Flux pour
Articles
Commentaires

À la dérive…

I23405

L’été touche à sa fin à Long Island, et Alex n’est plus la bienvenue. Un faux pas lors d’un dîner et Simon lui paye un billet retour pour New York. Sans ressources, avec pour toute possession un téléphone qui a pris l’eau et ce don qu’elle a d’orienter à sa guise les désirs des autres, Alex décide de s’attarder dans les parages et se met à dériver tel un fantôme entre les avenues bordées de haies, les allées de garage protégées par des grilles et les dunes écrasées de soleil. Elle passe la semaine à errer, d’une rencontre à l’autre, refusant d’en rester là : Simon sera sûrement content de la voir arriver à sa fête du Labor Day.

Voici le postulat de départ de ce nouveau roman de l’écrivaine américaine Emma Cline. Une jeune auteure trentenaire, elle est née en Californie, dont je suis le travail depuis plusieurs années déjà comme je vous le raconte ici et .

« Alex vida son verre de vin, puis son verre d’eau. L’océan semblait calme, d’un noir plus sombre que le ciel. Ses paumes devinrent moites sous l’effet d’une vague d’angoisse. Soudain, il paraissait illusoire que quoi que ce soit puisse rester caché, qu’elle puisse passer avec succès d’un monde à l’autre. »

Une figure de parasite

Alex a 22 ans. Et plus beaucoup d’illusions. Elle s’est retrouvée dans de sales draps à New-York et se trouve déjà fanée. Simon pouvait-il lui apporter ce qu’elle attendait ? Sûrement.

Mais cela peut-il durer au-delà de l’été qu’elle passe au bord de la mer ? Elle va tout foutre en l’air, dans une piscine. Sans se résoudre cependant à dire adieu à cette vie-là… Tout va rentrer dans l’ordre, croit-elle. Question de temps. Et de pilules qu’elle avale (et vole) sans vergogne.

 

Continuez à lire »

Marqueurs:, , , , , , , , , , ,

SILENCE

 Dennis Lehane m’accompagne depuis plusieurs décennies. J’ai dévoré nombre de ses romans noirs pendant des années. Avant de m’éloigner durablement. Une critique radiophonique de son dernier roman en date, Le silence, m’a donné envie de replonger. Et je ne le regrette pas.

L’auteur quinquagénaire, américain d’origine irlandaise, nous emmène cette fois à South Boston que l’on surnomme Southie,  quartier irlandais de Boston (ville récurrente dans son oeuvre). Nous sommes en 1974.  Pendant l’été. Mary Pat Fennessey mène une existence routinière.

Un soir, Jules, sa fille de dix-sept ans, ne rentre pas à la maison et sa trace disparaît dans la chaleur moite de la ville. La même nuit, un jeune Noir se fait mortellement percuter par un train dans des circonstances suspectes. Ces deux événements sans lien apparent plongent les habitants de Southie dans le trouble.

Une femme qui se bat

D’autant que la récente politique de déségrégation mise en œuvre par la ville provoque des tensions raciales et qu’une grande manifestation se prépare contre la mise en place, dès la rentrée, du « busing », soit la mixité raciale appliquée de force. Dennis Lehane, qui affirme avoir vécu ces heurts et manifestations quand il avait neuf ans, entraîne ses lecteurs

Dans la recherche effrénée de sa fille, Mary Pat, qui croyait appartenir à une communauté unie, voit les portes se fermer devant elle. Face à ce mur de silence, cette femme en colère devra lutter seule pour faire éclater la vérité, aussi dévastatrice soit-elle.

 

Le Silence met à nu le cœur sombre d’un pays en plein désarroi à travers le portrait d’une mère au cœur brisé. Une mère prête à tout pour comprendre. Pour, du moins, essayer. Elle ne lâchera rien. Remontée, révoltée. Rageuse. Déterminée. Tout en posant des questions sur la révolution sociale et raciale qui secoue sa communauté et ses idées.

L’auteur, entre autres romans des best-sellers Gone, Baby, Gone ou encore Ténèbres, Mystic River et Shutter Island (qui a inspiré le film de même titre, réalisé par Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio, en 2009) signe là un roman percutant et le portrait implacable d’un pays qui peine à se séparer de ses démons.

Dennis Lehane, qui affirme avoir vécu ces heurts et manifestations quand il avait neuf ans, a su trouver des mots simples pour dire toute la complexité de l’Amérique, Boston particulièrement, des années 70. Avec son écriture fluide, phrases courtes et percutantes, il déconstruit la fabrique de la haine et désigne les profiteurs. Un immense roman.

 

Continuez à lire »

Marqueurs:, , , , , , , , , , , , , , , ,

mecano

Le monde du travail n’est, à mon avis, jamais assez exploité en littérature contemporaine. Les romans s’attachent à des époques, des questions sociétales, des personnages en plein doute existentiel… mais jamais assez, je trouve, à ce que ces hommes et  ces femmes font au quotidien. Comment ils occupent leur journée, leurs mains. Leur cerveau. Avec A la ligneJoseph Ponthus avait offert un formidable éclairage sur le travail à la chaîne dans le landerneau agroalimentaire breton. Au fil des pages, de la prose et de la poésie.

Mattia Filice poursuit ce travail de littérature incarnée. Conducteur de train depuis plus de 18 ans, ce dernier a décidé de faire de son quotidien une matière à écrire. Pendant plus de 360 pages, cet Italien d’origine qui a grandi dans la banlieue lyonnaise, raconte sa vie du rail…

A la dernière page, il écrit  : « J’écris depuis le début sur ce qui fait ma vie depuis désormais 18 bonnes années/14328 trains, 232 254 arrêts à quai, 481 346 kilomètres, 795 282 436 traverses ».

Ancien projectionniste d’un cinéma parisien art et essai qui cherche ses spectateurs, Mattia Filice a, comme son jumeau narrateur, poussé la porte de la SNCF. De tests en entretiens, il est devenu conducteur de train, mécano comme ils se nomment entre eux. Des mois de formation, d’apprentissage qu’il raconte. Du premier train conduit à ces gares ralliées en pleine nuit…

L'intérieur d'une cabine d'un train régional (Photo Stadler, région Alsace)

L’intérieur d’une cabine d’un train régional (Photo Stadler, région Alsace)

 

Continuez à lire »

Marqueurs:, , , , , , , , , , , ,

LA FILATURE
 Le résumé de ce roman paraissait singulier. Et donnait envie de s’y plonger. Bonne pioche ! Le deuxième roman d’Arnaud Sagnard remplit toutes ses promesses !

L’auteur est journaliste,  rédacteur en chef au Nouvel Observateur depuis 2014. Précédemment, il avait participé à la création du magazine GQ et de 20 minutes. Son premier roman Bronson avait été publié en 2016.
 La filature avait été commencé cette même année. Il faudra une vingtaine de versions à l’auteur avant d’arriver au résultat escompté. L’histoire ? Elle n’est pas banale. Elle nous emmène à Los Angeles.
Là, dans la mégalopole, un expert en assurances, Jonathan Harris, a une semaine pour suivre discrètement Daniel Stein, un conducteur de bus de 62 ans, qui vient d’être soudainement rétrogradé.
C’est que ce dernier passe, à son insu, un test pour éprouver la « flexibilité » de l’entreprise –  à la clé, un contrat d’assurance de plusieurs centaines de millions. Mais rien ne se passe comme prévu.

Un roman noir et grinçant

 Daniel Stein, employé modèle et chauffeur sur la ligne 2, prisée parce qu’elle arpente les beaux quartiers, acceptera-t-il de rejoindre les « Hiboux », le service de nuit et son lot de clodos et de junkies ?
Au fil des jours et de sa filature, le malaise de l’assureur grandit. Le sexagénaire agit bizarrement, sans s’effondrer cependant. Sans se mettre en colère non plus. Mais son comportement ne cadre pas avec ses états de service. Il prépare quelque chose. Mais quoi ? Daniel Stein parle en revanche. Dans sa tête, au poisson coincé dans sa gorge, à son enregistreur aussi. Pas à ses contemporains. A l’exception notable de son ex-femme. Une réminiscence de l’enfance. D’un parcours chaotique aussi.
 On suit le chauffeur à travers la ville quand il est au volant de son bus, mais aussi et surtout quand il conduit sa Chevrolet Impala.
On suit aussi l’expert en assurances, de plus en plus dépité. Et les témoignages des personnages extérieurs s’insèrent aussi au fil des chapitres de ce roman noir et grinçant. Qui bascule peu à peu dans l’étrange.

 Extraits

Page 13 :« […] Cette fois-ci, ma mission consiste à suivre non plus une entreprise mais un individu et à observer son comportement pendant une semaine car de lui, qui ignore tout cela, dépendent des dizaines de millions de dollars. Une semaine pour l’étudier sous toutes les coutures, le jour, la nuit, peu importe. La mallette à mes pieds contient les documents, assez légers, qu’ils m’ont donnés sur lui. Selon toute vraisemblance, cet homme grand et maigre, âgé de soixante-deux ans, est un être de basse intensité. Il ne porte pas d’alliance ni ne possède de téléphone portable, sans doute ne veut-il pas être joint ni lié à qui que ce soit. Chez nous, les assureurs, c’est un signe d’alerte, cela signifie que la personne est proche, si elle n’y est pas déjà plongée, de la marginalité. »
Page 88 :« […] Autrement dit, Daniel Stein emportait l’unique mémoire de la boîte. Sans, la LACMTA n’aura pas les moyens de s’opposer aux recours juridiques des salariés, c’était là sa vengeance, son attentat silencieux. 
A l’extérieur, un sans-abri passa sans le voir. L’abruti qui suivait Stein dans sa japonaise n’était plus là, il ne saurait rien de son forfait. A cette heure-là, il devait dormir en famille, croyant sa cible rentrée à la maison après le match. Les commanditaires avaient surestimé leur séide, on ne confiait pas ce genre de tâche à quelqu’un comptant ses heures de sommeil. »
Page 149 :« […] J’ai sous-estimé le chauffeur de la ligne 2. Il a la foi, quelle que soit sa congrégation, baptiste, pentecôtiste ou autre chose, il n’y a pas de meilleur signe de stabilité. A tous les coups, il croit en Dieu pour emmerder son père communiste. L’énergie, il l’a déjà retrouvée, d’où ses récents dérapages, mais maintenant, avec un socle spirituel et une direction à suivre, il peut aisément accepter de bosser la nuit. Et à moi, le million ! »
La filature, Arnaud Sagnard, Stock, 19,50€

Marqueurs:, , , , , , , , , , , , , , , , ,

OFFENSES

Un uppercut, ou un coup de poing américain. Constance Debré a l’art de ne pas laisser indifférent. Son style est affuté, son discours, radical.

C’est à la sortie de son deuxième roman, lu pendant le confinement que je suis tombée dedans. Depuis, j’ai lu chacun de ses romans (ici et encore là). Happée par le texte, par le style et par la radicalité de son propos. Constance Debré porte un nom qui parle : elle est la fille de François Debré, la nièce de Jean-Louis et de Bernard. Elle a grandi avec les codes de la grande bourgeoisie, au milieu des démons de ses parents toxicomanes. Un patronyme lourd à porter, à assumer. Un nom, le sien, qu’elle a gardé après s’être séparée de tout le reste : son couple, son fils, son métier, sa sexualité, son héritage.

Après Play BoyLove Me Tender et Nom que l’on peut assimiler à une trilogie autobiographique, elle revient avec un quatrième roman et sa première fiction, Offenses.

Au fil des pages, nous plongeons dans le glauque d’un meurtre de proximité : celui d’une vieille femme par son jeune voisin qui lui faisait pourtant régulièrement des courses. Mais une dette de stupéfiants de 450 euros le transforme en assassin. Pas de prénom, pas d’adjectif superflu. Une écriture à l’os.

 

Continuez à lire »

Marqueurs:, , , , , , , ,

 

9782080285935

 

Véronique Ovaldé est de retour et autant dire que cela illumine cette rentrée littéraire ! Cette jeune quinquagénaire a publié son premier roman en 2000, intitulé Le sommeil des poissons.

Au fur et à mesure de la parution de ses romans, l’écrivaine se fera remarquer dans l’univers littéraire. En 2009, elle recevra trois prix :  le prix Renaudot des lycéens, le prix France Télévisions et le grand prix des lectrices de Elle pour Ce que je sais de Vera Candida, son septième roman.

Véronique Ovaldé, également éditrice, écrit aussi pour la littérature jeunesse.

Drame un soir de carnaval

L’histoire de ce 29e opus intitulé Fille en colère sur un banc de pierre ? Elle nous mène sur l’île d’Iazza, au large de Palerme. C’est là que vivent les Salvatore : un père tyrannique et ombrageux, Salvatore ; une mère effacée, Sylvia et leurs quatre filles qui, toutes, portent le prénom d’une héroïne d’opéra, la passion de leur père. Il y a donc Violetta la reine, Gilda la pragmatique, Aïda la préférée et Mimi le colibri.

Les deux plus petites, Aïda et Mimi, sont inséparables. Tandis que le père aime à créer des différences entre ses filles. Un soir de carnaval, Mimi, qui n’a encore que 6 ans, disparaît. Elle ne sera jamais retrouvée. Aïda l’accompagnait. Leur père va la considérer comme responsable. Au point qu’Aïda finira par quitter l’île pour vivre à Palerme. Elle n’est encore qu’une adolescente.  Elle a été ostracisée. Et s’est construit une vie. Entre petits boulots, ouvrages de vulgarisation scientifique et rencontres fugaces.

Quinze ans se sont écoulés quand l’une de ses soeurs l’appelle. Leur père vient de mourir. Aïda décide de rejoindre la maison familiale et ses souvenirs. Elle en profitera pour se décharger de la culpabilité qui pesait sur elle depuis si longtemps. A tort. Grâce à Pippo, leur camarade un peu étrange. Aïda, c’est elle la jeune fille en colère sur un banc de pierre…

Continuez à lire »

Marqueurs:, , , , , , , , , , , , , , , , ,

Rentrée littéraire 2023

IL SUFFIT DE TRAVERSER LA RUE

La phrase a marqué. Le 15 septembre 2018, Emmanuel Macron lançait à une jeune chômeur de 25 ans qui lui expliquait ses difficultés… qu’il suffisait de traverser la rue pour en trouver un.

Un titre qui claque.  Et une histoire qui nous plonge dans les années 2010, au fil d’une « petite saga ». L’histoire ? C’est celle d’Aurélien Babel, un journaliste de 57 ans, poètes à ses heures perdues, pour le bureau parisien de MondoNews, groupe tentaculaire qui finirait par vous faire croire au journalisme sans journalistes.

Sauf que les actionnaires ont décidé de faire plus avec moins. Un plan social est annoncé. Il n’y aura que trente départs volontaires. Aurélien Babel veut en être. Quitte à être vil.

Il finira par prendre ses cliques et ses claques en saisissant au vol une opportunité de reconversion professionnelle. Mais, dans les méandres des organismes de formation qui sont un business à part entière, rien ne va se passer comme prévu…

Je ne connaissais pas les romans d’Eric Faye. J’avoue que j’ai plongé dans celui-ci grâce à son titre. Et je ne l’ai pas regretté.

Au fil de ce roman, l’ancien journaliste brosse le tableau d’une classe moyenne incapable de résister à l’offensive néo-libérale et de se mobiliser lorsqu’elle est attaquée.

Auteur de romans, de nouvelles, de récits de voyages et d’essais, Eric Faye signe avec Il suffit de traverser la rue son douzième roman.

Une chronique caustique, une fable grinçante qui raconte notre époque. Pas la plus chouette, non de là.

Continuez à lire »

Marqueurs:, , , , , , , , ,

Rentrée littéraire 2023

AGE DE DETRUIRE OK

Un rendez-vous. Après la rentrée littéraire de la rentrée, qui fournit de la matière aux prix si convoités, voici la rentrée littéraire d’hiver, souvent plus âpre et plus inventive. Cette année, dans un contexte d’augmentation du prix des livres, 517 romans et récits commencent à trouver leur place sur les tables des librairies, soit 27 livres de plus qu’en 2022.

Face au contexte inflationniste, les professionnels du secteur vont miser sur des valeurs sûres, des auteurs aguerris. Quid des premiers romans ? Ils peuvent compter sur moi pour leur donner un peu de visibilité. Parmi eux L’âge de détruire, petite pépite écrite par Pauline Peyrade.

Pauline Peyrade, trentenaire, est déjà l’auteure de sept pièces de théâtre et son travail a été primé à plusieurs reprises. Elle signe avec L’âge de détruire un premier roman singulier.

L’histoire ? C’est celle d’Elsa. Dans la première des deux parties du roman, elle a 7 ans. Narratrice, elle raconte l’arrivée dans l’appartement que a mère, qui l’élève seule, vient d’acheter. Un appartement que la mère a du mal à investir. Un appartement dans lequel la fillette va être frappée et violentée sexuellement. Un huis clos terrible et silencieux.

Continuez à lire »

Marqueurs:, , , , , , ,

OH CANADA

 

L’écrivain américain Russell Banks est décédé le 7 janvier à l’âge de 82 ans.

L’auteur laisse une œuvre majeure dans laquelle il n’a cessé de dépeindre l’Amérique des marges et de la middle-class désabusée.

Russell Banks était lui-même issu d’un milieu modeste, marqué par la violence de son enfance et la figure absente du père.

S’inspirant davantage de la langue parlée que de la langue écrite, il s’est approché au plus près des marginaux. Et raconter les dysfonctionnements de la société américaine.

En quelque 50 ans, Russell Banks a écrit une vingtaine de livres. Certains d’entre eux m’ont accompagnée (Affliction, De beaux lendemains, Histoire de réussir,  Sous le règne de Bone, Trailerpark, American darling, La réserve, Un membre permanent de la famille…)

Son dernier roman, Oh, Canada a été publié à la rentrée littéraire de septembre 2022. Un livre testamentaire à y regarder de plus près.

L’histoire ? Au seuil de la mort, Leonard Fife, célèbre documentariste, accepte une interview filmée que veut réaliser l’un de ses disciples, MalcolmFife a exigé le noir complet sur le plateau ainsi que la présence constante de sa femme, Emma, pour écouter ce qu’il a à dire, loin des attentes de Malcolm.

Après une vie de mensonges, Fife entend lever le voile sur ses secrets mais, sous l’effet de l’aggravation rapide de son état, sa confession ne ressemble pas à ce que lui-même avait prévu.

Puissant, écorché, bouleversant, ce roman testamentaire sur les formes mouvantes de la mémoire pose la question de ce qui subsiste – de soi, des autres – lorsqu’on a passé sa vie à se dérober.

 

 

Un roman de plus de 300 pages qui retrace des décennies d’un parcours personnel, plongé notamment dans le contexte de la guerre du Vietnam.

Continuez à lire »

Marqueurs:, , , , , , , , , , , , ,

 Capture-décran-2022-06-27-à-11.50.51Mêler deux histoires. La première est familiale. Et honteuse dans cette famille de commerçants de l’arrière-pays niçois. La seconde se passe entre la France et les Etats-Unis, dans des laboratoires. Dans son premier roman, Anthony Passeron a choisi de raconter l’histoire de son oncle, Désiré. Mort du sida. Comme sa femme Brigitte et sa fille, Emilie.

Lui, le fils préféré, qui n’a jamais émis le souhait de reprendre la boucherie familiale, a découvert l’héroïne, est devenu accro. Toxicomane, il est tombé malade à cause de l’échange de seringues. Il fait alors partie de ces « enfants endormis » que l’on retrouvait dans les rues de Nice avec la seringue toujours piquée dans le bras…

Dans sa famille, c’est impossible à surmonter, à assumer. Entre le déni de la mère de Désiré et le silence, pesant, de son père. Tandis que son frère (le père de l’auteur) essaye d’être présent… Sans tout comprendre. Parce que trop d’informations manquent encore, parce qu’on parle du « cancer gay », parce qu’il s’agit d’une maladie mortelle engluée dans la honte encore…

Alors, après chaque chapitre consacré à la vie de cette famille au début des années 80, un autre s’ouvre en alternance, expliquant très précisément ce qui se passe chez les chercheurs. Ceux qui essaient de comprendre, de trouver l’origine de ce VIH sida et la course contre la montre dans laquelle ils se sont lancés des deux côtés de l’Atlantique.

Continuez à lire »

Marqueurs:, , , , , , , , , , , , , ,

« Articles plus récents - Articles plus anciens »