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OSTER OKChristian Oster est de retour ! Avec la précision d’une horlogerie suisse, l’auteur revient, tous les deux ans environ, avec un nouveau roman. Après des années passées entre les couvertures blanches et bleues des Editions de Minuit, il s’est installé depuis « Rouler », paru en 2011, aux Editions de l’Olivier.

L’auteur, aujourd’hui sexagénaire, devient écrivain par le biais des polars. Il écrira aussi beaucoup pour la littérature jeunesse.

Son premier roman, « Volley-ball », paraît en 1989. En 2001, il signe « Une femme de ménage », qui sera d’ailleurs adapté à l’écran par Claude Berri, avec Jean-Pierre Bacri et Emilie Dequenne.

Suivront « Dans le train », « Les Rendez-vous », « L’Imprévu »,« Sur la dune », « Trois hommes seuls », « Dans la cathédrale »… Puis « Rouler » et « En ville » dont vous pouvez trouver les posts que je leur ai consacrés ici et

 

Il nous revient cette fois avec « Le coeur du problème ». L’histoire ? Elle n’est pas banale. Loin de nos petites lâchetés, de nos petits manquements qui, habituellement ponctuent, l’air de rien, les romans de Christian Oster. Je vous raconte ? 

Tout commence quand Simon, conférencier spécialisé dans le Moyen-âge, découvre dans la maison qu’il partage avec Diane, sa compagne, médecin de son état, le corps d’un homme tombé par la balustrade de la mezzanine. Qui est-il ? Que faisait-il là ? Et pourquoi Diane, sans son bain, ne répond pas à ses questions ?

Diane s’en ira finalement, laissant Simon face à ses questions et ses interrogations. Que faire ? Et comment ? On le suit alors pendant plusieurs jours. Il enterre le corps dans son jardin, va déclarer la disparition de sa compagne à la gendarmerie. C’est là qu’il rencontre Henri, un gendarme qui sera à la retraite très prochainement. Un gendarme, amateur de tennis et marié à une Nicole assez fantasque, qui va s’intéresser de près à Simon. De très près…

Au fil, un faux polar qui, je dois bien l’avouer, ne m’a pas vraiment plu. Dommage. Je n’ai pas retrouvé la petite musique propre à Christian Oster. L’histoire est assez improbable. Et devient bancale. Un conseil ? Plongez dans ses précédents romans.

Extraits

Page 46 :  » Je n’ai pas eu de mal à m’endormir,  cette fois. J’avais bien travaillé. J’étais à bout. Plus la force de rien. C’est le lendemain, quand je me suis éveillé, vers dix heures, et que j’ai eu pris un premier café, que j’ai eu clairement conscience de deux choses : un, j’avais fait disparaître un cadavre ; deux, Diane ne m’avait pas appelé, qui avait forcément vu que je l’avais appelée. A la lumière de ces deux constats, dire que j’ai éprouvé une sensation de solitude accrue serait insatisfaisant pour traduire ce qui se passait en moi. Isolement eût sans douté été un mot plus juste. Ou marginalité. Ou encore damnation. Heureusement, on était un dimanche. »

Page 101 :  » […] Mon mort à moi n’avait pas de parcours. Ou je ne le connaissais pas, ce qui revenait au même. Un chirurgien qui n’avait pas laissé de traces, en tout cas. Et qui, même en passant par Diane, ne m’avait rien appris.

Ni sur moi ni sur rien. Mais qui pesait, de tout son poids de cadavre. Encore. Toujours, probablement. C’était à ça que je m’habituais. A un type que j’avais rencontré mort. Et avec qui je restais. Aucune antériorité dans notre relation. L’évolution de nos rapports, c’était ce chemin qui allait de la fin vers son effacement. Lent, l’effacement. Long.

Je me suis dit qu’en vendant la maison, je passerais le relais. Comme Diane me l’avait passé. Elle ressurgissait à ce propos. Je n’avais plus pensé à elle. Maintenant, si. La vie revenait, celle d’avant. Je l’ai congédiée et je suis allé à mon rendez-vous avec le médecin. »

Page 155 : « […] C’est lui qui a dit sans me regarder mais en se redressant remarquez, c’est peut-être la terre qui est meilleure ici que dans votre potager, et il a vivement frotté ses mains l’une contre l’autre pour en ôter la terre qu’il venait de malaxer. Nicole n’est pas redescendue ? ai-je dit. Ne pensez plus à Nicole, a-t-il dit, elle est solide. Ou c’est peut-être depuis le départ de votre amie, a-t-il ajouté, je veux dire vous n’avez peut-être plus beaucoup touché à votre jardin. Plus beaucoup, non, c’est vrai, ai-je dit. Je m’étais évidemment figé avant de lui répondre, et c’était maintenant que j’entendais mon coeur battre. »

« Le coeur du problème », Christian Oster, Editions de l’Olivier, 17€.

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