C’est vécu
Une ingénierie de prévention à la fatigue physique
A la tête de Jérôme BTP (165 salariés) pendant une dizaine d’années, Jean-Claude Brossier a mis en place un plan de lutte contre les troubles musculo-squelettiques avec un groupe de kinésithérapeutes.
« L’amélioration des conditions de travail repose sur un trépied. C’est d’abord l’analyse du poste de travail. Chez nous, cela peut être une pelle, une pioche ou un fauteuil. C’est ensuite une partie hygiène de vie et connaissance de soi : lutte contre les addictions (alcool, stupéfiants), réflexion sur la douleur, le repos. C’est enfin l’ambiance dans l’organisation au travail. Cette philosophie s’est construite lors de nos actions de formation. Nous avons osé parler de ces sujets dans l’entreprise. En synthétisant tout cela, nous avons mis en place une ingénierie de sensibilisation et de prévention à la fatigue physique. » Jean-Claude Brossier a même animé des conférences auprès des CHSCT. Ces méthodes ont convaincu Auchan, SKF, Faiveley. « Ici, les ouvriers commencent leur chantier par un échauffement musculaire. C’est une véritable révolution comportementale. Cosea nous a copiés sur le chantier de la LGV même si on ne nous a pas pris au sérieux. Au final, nous avons diminué nos cotisations accidents par deux ! »
“ Entreprise et solidaire à la fois ”
Président du réseau Entreprendre Val-de-Loire, Benoît Pontroué dirige O3-Experts, entreprise d’assistance administrative et de gestion montée en Scop (six salariés). Cet expert-comptable de formation va lancer un concept imaginé au sein de la société Socia3 : partir de l’entreprise existante pour créer du travail pour des personnes en situation de handicap et éloignées de l’emploi. « L’idée, c’est de monter un centre de distribution et de travail à domicile pour. On va se pencher sur deux types de handicaps : le handicap psychique et les personnes cérébro-lésés (AVC, traumatisés crâniens). On va leur redonner de la confiance et du travail en partant de leur talent. Ils travailleront à distance depuis leur domicile avec des rythmes flexibles. On pourra faire intervenir plusieurs personnes sur un même dossier et pratiquer du visio travail. Nous sommes actuellement en phase de sourcing, pour un lancement en septembre à titre expérimental. Nous démarrerons avec un effectif de trois, voire cinq personnes. Cinq directions du travail sur six, au niveau de la région Centre-Val de Loire, doivent donner l’agrément à ce centre de distribution et de travail à domicile… ».
Un réseau d’affaires “ bienveillant ”
Biz Nice : le jeu de mot est amusant, avec la consonnance « Business » et pas celle de Brice de Nice. L’idée est de fédérer des chefs d’entreprise, » dans la mixité et dans une philosophie de bienveillance » résume Véonique Plouvier. Ce réseau existe désormais, après les vérifications d’usage pour partir sur de bonnes bases. Entre vingt et trente membres, travailleurs indépendants (sauf quatre) se réunissent autour d’une charte commune, lors de rencontres mensuelles et autour d’un déjeuner ou bimensuelle sur une thématique, entrecoupées d’ateliers. Le premier évènement aura lieu avec Juliette Tournand le 23 mai, autour de son livre sur « la Stratégie de la Bienveillance ». Contact : http://biznicefrance.com/ou https://www.facebook.com/biznicefrance/
“ On fait de la prose sans le savoir… ”
« On fait de la prose sans le savoir ! ». Pour Ghislain Moreau, patron de Cap Monétique à Descartes (80 salariés), la visibilité d’une entreprise comme la sienne, spécialisée dans l’édition de logiciels pour différentes fonctions de bornes, cartes et de badges d’accès, de paiement et de services (étudiants, lavage autos, golfs), se pose sur deux ou trois ans. L’informatique évolue vite. Aussi, en interne, il essaie d’être au plus proche des compétences et des évolutions de carrière. « Privilégier l’humain, c’est l’orienter au mieux dans ses compétences. On cherche un profil, on rencontre la personne. On privilégie la demande locale. On n’a pas le stress parisien mais il faut prévoir des formations. Pas simples à Descartes. Je demande aux salariés de comprendre l’innovation de demain. Accueillir ici des start-up est aussi la solution d’ici à trois ans! »
“ Écrire ensemble les valeurs de l’entreprise ”
En 2008, Yohann Lebeau reprenait à Veigné une entreprise de couverture qu’il allait appeler LC2 (Lebeau Couverture Charpente). Il a ajouté depuis une activité d’isolation. En 9 ans, l’effectif est passé de 7 à 19 salariés et le chiffre d’affaires de 500.000 euros à 1,5 million d’euros. La diversification n’en est pas la seule cause. Il a progressivement associé ses équipes à l’esprit d’entreprise en communiquant les résultats dès le départ. « Tous les ans, on essaye de mettre en place un projet, comme notre stratégie à 5 ans, rédigée tous ensemble. Avant de partir en vacances d’été, on organise des activités sportives. Chaque mois, je demande aux chefs d’équipe quels sont leurs besoins en outils… » Yohann Lebeau associe actuellement le personnel à la rédaction d’une sorte de charte portant les valeurs et l’ADN de l’entreprise qui sera transmise au nouvel embauché et à l’apprenti.