Histoire de la BD dans la Nouvelle Republique: acte 1 Mat, le premier



L’histoire de la BD dans la NR n’a pas commencé le 1er septembre 1944. Pourtant, c’est en effet ce jour-là que sort de l’imprimerie de la rue de la Préfecture à Tours, le premier exemplaire (officiel) de la Nouvelle République.

 

 

 

 

Faute de papier, le journal se résume à une simple page recto-verso. Mais il faudra attendre presque un an et demi pour y voir apparaître la toute première bande dessinée. En fait, davantage qu’une véritable BD, il s’agit d’un strip.

L’histoire

Dans le numero du week-end du 22-23 décembre 1945, à la veille de Noël, en effet, un strip en quelques cases fait son entrée en pied de verso. Il s’agit de « Monsieur Soupaulait », un gros bonhomme moustachu dont personne ne se souvient ni pourquoi, ni comment il a pu venir planter ses choux dans les colonnes de la NR naissante, toujours composée d’une simple page. Le strip en question est signé de Mat.

L’auteur

Mat, en revanche, est connu. C’est Marcel Turlin (1895-1982), dessinateur prolixe, au style rond et très lisible (proche de Saint-Ogan), spécialisé dans l’humour et le loufoque, créateur de milliers de planches. Ce Parisien décédé à Nantes est passé du Canard Enchaîné des années 20-30, aux éditions Offenstadt  (de L’Oeuvre à Gringoire en passant par L’Intransigeant ou l’Os à Moelle) puis à la Société parisienne d’édition (SEP).

Pour elle, il conçoit ses héros de BD les plus représentatifs : César-Napoléon Rascasse, Pitchounet ou Oscar le petit canard (vedette du magazine Fillette de 1946 à 1958, du n°1 au n°794). Monsieur Soupaulait (ou Soupolait ?) paraît lui, entre 1938 et 1940 pour renaître après guerre dans une série appellée Fantasia.

Mat fera partie de ces quelques illustrateurs qui collaboreront (terme exact) au seul magazine pour la jeunesse autorisé pendant la guerre sous l’occupation nazie. Mais il ne fournira pour Le Téméraire que quelques planches. L’oncle Erwann reviendra sur cette histoire-là.

Sources. L’histoire de la BD dans la NR est le fruit d’un travail de recherche d’Alain Beyrand (www.pressibus.org), puis d’une exposition de la Nouvelle République à Blois dans le cadre de BD Boum dont l’essentiel est reproduit ici.
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À propos de Erwann Tancé

C’est à Angoulême qu’Erwann Tancé a bu un peu trop de potion magique. Co-créateur de l’Association des critiques de Bandes dessinées (ACBD), il a écrit notamment Le Grand Vingtième (avec Gilles Ratier et Christian Tua, édité par la Charente Libre) et Toonder, l’enchanteur au quotidien (avec Alain Beyrand, éditions La Nouvelle République – épuisé).
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