SPORTS ET ENTREPRISES FONT VRAIMENT BON MENAGE
Le 10 novembre 2014, le navigateur Loïck Peyron décrochait le Graal en soufflant une superbe Route du rhum à de brillants jeunots de la course au large. Banque Populaire, son sponsor, avait mille raisons de se frotter les mains. Toute la presse se pâmait alors pour l’exploit du « senior » de la flotte qui, au pied levé, à 54 ans, avait remplacé le skeaper officiel du monocoque de 60 pieds. Une histoire parfaite digne d’un roman d’aventure, taillée comme un diamant et l’assurance surtout de retombées en plaqué or. Un banco payant pour la banque et surtout un magnifique retour sur investissement.
Le sport et le monde de l’entreprise, c’est une réalité, font vraiment bon ménage. Et même si les sommes engagées semblent parfois surréalistes, cette union de l’exploit et du mécénat est devenue un passage obligé, d’un bord comme de l’autre.
Invité ce mois-ci de Carnet Pro, le petit-déjeuner mensuel économique du groupe La Nouvelle République, le navigateur Yvan Bourgnon expliquera à quel point il est indispensable de chasser le sponsor avant de se lancer à l’assaut des déferlantes océaniques. Sans fonds, pas de course, pas d’aventure, pas d’exploits possibles, pas d’adrénaline et l’assurance de vite, très vite sombrer dans l’anonymat. Du skeaper au président de club de rugby, de basket ou de football, les financements privés ont pris le pas sur ceux des collectivités territoriales.
Plus proche de nous, sur terre, celle de Touraine, l’alliance de la compétition et du monde de l’entreprise bat également son plein. Des « petites » équipes de football évoluant en divisions départementales dont les maillots sont floqués de logos des « petites » entreprises locales au Tours volley-ball, le grand exemple en la matière, le terrain du sponsoring est bien occupé.
Quels sont les intérêts d’une telle course à l’échalote ? L’assurance pour les sportifs des clubs les plus humbles de s’offrir des équipements neufs et pour les clubs professionnels de viser le haut du tableau. Au sommet de la montagne, la vue est toujours plus belle et la visibilité meilleure.
Mais à ce titre-là, l’équation parfaite ne semble être destinée qu’à l’élite. Eh bien non. En Touraine, les entreprises sont plutôt fidèles. Le TVB n’a d’ailleurs pas attendu de tutoyer les sommets pour s’appuyer sur le Tours volley-ball entreprises, le TVBE, un club de décideurs locaux toujours prêts à soutenir la formation phare de la ville de Tours. Et cela autant en temps de victoires prestigieuses qu’en pleine tempête. « Qu’on parle de moi en bien ou en mal, le principal, c’est bien qu’on parle de moi » chante cette phrase dédiée à la politique. Elle colle parfaitement bien à l’univers de plus en plus médiatisé du sport. Et les sponsors, qu’ils soient du terroir ou nationaux, ne s’y trompent pas. A moins d’un accident de parcours, le retour est très souvent gagnant.
Jean-Yves Le Nezet