Ces usines du futur en Touraine
Big Data, robotique, bornes actives, imprimantes 3 D, semi-conducteurs : l’industrie 4.0 a entamé sa révolution en Touraine. Témoignages.
Le Big Data
pour tout un chacun
Castle IT, prononcez Cassele Hey Ti, en anglais comme Information Technology, technologie de l’information. Au Fort Knox de Larçay, il faut montrer patte blanche, pousser des portes en présentant son badge ou un doigt et ses empreintes veineuses ! On se croirait au Pentagone. Inauguré en novembre dernier, le dernier né arrivé sur la place de Tours s’est offert les meilleurs architectes et les meilleures technologies pour héberger et sécuriser différentes données informatiques des entreprises de la région sur 1.300 m2 de bâtiment. Il accueille ainsi PME, ETI, grands comptes, opérateurs en cloud (banque et stockage de données), serveurs dédiés, relais électriques, gestion des liens SDSL et fibres optiques. Pour le président de Castle IT, Louis-Baptiste Paillot (photo), « les besoins vont grandir… ».
L’aéronautique
“ made in Touraine ”
Le groupe Galilé possède deux entreprises locales basées à Joué-lès-Tours : Farman et Corvaisier qui dépendent d’un pôle Industrie dirigé par Philippe Blanchard (photo). Ce pôle s’inscrit d’ailleurs dans l’industrie du futur. Farman, héritière du célèbre pilote d’aviation, a évolué vers des conceptions très virtuelles des cellules de soudage : L’augmentation des cadences et la nécessaire répétabilité des procédés de soudage l’ont amenée à intégrer des robots industriels. Elle fournit de nombreuses industries pour le soudage robotisé des pièces de tôlerie. Sur la base de la numérisation 3 D de la pièce à souder, et d’une bibliothèque de composants standard, elle se préoccupe « d’une prédéfinition virtuelle d’une cellule de soudage et de son outillage » ajoute Philippe Brossard. Même chose avec Corvaisier également présent dans l’aéronautique.
Un leader
de la borne active
Sectronic. Un nom connu dans toute la France et une entreprise de 63 personnes nichée dans la zone d’activités commerciales de Sainte-Maure-de-Touraine. Hier, c’est-à-dire dans les années quatre-vingt, Sectronic fabriquait des câbles pour l’armée française. Aujourd’hui, elle conçoit et assemble des cartes et ensembles électroniques dans les marchés du transport notamment ferroviaire (électronique embarquée), de la communication, du digital et de l’information, etc. Ses principaux clients sont la SNCF, EDF et ses centrales nucléaires. L’entreprise a ainsi conçu 615 bornes de satisfaction dans les gares, bientôt pour La Poste, dans une technologie de réelle interactivité et le souci d’autonomie énergétique. Elle est, selon son directeur général Cédric Desrier (photo) « la seule société à pouvoir développer de l’affichage autonome ». Cette brique électronique fait référence.
L’imprimante 3D
bon petit génie
Diplômé en génie électrique et informatique, Adrien Grelet a conçu ses premières imprimantes en 2013. Aujourd’hui, sa société Tobeca tourne grâce à cinq personnes à Vendôme. Parmi ses clients, elle compte des entreprises du secteur médical, industriel, aéronautique, cosmétique mais aussi un prothésiste dentaire et un menuisier. Tobeca veut passer à la vitesse supérieure. « Nous sommes rentrés dans une phase de consolidation de gamme et de communication. ». Objectif premier : séduire l’industrie. « Nous voulons intégrer nos machines dans un univers industriel. Quand parfois, créer un prototype prend un mois ou deux, il peut être fabriqué dans la journée grâce à certaines de nos machines. » Adrien Grelet envisage donc de réaliser des diagnostics gratuits d’entreprises, pour proposer ses produits si besoin. Il travaille avec l’université Claude Bernard de Lyon et a fourni une imprimante 3 D capable de reproduire des peaux humaines pour les grands brûlés. Etonnant, non ?
La course en tête
de STmicroelectronics
En 1973, En 1973, la société Silec s’est implantée sur l’actuel site de STmicroelectronics. En 1977, elle a été achetée par Silicium Semi Conducteur (SSC). En 1985, Thomson Semiconducteurs rachète SSC. En 1987, Thomson Semiconducteurs fusionnera avec la société italienne SGS Microelettronica pour donner naissance à SGS- Thomson. Cette dernière prendra le nom de STMicroelectronics en 1998. Elle est aujourd’hui au cœur de la quatrième révolution industrielle (4.0), par l’interconnexion des machines et la technologie des systèmes dits intelligents, en particulier. À Tours, le site est doté d’une structure intégrée avec un centre de recherche et développement, du marketing et de fabrication de composants électroniques dédiés aux contrôles des moteurs électriques. Pour le directeur du site de Tours Christophe Ayela, « l’industrie du futur permettra une production plus efficace. Nous travaillons à une meilleure prise en compte de la relation homme/machine… »