Flux pour
Articles
Commentaires

 Capture-décran-2022-06-27-à-11.50.51Mêler deux histoires. La première est familiale. Et honteuse dans cette famille de commerçants de l’arrière-pays niçois. La seconde se passe entre la France et les Etats-Unis, dans des laboratoires. Dans son premier roman, Anthony Passeron a choisi de raconter l’histoire de son oncle, Désiré. Mort du sida. Comme sa femme Brigitte et sa fille, Emilie.

Lui, le fils préféré, qui n’a jamais émis le souhait de reprendre la boucherie familiale, a découvert l’héroïne, est devenu accro. Toxicomane, il est tombé malade à cause de l’échange de seringues. Il fait alors partie de ces « enfants endormis » que l’on retrouvait dans les rues de Nice avec la seringue toujours piquée dans le bras…

Dans sa famille, c’est impossible à surmonter, à assumer. Entre le déni de la mère de Désiré et le silence, pesant, de son père. Tandis que son frère (le père de l’auteur) essaye d’être présent… Sans tout comprendre. Parce que trop d’informations manquent encore, parce qu’on parle du « cancer gay », parce qu’il s’agit d’une maladie mortelle engluée dans la honte encore…

Alors, après chaque chapitre consacré à la vie de cette famille au début des années 80, un autre s’ouvre en alternance, expliquant très précisément ce qui se passe chez les chercheurs. Ceux qui essaient de comprendre, de trouver l’origine de ce VIH sida et la course contre la montre dans laquelle ils se sont lancés des deux côtés de l’Atlantique.

Dans les deux histoires, un même sentiment de solitude. Désiré est malade et finira ses jours à l’hôpital à une époque où cette maladie encore peu connue fait si peur… C’est un paria. Et pas question que tout cela n’affecte l’aura de la famille au village.

Un roman de filiation, sensible et puissant qui nous rappelle que cette réalité n’est pas si lointaine dans le temps. C’était il y a 40 ans seulement.

Anthony Passeron est professeur de français et d’histoire-géographie. Il a 39 ans.

Il raconte ici l’histoire de son livre :

Laisser un commentaire

*