NOUS N’AVONS QU’UNE SEULE VIE
Les Anglais les appellent les « Living apart together », soit dit en passant les « vivant ensemble à part ». Belle expression. Chez nous, en France, les termes sont un peu moins poétiques. Navetteurs, turbo profs, célibataires géographiques, couples TGV… tout un ensemble d’expressions délimitant les frontières d’une vie professionnelle et privée qui, en fait, ne font qu’une.
En Indre-et-Loire, comme le met en évidence notre dossier de ce mois-ci, ils sont environ 5.000 à prendre le train chaque jour ou chaque semaine pour rejoindre leur entreprise, à Paris ou ailleurs, loin, bien loin de la Touraine.
Bien souvent, ces choix sont dictés ou imposés par des raisons professionnelles et financières. La vie ici est plus douce et moins chère, sans oublier que les salaires parisiens, eux, sont plus élevés. Ceci explique cela. Mais ici et là, au gré de nos rencontres, ces voyageurs professionnels laissent filtrer une certaine mélancolie. La prise de distance avec la cellule familiale, même si elle s’impose matériellement, n’est pas une sinécure. « Il faut un couple soudé, sinon, après deux ans, ça ne marche pas… » raconte ainsi un Tourangeau.
Être heureux (loin) au travail tout en étant heureux dans sa vie, quelle belle ou pesante équation. Ou autrement dit, comment harmonise l’impossible. Mais ces « couples TGV », en ayant assumé ce choix à deux, ont signé pour une vie et non pas deux. Oui, travail et famille, en fait, pour eux, ne font qu’un. Et c’est avec cette seule vie-là, parfois compliquée, que les salariés et les entreprises sont amenés à composer. Mais où est la bonne frontière ? Il n’y en a pas répond une récente étude nationale. Les travailleurs TGV sont de plus en plus nombreux, souvent poussés comme on l’a écrit, par des choix professionnels ou financiers et par une conjoncture de plus en plus compliquée. Au détriment, parfois, de leur intimité, puisque près de 30 % des couples TGV dérailleraient au bout de deux ans. Ainsi va cette vie à très grande vitesse.
Jean-Yves Le Nezet
Je ne suis pas statisticienne, mais si c’est seulement 1 couple TGV sur 3 qui déraille au bout de 2 ans de ce mode de vie, peut-être on devrait tous s’y mettre, car je pense que le taux est moins élevé que dans la population générale!