Vincent Simon, cuisinier de campagne
Au beau milieu des vignes du Bourgueillois, Vincent Simon ouvre sa maison aux gastronomes et propose du cent pour cent “ fait maison ”.

Vincent Simon dans son potager : « en agriculture, il y a l’humain, un visage et de l’émotion. La saisonnalité donne de la lumière à la cuisine ! »
Il a vendu son restaurant de Liège pour vivre et travailler à Ingrandes-de-Touraine. C’était en 2012. Avec son épouse, Vincent Simon prend un an pour rencontrer son voisinage, élus, artisans, vignerons pour savoir quel type de restaurant idéal ils voulaient avoir. Ce sera chez lui, au milieu des vignes, avec des mets et des vins du terroir, ses légumes du potager d’avril à janvier, ses poulets élevés en liberté au milieu de la vigne, ses lapins et ses canards. Chez lui encore, pas plus de quinze couverts et une cuisine faite maison.
Le plus Tourangeau des sujets belges est aussi poète. A sa carte figure un « coq ivre de bourgueil », du « lapereau mijoté au rosé d’ici ».
Vincent, cuisinier de campagne comme le flèchent les panneaux indicateurs du centre bourg, a quitté sa Belgique natale parce que le monde agricole avait profondément changé. La faute ou grâce à des productions de masse. « On n’avait plus aucun fournisseur local. Or, en agriculture, un restaurateur fait le lien entre les petits producteurs et le consommateur. L’agriculture, c’est le visage et l’humain. Quand on a le respect de la saisonnalité, on donne de la lumière à la cuisine. En légumes, l’Indre-et-Loire est un département béni. Il suffit de regarder les mains des maraîchers sur les marchés ! »
Vincent Simon a retrouvé l’esprit des tout premiers restaurants ouverts au Moyen âge. « On donne ici à manger et à boire ce qu’il y a chez le voisin en direct, ou chez nous… ». Chez lui enfin, pas de téléviseur : « On est acteur de notre vie, pas spectateur. On doit redoubler d’inventivité. D’ailleurs, nos menus sont imprimés chaque matin à 11 heures, en fonction de l’envie et du tempérament… ».
Sa vigne, entretenue par Philippe Boucard, va même jusqu’à donner une cuvée dénommée « L’enclos des poules ». « C’est la vie d’une parcelle de cabernet franc clôturée qui sert de parcours à quelque 240 volailles. Qu’il vous apporte le bonheur dont il est inspiré » peut-on lire sur l’étiquette. La messe est dite.