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PASSE COUV IIUn roman typiquement anglais. Avec tout ce qu’il convient d’humour et d’ambiances surannées. Voilà ce que propose Julian Fellowes avec « Passé imparfait », sorti ce printemps, traduction de « Past imperfect », paru en Grande-Bretagne en 2008.

Romancier, acteur, producteur, réalisateur et scénariste (il a reçu l’oscar du meilleur scénario original pour le film  « Gosford Park » de Robert Altman et l’Emmy Award du meilleur scénario pour la série à succès « Downtown Abbey »), Julian Fellowes signe avec  ce second roman ( « Snobs » est paru en 2004) le tableau d’une classe et d’un pays en pleine mutation.

 

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Grossesse nerveuse

Claire Castillon, vous connaissez ? Je n’avais encore rien lu de cette jeune femme de 39 ans avant de tomber sur « Eux », son treizième roman, paru aux Editions de l’Olivier au printemps.

 

EUX

 

L’auteure de « Insecte », « Les Cris » ou encore « Les Merveilles », qui vit entre Paris et la région marseillaise a profité de son état de femme enceinte pour écrire un roman sur l’angoisse de la maternité.

Un roman construit comme un huis-clos qui nous fait entrer dans la vie d’une jeune femme de 37 ans, envahie littéralement par ceux qu’elle nomme « les héréditaires », c’est à dire tout son arbre généalogique ( avec évidemment sa mère en première ligne !) réuni mais également les conseils, les idées reçues, les obligations qui vont de paire avec une grossesse.

Alors la narratrice essaye de lutter ou se laisse submerger par les idées noires ( celle récurrente de la mort de son compagnon, par exemple). C’est selon. Le père de son bébé à venir, son « gars » comme elle dit est un « héros des sommets ». Est-il au courant du danger qui rôde autour de la parturiente ? Est-il de mèche avec les héréditaires ? Allez savoir.

Au total, 145 pages pour nous expliquer qu’une grossesse perturbe et fait visiblement passer par nombre de phases plus ou moins rigolotes. Heureusement, Claire Castillon ne manque pas d’humour, plutôt noir d’ailleurs, pour faire passer tout cela et inventer autrement les affres de la grossesse.

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Comme un goût de poison

SANG

 

Un roman fiévreux, nerveux. Avec « Mon sang à l’étude », Joachim Schnerf (âgé de 27 ans, il travaille dans l’édition, à Paris) signe un premier roman qui ne laisse pas indifférent. Et pour cause. Outre l’écriture, tonique et léchée, il y a le sujet : Samuel vient de faire un test de dépistage du sida.

Dans trois jours, il saura. Dans trois jours, sa vie ne tiendra peut-être plus qu’à un fil. Une attente qui l’angoisse, le fait fantasmer, mais l’oblige à vivre. Surtout qu’il y a Léna, sa nouvelle amoureuse. Léna qui le fascine.

Un roman de 90 pages qu’on lit d’une traite. Pour savoir. Pour soutenir Samuel. Pour espérer que la vie gagnera. L’auteur a choisi de raconter l’histoire naissante entre Samuel et Léna des deux points de vue des personnages. Samuel a peur. Léna, elle, ne sait pas.

Rappelons, à toutes fins utiles, qu’en 2012, 1,6 million de personnes ont succombé au sida à travers le monde. Fin 2012, plus de 35,3 millions de personnes vivaient avec le VIH. En France, on comptait à la même date entre 120.000 et 180.000 cas d’infection. Chaque année, entre 1.000 et 1.400 personnes en meurent.

 

 

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Sélection prix Roblès 2014

On touche au but ! D’ici quelques jours, nous connaîtrons le lauréat 2014 du prix Emmanuel-Roblès. Les six premiers romans avalés, il nous reste à voter. Sans rien dévoiler de mon choix ( réponse le 13 juin ! ) voilà le dernier roman lu. Il s’agit de « Là où ma terre est rouge », de Thomas Dietrich.

Etudiant à Sciences Po, ce jeune homme de 23 ans a passé toute son enfance au Togo ( un pays que j’affectionne particulièrement pour y avoir séjourné à deux reprises il y a quelques années. Chouette, ça commence bien on dirait ! ).

Après avoir passé son bac à Mulhouse, Thomas Dietrich est reparti vers l’Afrique ( il a ainsi vécu au Tchad, en Centrafrique et au Soudan ) dont il parle langues et dialectes et où il a travaillé.

ROBLES

 

Son roman de 269 pages nous emmène loin, dans un pays imaginaire, le Tshipopo. Une république visiblement instable.

Icare (il s’agit du prénom de notre héros sans morale ni grandes valeurs) l’a découvert par le truchement des actualités sans savoir qu’un jour, par le plus grand des hasards, il deviendrait conseiller d’un des ministres, Anténor, au service du président, le maréchal Hélios.

L’histoire de ce roman, constitué en trois parties (« Envol », « Elevation », « Chute »), c’est donc celle d’un jeune homme falot qui connait une ascension assez épatante avant une descente aux enfers des plus spectaculaires dans Pendéré, capitale d’un pays au fonctionnement exotique.

Le tout sur fond d’amours contrariés ( avec Alceste, fille d’un diplomate), de petits arrangements avec la morale, de coup d’Etat, d’élections truquées. Le rythme est soutenu. Reste à ce que le roman, construit comme un journal de bord, suive la dynamique imposée. Il peine à le faire. Et finit en farce. Dommage.

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Sélection prix Roblès 2014

Poursuivons notre découverte de la sélection des six premiers romans retenus cette année pour le prix Roblès. Après « Sauf les fleurs » de Nicolas Clément, voici « Le miel » de Slobodan Despot, paru chez Gallimard. Un court roman fort par son sujet : la guerre en ex-Yougoslavie, dans les années 90.

MIEL

Slobodan Despot traite là d’un sujet qu’il connait particulièrement bien. Né en 1967  à Sremska Mitrovica en Voïvodine (actuelle Serbie), il vit aujourd’hui en Suisse. Un pays que ses parents ont rejoint en 1973.

Sa famille paternelle est originaire de la Krajina, la Croatie actuelle… et l’un des personnages de ce roman.

Editeur, polémiste et pamphlétaire, il a également été le conseiller du ministre Oskar Freysinger, artisan notamment de la politique d’interdiction de construction de nouveaux minarets en Suisse. Slobadan Despot est l’auteur de plusieurs essais.

 

 

 

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Sélection prix Roblès 2014

Nouveau voyage littéraire dans la sélection du prix Roblès de cette année. Qui décrochera le prix cette année ? Réponse en juin. En attendant, à vos livres !

Cette fois, je vous fais découvrir le premier roman de Sophie Van der Linden, « La fabrique du monde », paru chez Buchet-Chastel, en septembre dernier.

Née en 1973, Sophie Van der Linden vit à Conflans-Sainte-Honorine. Elle a publié des ouvrages de référence sur la littérature pour la jeunesse, dont elle est spécialiste.

FABRIQUE MONDEL’histoire ? C’est celle de Mei, ouvrière du textile âgée de 17 ans, en Chine. La jeune femme a quitté sa famille et son village pour rejoindre l’usine depuis plusieurs années déjà. C’est là qu’elle travaille, qu’elle dort, qu’elle mange. Qu’elle vit. Entre cadences infernales, routine abrutissante et vie en communauté. Pour s’évader, Mei n’a que le rêve et le roman donné par sa grand-mère dans lequel elle plonge dès que l’occasion se présente.

Privée de paie et donc de départ pour son village au moment des fêtes du Nouvel an, Mei reste trois jours à l’usine. Elle y rencontre Cheng, un jeune contremaître, également resté là. Ils tombent amoureux. Pendant trois jours, ils vivent une parenthèse enchantée. Mais le retour à la réalité n’en sera que plus douloureux pour Mei qui, adulte en devenir, ne veut plus suivre les règles du jeu édictées par l’usine, mangeuse d’hommes et d’âmes.

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Sélection prix Roblès 2014

Dernière minute : le prix Roblès 2014 a été attribué à Nicolas Clément ce vendredi 13 juin pour son premier roman « Sauf les fleurs ». Bravo !

SAUF LES FLEURSSoixante-quinze pages. Pas une de plus. Nicolas Clément signe avec « Sauf les fleurs » un roman percutant et terriblement bien construit, dans lequel la langue, poétique, met des mots sur des horreurs. Chaque mot compte. Et tous pèsent  lourd.

Ce roman fait partie de la sélection pour le prix Roblès 2104, qui sera décerné en juin, à Blois. Retrouvez la sélection ici.

Un premier roman prometteur, écrit par cet agrégé de philosophie de 44 ans. L’histoire ? C’est celle de Marthe, la narratrice. On suit la jeune fille puis la jeune femme de l’âge de 12 ans à celui de 20 ans.

Dans une ferme isolée, il y a plusieurs décennies, elle vit avec son petit frère Léonce, sa mère Andrée et son père, violent et taiseux, Paul. Chez les Reynaud, on chérit les bêtes, mais on ne câline pas les êtres. Andrée meurt sous les coups de son mari bourreau. Marthe tente de s’en sortir, fait des études, tombe amoureuse, s’en va pour Baltimore, plonge dans les mots d’Eschyle ( le plus ancien des trois tragiques grecs, auteur de 90 tragédies et de 20 drames satyriques) qu’elle traduit… jusqu’à la reconstitution. Jusqu’à la violence qui remonte, l’impossible pardon qui étouffe et la vengeance qui éclate. Alors Marthe raconte pour que Léonce puisse comprendre. Et avancer.

 

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Sélection prix Roblès 2014

Le rendez-vous littéraire du printemps en Loir-et-Cher est de retour ! Le prix Emmanuel-Roblès sera remis le 13 juin prochain, à Blois. Cette année encore, avec plusieurs de mes collègues des rédactions du Loir-et-Cher, nous allons nous plonger dans la sélection pour élire le premier roman qui, le plus, mérite nos encouragements.

Quid de la sélection 2014 ?

> « Sauf les fleurs », Nicolas Clément, éditions Buchet Chastel

> « Le miel », Slobodan Despot, Gallimard

> « Là où la terre est rouge », Thomas Dietrich, Albin Michel

> « En finir avec Eddy Bellegueule », Edouard Louis, Seuil

> « La fabrique du monde », Sophie Van Der Linden, Buchet Chastel

> « Arden », Frédéric Verger, Gallimard

Le premier roman d’Edouard Louis existe déjà sur ce blog, vous le trouverez ici. Passons donc à un autre roman retenu, « Arden », de Frédéric Verger. Ce roman, le premier écrit par cet agrégé de lettres, professeur dans un lycée de région parisienne, a remporté le Goncourt du 1er roman 2014. Une consolation pour avoir été écarté, in fine au douzième tour, du prix Goncourt ? Allez savoir. L’auteur a, depuis, également remporté, le prix Thyde Monnier et le prix Mémoire Albert-Cohen.

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L’histoire ? Elle est touffue. Et s’étend sur 477 pages denses. Nous sommes en Marsovie, un royaume imaginaire. Nous sommes pendant la Deuxième Guerre mondiale. Déjà en 1944. A Arden, aux portes de la forêt, Alexandre de Rocoule tient un hôtel de luxe. A la ville, son ami Salomon Lengyel, un tailleur veuf de confession juive, survit dans sa petite boutique. Ensemble, les deux hommes écrivent des opérettes depuis 1917 sans jamais pourtant se mettre d’accord sur les scènes finales. Leurs oeuvres demeurent inachevées…

L’histoire ? C’est celle de ces deux hommes, mais aussi de la femme du premier, de la fille du second dont Alexandre de Roucoule tombe amoureux, de musiciens perdus, d’officiers allemands, etc.

Deux univers se télescopent. Celui, léger, des opérettes et des musiques légères. Et l’autre, qui a fait monter l’antisémitisme et se rapprocher la guerre. Entre eux, une étrange histoire de feuilleton radiophonique pour mieux cacher, espèrent-ils, la belle Esther, son père et des musiciens en fuite.

 

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Vingt ans. Le Rwanda est, depuis plusieurs semaines, plongé dans une commémoration douloureuse mais indispensable : celle du génocide qui d’avril à juillet 1994, a fait quelque 800.000 victimes, des Tutsis. Tout commence par une guerre civile opposant le gouvernement majoritairement Hutu au Front patriotique rwandais, tenu par les Tutsis. Outre l’anniversaire du terrible épisode, l’année 2014 marque aussi le temps du premier procès en France visant ce génocide ( lire l’article du Monde ici).

Un conflit ethnique et politique que le journaliste et désormais écrivain Jean Hatzfeld n’a cessé de décrire, d’essayer de comprendre. D’un côté comme de l’autre. Après trois ouvrages « Dans le nu de la vie », « Une saison de machettes » et « La stratégie des antilopes », cet auteur que vous pouvez retrouver à de nombreuses reprises sur ce blog,  est de retour avec un nouveau récit court d’une centaine de pages, « Englebert des collines ».

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Avoir le pouvoir d’influencer ses proches alors que vous vous promenez malgré vous dans le temps. Voilà un début d’histoire alléchant. Andrew Sean Greer, lui, en a fait un roman. L’une des jolies découvertes de la rentrée littéraire de janvier dernier. Avec « Les vies parallèles de Greta Wells », il signe aux Editions de l’Olivier, un roman suprenant. Et plein d’amour d’une femme pour un homme, et aussi pour son frère. Au point de vouloir guider leurs vies…

 

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L’auteur, Andrew Sean Greer est un homme de 45 ans qui vit à San Francisco. Il a commencé très tôt à écrire. Auteur de nouvelles, il est aussi romancier. Son roman « L’histoire d’un mariage », publié en 2009, l’an fait plus particulièrement connaître.

L’histoire de « Les vies parallèles de Greta Wells » ? C’est celle de Greta. Nous sommes en 1985, cette femme, photographe, vient de perdre Felix son frère jumeau, mort du sida. Greta se fait également quitter par son compagnon, Nathan. Elle sombre dans la dépression. Un traitement par électrochocs est alors en vogue. La jeune femme s’y résout. Tant pis pour les effets secondaires !

Chez elle, ils seront étranges, dérangeants… et la feront voyager dans ses autres vies, en 1918 et en 1941. Des vies parallèles, les siennes. Dans lesquelles, elle retrouve son compagnon (devenu son mari. Si a une époque, c’est lui qui la trompe, c’est l’inverse à une autre), son frère qui tente de vivre son homosexualité, et sa tante Ruth qui, en 1985, se fait la confidente ses histoires de Greta et de ses deux clones.

 

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