EDITO : Muter ou périr
Voici que se joue une pièce très existentielle au cœur des modèles économiques. Être ou ne pas être ? Travailler comme hier ou pas ? Changer de métier par audace ou nécessité ? Il est en même temps cruel de constater qu’à l’heure où les chiffres du chômage affolent les compteurs de notre société, où ils ne reculent pas ou si peu, de très nombreuses questions se posent à l’aube de la vie professionnelle : quel(s) métier se choisir ? Pour un temps ou pour la vie ? Par contrainte ou par vocation ? Par intérim ou ad vitam ? Fonction publique ou privé ? Et que ferai-je dans vingt ans ? Le démarrage dans la vie active ne manque pas d’inconnus. Et l’histoire peut se répéter durant les parcours de chacun. « Le début n’est pas la fin », nous fait remarquer Alexandre Adjiman dans l’enquête de ce numéro consacrée à la nouvelle approche du monde du travail. Tout change autour de nous : l’entreprise, la stratégie et les relations humaines, les modes de management. L’organisation verticale a vécu. La présence des réseaux sociaux a généré un mode horizontal. L’essayiste tourangeau propose de réfléchir sur la notion de « job divorce » pour que chacun puisse se dire à 30, 40 ou 50 ans qu’il fera autre chose. Autre Tourangeau, Jean Pages a importé des États-Unis une méthode de coaching pour permettre aux acteurs de la vie économique et sociale de se donner de nouvelles perspectives, dans une période où les anciens modèles ne suffisent plus. Le changement désormais, c’est tout le temps.
Bruno Pille