Quelles conséquences du gel ?
Toutes les appellations ont été touchées plus ou moins durement par le gel d’avril dernier. Les vignerons courbent le dos.
Le roseau plie mains ne rompt point. C’est de Jean de la Fontaine que s’inspirent nos vignerons à la veille de faibles récoltes. Fin avril, deux épisodes de gel ruinaient leur espérance de rendements élevés. Puis en juin, les fortes pluies ont inondé leurs vignes, laissant derrière elles le tristement célèbre mildiou. La sécheresse des mois d’août et septembre parachèvent une année 2016 compliquée tout en faisant espérer d’excellents raisins.
À Saint-Nicolas-de-Bourgueil, vingt-six vignerons avaient opté dès 2001 pour un système d’aspersion en Cuma afin de protéger près d’une soixantaine d’ha, grâce à la proximité de deux cours d’eau, le Lane et l’Authion. Les plus anciens moyens de lutte contre les risques liés aux gels printaniers sont sans doute les chaufferettes au fuel et les bougies de paraffine, qui permettent de réchauffer l’air jusqu’à moins 4° moins 5°. Mais leur coût d’utilisation est élevé et demande beaucoup de main-d’œuvre pour leur installation et leur allumage. On peut également avoir recours à un « chasseur de gel » encore peu utilisé en viticulture, le Frostbuster. Cette turbine à gaz, attelée à un tracteur, diffuse de l’air chaud jusqu’à 150 mètres. Patrick Olivier a choisi de s’équiper de tours antigel. Il en possède onze qui protègent quarante hectares. À Esvres-sur-Indre, Rémi Cosson a utilisé des bougies. « Il en faut deux cents à l’hectare. Elle chauffe pendant une douzaine d’heures… Un cep produit douze grappes. Ceux qui en donneront sept ont été protégés… ».
Pour Cyprien Caslot, président régional des vignerons indépendants, « seulement 25 à 30 % des viticulteurs ont souscrit une assurance. Nous aurons une taille compliquée mais ce qui va rester sera bon. Il faut être positif. 2014 et 2015 ont été des années magnifiques ! ». À Vouvray, Jean-Marie Pieaux se veut optimiste : « Il va falloir communiquer davantage pour éviter que les gens que nous n’aurons pas de vins ! »