ou la composition de Stéphane Belmondo, « Prétexte » ! Voilà qui m’oblige une fois de plus à citer l’album grâce auquel j’ai découvert le quintet et qui reste  un de mes albums fétiche : « Infinity live », le 4e opus, sorti il y a plus de dix ans, où l’influence coltranienne est à son zénith, et que je vous recommande chaudement.

Et puis, il y a dans Brotherwood quelques magnifiques ballades, dont « Song for Dad » signée par Stéphane Belmondo (magnifique au bugle, comme toujours), qui clôt l’album autant qu’elle tourne une page de l’histoire familiale, avec la disparition de leur père Yvan, saxophoniste et source d’inspiration intime du duo.  Le thème de cette ballade reste bien longtemps en tête…

Chacun de leur côté, les deux frères ont exploré bien des facettes du jazz, dans des formations aux géométries variables et aux inspirations multiples.

Quand ils sont ensemble, au coeur de ce quintet acoustique, c’est une porte qui s’ouvre sur une autre dimension, quelque chose d’intense, de passionné. Là-dedans, c’est sûr, il y a une âme.

>>> Toutes les infos pour réserver votre place à ce concert sont sur le site All that jazz.

 

 

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Le pianiste et compositeur Jean-Christophe Cholet connaît bien Blois, où il intervient au conservatoire depuis quelques années, et il connaît aussi la scène du Chato’Do pour y avoir joué Nights in Tunisia, avec son groupe Diagonal.

Mais, pour se produire en quartet dans cette salle résolument rock, il fallait bien l’équipe de choc annoncée sur les planches ce vendredi 3 décembre !

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A lire l’affiche, on sent que le jazz ce soir-là pourrait bien prendre de beaux chemins de traverse, aux accents rock et funk.

Jazz-rock ou même fusion, voilà en tout cas le genre bouillonnant, plutôt éloigné du classique chabada, qu’affectionne tout particulièrement le batteur Yoann Schmidt.

Pour dialoguer avec lui, rien de moins que Linley Marthe à la basse, dont on se demande s’il faut encore le présenter ? Membre du Joe Zawinul syndicate pendant des années, il a aussi marqué de sa virtuosité et de son sens du groove nombre de formations, parmi lesquelles celles d’Andy Emler, Mario Canonge et… Jean-Christophe Cholet puisque le bassiste mauricien surdoué fait partie de l’aventure Diagonal.

Quant au saxophoniste Vincent Mascart, complice de longue date de Jean-Christophe Cholet et également membre de Diagonal, il a fait ses armes, entre autres, dans  l’ONJ version Barthélémy pendant trois ans, ce qui garantit une certaine expérience de la prise de risque !

Il reviendra au patron, derrière son clavier, à nourrir de son inspiration et de son sens de la mélodie, la musique ce quartet inédit. La complicité qui le lie à Linley Marthe et Vincent Mascart, la place que prendra dans cet espace le « petit nouveau » Yoann Schmidt, sont parmi les ingrédients de cette soirée pleine de promesses.

>>> Concert vendredi 3 décembre à 20h30, en partenariat avec le conservatoire de Blois et prolongation samedi 4 décembre avec une masterclass autour de la paire rythmique Yoann Schmidt/ Linley Marthe, ouverte à tous. Infos sur le site du Chato’Do.

>>> Sur l’agenda de Jean-Christophe Cholet, il y a aussi la sortie le 10 décembre d’un album en trio, avec Quentin Cholet à la batterie et Vincent Mascart (tiens donc !) au saxophone, qui mérite carrément le détour. Ca s’appelle « Miss Kiss », c’est très différent du répertoire habituel du pianiste, on est plutôt dans un registre très libre avec une large part laissée à l’improvisation. C’est sur la pile, pour une prochaine chronique !

 

 

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Sur cette étagère au-dessus de l’ampli, il y a des  CD que je viens d’acheter, des CD que j’aime écouter souvent, des CD que je n’ai pas envie de ranger, des CD particuliers, qui montent et descendent, se mélangent sans logique,  au fil des écoutes et des humeurs du jour…

Sur la pile des CD, aujourd’hui il y a :

« Constantine », un album singulier, signé des frères Valentin et Théo Ceccaldi et sorti en décembre 2020.

( C’est aussi l’occasion de vous signaler que Constantine sera en concert le 21 décembre 2021 au Théâtre d’Orléans.)

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Sur ce blog, j’ai rencontré il y a un petit paquet d’années Valentin Ceccaldi et son violoncelle alors qu’avec ses potes étudiants, il se faisait le chantre des « pâtes riz » sous le pseudo de Marcel et Solange.

Dans la foulée, j’ai découvert son grand frère Théo, violoniste, à l’occasion du premier concert de son premier trio, à Orléans. Avec Valentin au violoncelle.

Et puis, je me suis aperçue que les Ceccaldi à Orléans, c’était plus qu’une fratrie, c’était une dynastie et une tribu à la fois. Que Valentin et Théo, avec leurs potes  Quentin Biardeau, Guillaume Aknine, Gabriel Lemaire, Florian Satche, Adrien Chennebault, gravitaient tous autour d’un même lieu, où se vivait, où s’improvisait, où se tricotait (eh oui !) une musique libre et engagée.

Et le tout, sous l’ombre tutélaire d’un certain Serge Ceccaldi, fondateur et directeur de  Musique et équilibre, école de musique associative ouverte à toutes et tous, et depuis 2006,  adhérente de la Fédération Nationale des Écoles à Influence Jazz et Musiques Actuelles.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que « Constantine », c’est l’hommage des frères Ceccaldi, mais aussi de toute leur bande orléanaise, à Serge Ceccaldi, né à Constantine en 1960, déraciné avec sa famille en 1962, musicien autodidacte et militant, compositeur de centaines de musiques pour le théâtre.

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Valentin et Théo sont allés fouiner dans cette production foisonnante, dans les malles de partitions du grenier familial, en cachette de Serge, pour en extraire une dizaine de thèmes, dont Quentin Biardeau, qui connait si bien les lascars, a su tirer des arrangements sur mesure, avec juste ce qu’il fallait de distance pour réussir la fusion de la quête d’identité paternelle et des aspirations universelles des fistons.

« Constantine « est un album foisonnant, qui sonne rock comme il chante l’orient, habité de sons multicolores et traversé d’une énergie puissante. Bâti autour des thèmes de l’exil, il laisse pourtant s’exprimer une musique qui semble puiser ses racines dans les profondeurs de la croûte terrestre, et lancer ses branches par-delà le ciel et les toits, de Constantine ou d’Orléans, vers des horizons sans limites.

Une passionnante aventure, familiale et humaine, artistique aussi, ayant entraîné avec elle, outre la tribu du Tricollectif, des musiciens tels que Leila Martial Thomas de Pourquery, ou encore Michel Portal, à propos duquel Théo Ceccaldi livrait, au moment de la sortie de l’album, cette belle anecdote avec laquelle va se conclure cette (très longue) première chronique « sur la pile ».

>>> A lire en écoutant « Et même le ciel », le morceau de l’album, où joue Michel Portal.

« La première fois que j’ai rencontré Michel pour préparer un concert en duo, il est venu à la maison.

83 ans, 10h du matin, le bonhomme débarque avec sa clarinette basse, sa petite clarinette, son bandonéon et une énorme valise remplie de partitions réarrangées spécialement pour nous. 4 étages, pas d’ascenseur. C’est pas cela qui allait le décourager. Mon petit appartement se transforme très vite en champ de bataille, il m’avait prévenu au téléphone, « j’aime travailler », ça tombait plutôt pas mal, moi aussi. Les partitions virevoltent dans l’appart, jonchant tous les petits mètres carrés à présent. Les compositions se succèdent vite, pas le temps de rejouer 2 fois la même, on choisira plus tard. Des Tango, des vieilles chansons enregistrés avec Gainsbourg à l’époque, tout y passe. Et on cherche, et on fouille, comment faire sonner avec nos instruments mélodiques, un violon et une clarinette.
18h, on a même pas pris le temps de s’arrêter pour déjeuner et nous sommes remplis de musique. Je suis moi-même rempli d’une énergie phénoménal que ce monsieur vient de me transmettre, comme un Blast, un shoot en pleine lucarne.
C’est ça Michel, une urgence de créer, une volonté de sans cesse se remettre en question, de se renouveler.
C’est pourquoi quand nous avons ressorti ce Tango, une des pièces emblématiques de la musique de notre père, qui a bercé notre enfance,
Nous avons d’emblée pensé à Michel en invité, au bandonéon d’abord (offert par Astor Piazzolla himself) et à la clarinette basse pour ce solo enflammé.
Merci Michel pour ce feu sacré. »

 

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Laurent Bardainne et Tigre d’eau douce le 12 novembre au Petit Faucheux, c’est la très belle affiche de clôture du festival Emergences à Tours !

L’infâme pandémie et son cortège de confinements et annulations de spectacles a failli étouffer la naissance de ce réjouissant Tigre, qui promettait pourtant que  » l’Amour est partout ».

Heureusement, des radios aux oreilles affûtées comme le GriGri (lien permanent sur ce blog, en haut à droite !) ont su repérer les feulements cuivrés du saxophoniste fondateur du groupe, Laurent Bardainne, à la réputation déjà très solide dans le petit monde de la bonne musique, sans oeillères ni frontières, mais portée par la pulsation jazz et l’amour de l’improvisation.

C’est ainsi que le premier album de Tigre d’eau douce, « Love is everywhere », publié en mai 2020, a émergé des savanes et s’est frayé un chemin dans la jungle pour conquérir le monde.

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Ce 12 novembre, voici donc sur scène à Tours le Tigre Laurent Bardainne  et ses compagnons d’Eau douce, qui ronronneront, feuleront, ou rugiront selon les humeurs inspirées par le son sans pareil de l’orgue Hammond, au coeur de ce projet.

Aux claviers, Arnaud Roulin, qui fait déjà la paire avec Laurent Bardainne au sein du Supersonic de Thomas de Pourquery, Sylvain David (basse électrique), Roger Raspail (percussions) et  Philippe Gleizes (batterie), pour une musique où alternent groove furieux et mélodies sensuelles, chorus débridés et harmonies chantantes.

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Laurent Bardainne et Arnaud Roulin, lors du concert du Supersonic à Blois le 9 novembre.

Pour se mettre les oreilles en condition, on clique sur ce lien pour écouter presque dix minutes du Tigre d’eau douce, en live à Jazz à la Villette en 2019. Avec le magnifique « Kinshasa » !

>>> Toutes les infos sur ce concert sur le site du festival Emergences, une collaboration Jazz à Tours et Petit Faucheux.

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