L’Atelier d’Offard ne fait pas que tapisserie…
De Tours, il conçoit et fabrique du papier peint “ à la planche ” renouant avec la tradition de la fin du XVIIe siècle. Pour le monde entier !
Offard. Son île sur la Loire, face au château de Saumur. C’est là que François-Xavier Richard avait élu domicile, six mois après son séjour coup de foudre dans une entreprise spécialisée dans le papier peint à la planche à Thouarcé (Maine-et-Loire). Le garçon avait fait les Beaux-Arts à Angers et se destinait à la comédie et la mise en scène.
Le papier le fascinera à jamais. En 2004, il s’installe à Joué-lès-Tours, dans l’unique cinéma de la commune. Et comme dans un mauvais film, il est à deux doigts de mettre fin à sa jeune société lorsque les commandes repartent. Carrément viré de son atelier, il retrouve des locaux à sa mesure avenue Maginot à Tours en 2008, pour mieux redécoller son fameux papier peint. Ses techniques en surface ou gaufrage sur carton-pierre, cuir, col en peau de lapin avec des pigments naturels font aujourd’hui de lui l’un des trois spécialistes de ce métier en France, avec Zuber et Poulaillon. Aujourd’hui, l’Atelier d’Offard rayonne à l’international.
Vive l’art contemporain !
Les six salariés – pour certains à temps partiel – participent à l’excellence d’un savoir-faire à la française dans un registre qui intéresse aussi bien les monuments nationaux que l’art contemporain. Car le travail ne vaut pas seulement dans l’agencement d’intérieur ; qu’il soit ancien ou moderne. L’Atelier d’Offard produit ses chefs-d’œuvre dans la reconstitution, la réinterprétation de papiers peints pour architectes et décorateurs. Il adhère « très collant » dans des collaborations originales (avec l’écrivain Michel Butor, la salle du Trésor de la cathédrale d’Angoulême) et la création de décors, un salon international consacré à la Maison Dior au Japon.
Ses chantiers d’aujourd’hui l’amènent à orner la maison d’Émile Zola à Medan, la plus vieille maison de New-York dans laquelle Georges Washington avait son bureau, celle de l’écrivain Colette à Saint-Sauveur-en-Puisais en Bourgogne, ce manoir – le château d’Aile – sur les bords du lac Léman en Suisse, une expo Van Cleef et Arpels à Dubaï d’où renvient son fils..« Cela fait 16 ans que ça tourne sans démarchage » se félicite-t-il. L’artiste patron qui vise une résidence à la Villa Kujoyama, le pendant de la Villa Médicis au Japon.. Et en outre aidé par la Fondation Bettencourt. Un signe du destin pour une labellisation EPV méritée.