Un clarinettiste spécialiste du klezmer, un contrebassiste arménien, un percussionniste iranien et un violoncelliste oriental…
Quand ces gens-là se rencontrent, ils se parlent… jazz contemporain et musique universelle !
Le Silence de l’exode est le dernier projet de Yom. Il étonne par sa puissance évocatrice alors même qu’il s’éloigne des habituelles contrées klezmer de son interprète et compositeur principal, pour s’élever vers un horizon nettement plus contemporain.
Motifs répétitifs et rythmes de folie alternent avec des plages méditatives, dans un ensemble en permanence sous tension émotionnelle.
Le Silence de l’exode sera sur la scène du Théâtre d’Orléans dimanche 14 décembre. Avec Yom (clarinette), Claude Tchamitchian (contrebasse), Farid D. (violoncelle) et Bijan Chemirani (percussions). Ce sera à coup sûr un voyage aux fortes impressions.
Quelques mots très vite pour revenir sur l’excellent concert Zappa organisé dimanche 30 novembre à Blois.
Une soirée carrément folle, avec Zappy birthday Mister Frank et Banned from Utopia, deux groupes totalement dans l’esprit et la lettre des compositions du guitariste moustachu auquel ils ont rendu le plus beau des hommages. Avec la complicité d’un public de passionnés dont certains ont chanté l’intégralité des titres joués !
Emmanuel Eveno, excellent dans le rôle de Frank Zappa. (Photo Gilles Leguay)
Zappy birthday Mister Frank, le combo de Manu Eveno et Vincent Milleret, s’est surpassé pour ce 3e concert seulement, en montrant une progression fulgurante depuis la création en juin dernier à Jazzin’ Cheverny. Il y a eu un énorme boulot, notamment sur les voix, et ça paie. D’ailleurs, le tourneur de BFU était lui aussi sous le charme, et il pourrait avoir quelques projets pour nos amis…
> A lire ici, le compte-rendu publié sur le site des Grandes Z’Oreilles, un forum d’amateurs de musique aux (bons) goûts éclectiques.
> Et, en cadeau, un morceau filmé pendant les balances. Pendant le concert, c’était encore meilleur !
Quant aux musiciens de Frank Zappa, réunis au sein de Banned from Utopia, ils ont fait mentir toutes les mauvaises langues qui pronostiquaient un concert « poussif » de papys fatigués. Beaucoup plus rock que celui du ZBMF, avec une impressionnante rigueur toute américaine, leur set a mis le public en ébullition, et sur scène, la chaleur aussi est montée… jusqu’à un double rappel jubilatoire.
De leur tournée européenne, les musiciens du BFU ont déclaré que Blois avait été leur meilleure date juste après Stockholm, et vu comment ils se sont lâchés sur les dernières impros, on n’a pas de mal à croire qu’ils aient eux aussi pris leur pied.
Comment la musique vient-elle à Tigran Hamasyan, pianiste surdoué et compositeur extraterrestre de 27 ans ?
Le film qu’a réalisé Adrien Rivollier, récemment diffusé sur Mezzo, donne quelques clefs pour approcher, un peu, le processus de création de ce jeune homme hors normes.
Effrayant parfois dans sa quête obsessionnelle des racines de son âme arménienne, attendrissant dans son impatience de gamin à tout vouloir découvrir, stupéfiant la plupart du temps dans sa manière d’ingérer toutes sortes de matériaux (intellectuels, culturels, spirituels), transformés en oeuvre d’art unique…
Le parti-pris du film, sans interview ni voix off, sans explications ni discours, mais avec de vrais grands moments de musique, en création ou sur scène, permet une réelle immersion dans l’univers de Tigran.
On ne comprend pas toujours comment ça se passe, et on se dit que Tigran non plus, ne sait pas toujours d’où viennent cette énergie, ces émotions qui poussent ses doigts sur le clavier et enfièvrent son regard.
Mais on en ressent une petite parcelle.
Et la dernière séquence du film, où un gosse de 4 ans, 5 ans au maximum, martèle un vieux piano droit à peine accordé en chantant à tue-tête un air de Led Zeppelin, vient confirmer ce qu’on pressentait. Ce qui anime Tigran Hamasyan est plus fort que lui.
Du 7 au 22 novembre, le festival Emergences prend place dans différents lieux à Tours.
Ca fait 12 ans que ce festival automnal permet aux gens curieux de découvrir l’immense palette musicale qui se cache derrière le mot jazz. Il faut saluer Jazz à Tours et le Petit Faucheux, qui en sont les organisateurs, et soutenir plus que jamais cette initiative.
Parce qu’il y en a marre de l’étiquette poussiéreuse et élitiste que ceux qui n’en écoutent jamais accordent à ces musiques que nous aimons, détestons, défendons ou encensons… mais qui sont un bouillonnant creuset de créativité, d’émotions et d’influences !
Emergences est un festival du plaisir durable, parce qu’il révèle aujourd’hui aux jeunes oreilles (oui les jeunes sont dans ces concerts, plus curieux que leurs aînés c’est évident) ce qu’elles adoreront écouter longtemps. Pour les plus âgées des oreilles, ça durera juste un peu moins
Personnellement, je ne manquerai pas la soirée d’ouverture avec Over the Hills, ce vendredi 7 novembre au Petit Faucheux. Non pas que je connaisse bien le répertoire de Carla Bley, mais les musiciens réunis sur scène pour cette relecture, parmi lesquels le batteur Bruno Tocanne, sont tous dignes d’un grand intérêt.
Je retiendrai aussi le 21 novembre le duo Wood, de Matthieu Donarier (saxophones, clarinette) et Sébastien Boisseau (contrebasse), dans le cadre du château de Fontenay à Bléré.
Et bien sûr, je vous engage vivement à tenter l’expérience de Yes is a pleasant country le 22 novembre : pour l’avoir fait récemment à Vendôme, ce voyage dans une émotion indiscible vaut d’être vécu.
Le festival de jazz de Ville d’Avray, Jazz à Vian, qui aura lieu du 21 au 23 novembre 2014, rendra notamment hommage à la chanteuse Sheila Jordan, avec un concert et une masterclass.
En parallèle se tiendra la 6e édition du concours Piano Forte.
Avec une nouveauté cette année, l’ouverture à toutes les formations, du solo au quintet, à condition qu’un piano soit présent.
Ce concours est doté pour le premier prix d’une somme de 3.000 euros et d’une participation au festival Jazz à Vian 2015.
Toutes les modalités de participation sont expliquées sur le site, et la date limite de dépôt de candidature est fixée au 8 novembre.
Le célèbre pianocktail de Boris Vian, auquel la compagnie La Rumeur a donné vie (www.larumeur.eu)
En 2013, c’est le jeune pianiste orléanais Martin « Joey » Dine qui avait remporté le premier prix, et le prix du public.
Vendredi 24 octobre 2014, Serge Grouard, maire UMP d’Orléans, a signé l’arrêt de mort du festival Orléans Jazz, à la veille de sa 25e édition.
Motif invoqué ? La nécessité de faire des économies, et le fait, selon M. Grouard, que ce festival « n’ait pas trouvé sa place sur la scène française »… ce qui ne va pas manquer de faire réagir plus d’un musicien, plus d’un spectateur, de l’une des 24 éditions passées !
Sans compter l’affront faitàStéphane Kochoyan, programmateur avisé, ardent et sincère défenseur des musiciens et du jazz avant toute chose.
Le Supersonic de Thomas de Pourquery, à l’affiche d’Orléans Jazz 2014 (Photo jazzocentre)
Concrètement cependant, les choses semblent ne pas être encore totalement fixées. « Un festival tous les deux ans » évoqué dans l’article de La République du Centre, ou « un festival de sous-préfecture » réduit à l’espace des jardins de l’Evêché selon le site Mag’Centre, l’annonce du maire est encore imprécise.
Ce qui est sûr, c’est que la ville d’Orléans ne veut plus dépenser les 600.000 euros annuels dévolus au festival Orléans Jazz. Et que la semaine de concerts au Campo Santo, colonne vertébrale du festival, passera à la trappe.
Il n’a pas été fait mention des autres manifestations du festival, notamment Place au Jazz, animée par l’association Ô Jazz. Mais cette dernière semble également très inquiète, comme exprimé sur son blog.
Victime collatérale, le tremplin Orléans Jazz, qui avait permis à quelques formations régionales de lancer leur carrière, est semble-t-il déjà mort. Pas d’appel à candidature cette année…
Cette nouvelle est en tous cas une très mauvaise nouvelle. Pour les musiciens, pour le public, pour la diversité culturelle et la création, et sans doute, pour la ville d’Orléans elle-même.
Jazzocentre relaiera et s’associera volontiers à toute initiative visant à maintenir un festival de jazz à Orléans. Qu’on se le dise.
On l’a connu tout jeune, venir s’essayer au boeuf dans une soirée de l’association Jazz Libitum à Blois, accompagné par ses parents. Martin Dine ce soir-là avait déjà bluffé quelques routards du genre par ses impros sur le clavier.
Et puis, le jeune surdoué du piano a grandi. Il est passé par Jazz à Tours, le conservatoire à Paris, tout en se frottant à la scène et au public. Seul ou en trio comme on avait pu le découvrir à Jazzin’ Cheverny en 2010.
Martin Dine à Jazzin’ Cheverny 2010 (Photo jazzocentre)
Martin « Joey » Dine – un nom de scène c’est important – a continué de bluffer quelques pros du jazz, par exemple au festival Jazz à Vian où il a raflé le prix du jury et le prix du public en 2013.
Il a aussi sorti un premier album pour ses 20 ans, « Wario » en trio avec deux « monstres » expérimentés, Darryl Hall (contrebasse) et Rémi Vignolo (batterie).
Cette année, Martin a monté un quintet, avec Rodolphe Lauretta (saxophone alto/tenor), Gael Petrina (contrebasse/basse), Tim Campanella (batterie), Othello Ravez (didjeridoo). Ils viennent d’enregistrer un album, prévu pour 2015.
Le Martin « Joey » Dine quintet sera, samedi 25 octobre à 17 h, au deuxième rendez-vous des Samedis du jazz, organisés par la dynamique association Ô Jazz, dans le hall du Théâtre d’Orléans. L’occasion de vous rendre compte par vous-même combien le jeune Martin a grandi.
C’est avec les musiciens de Banned from utopia, anciens musiciens de Frank Zappa (et pour l’un d’entre eux de son fils Dweezil) que va se dérouler ce week-end exceptionnel, les 29 et 30 novembre 2014.
La masterclass, samedi 29 novembre, sera animée par l’ensemble du groupe. Une occasion unique en Europe d’aborder la complexité de la musique de Frank Zappa, avec des musiciens qui l’ont pratiquée avec le maître : trois heures de questions-réponses, avec démonstrations musicales sur scène et gros plans en vidéo pour mieux saisir les subtilités.
Bref, un vrai cours pratique et théorique, qui s’adresse à tous ceux qui ont envie de plonger un peu plus au coeur de la créativité de ce grand compositeur. Il devrait y avoir un interprète pour ceux qui ne sont pas trop à l’aise avec l’anglais.
N’hésitez pas, cette masterclass est réellement une expérience unique, et les musiciens de Banned from utopia sont ravis et impatients de partager leur savoir-faire zappatesque.
> Le nombre de places est limité, l’inscription impérative au 02.54. 43.35.36, le tarif est de 40 euros (30 euros pour les adhérents Jazzin’Cheverny, partenaire de ce grand week-end).
Le concert ce sera dimanche 30 novembre à 17 h, pour pouvoir rentrer pas trop tard à la maison si vous habitez un peu loin. Avec deux grosses tranches de Zappa.
D’abord Zappy birthday mister Frank, l’excellent tribute band monté par Manu Eveno de Tryo et Vincent Milleret, dont Jazzin’ Cheverny avait accueilli la création en juin dernier.
Et puis Banned from utopia évidemment, pour un répertoire 100 % Zappa, 100% authentique!
> Les billets sont en vente à la Maison de Bégon à Blois qui accueille l’événement, ça coûte 20 euros (et 16 euros en tarif réduit pour les associations partenaires), et même si la nouvelle salle est grande, il ne faut pas tarder à réserver non plus. Restauration légère sur place.
Yes is a pleasant country sera en concert à Vendôme au Minotaure vendredi 10 octobre.
… Et oui, pour les amateurs de jazz, Vendôme est une terre accueillante !
« Yes is a pleasant country » un trio voix, sax, piano original.
J’ai même envie de dire que si le jazz, cet automne, fait l’actualité en Loir-et-Cher, la dynamique enclenchée depuis quelques années par L’Hectare, la scène conventionnée de Vendôme, n’y est pas étrangère.
Un partenariat judicieux noué avec Le Petit Faucheux permet à L’Hectare de bénéficier de toute l’expertise d’une salle spécialisée dans la création et la diffusion d’artistes de jazz contemporain et de musiques improvisées.
Comme le confirme la programmation, pour ce Jazz au Forum #5 au Minotaure, de Yes is a pleasant country : le trio de Jeanne Added (voix), Vincent Lê Quang (sax soprano) et Bruno Ruder (piano), propose une musique originale, poétique et délicate, que le public aura plaisir à découvrir.
On n’oubliera pas le travail commun avec l’école Jazz à Tours, offrant à de jeunes musiciens régionaux leurs premières scènes. Ce vendredi, c’est le trio Steak, par ailleurs vainqueur du tremplin jazz de Loire-Atlantique au printemps dernier, qui ouvrira la soirée avec un cocktail de jazz, de rock et de New Orleans.
Décidément, le jazz fait une rentrée tonitruante en Loir-et-Cher cette année ! Pas grand-chose pendant des années, et tout à coup, ils s’y mettent tous… On ne va pas bouder notre plaisir !
Cette fois, c’est le conservatoire de Blois, qui a invité pour une résidence active Jean-Christophe Cholet.
Le pianiste et compositeur originaire de Montargis (dans le Loiret d’à côté) mènera un travail de création avec les élèves et notamment les ateliers jazz et musiques actuelles (pléonasme, mais bon, passons).
Jean-Christophe Cholet a aussi prévu de montrer quelques facettes de son talent, à travers deux concerts, dans deux formations différentes.
Samedi 4 octobre au Chato’Do, c’est avec l’ensemble Diagonal qu’il présentera « Nights in Tunisia », le fruit d’une création réalisée il y a trois ans au Petit Faucheux, et qui mêle jazz contemporain et musique traditionnelle arabe. Résultat époustouflant, charmeur mélodiquement, diabolique rythmiquement !
Parmi les musiciens annoncés à Blois pour ce concert, le tromboniste (et compositeur d’une partie de ce répertoire) Geoffroy de Masure, et le bassiste Linley Marthe auquel aucune diablerie rythmique ne fait peur.
