Enseigner vers trois continents
Stéphane Bourliataux-Lajoinie pilote un Master 2 Marketing des services depuis Tours auprès d’étudiants libanais, brésiliens et indiens. Via une webcam.
Cette pédagogie-là est encore balbutiante mais elle a le mérite d’’exister et surtout, de fonctionner. Passionné par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, Stéphane Bourliataux-Lajoinie dispense ses cours de marketing par écran interposé. Ses élèves le suivent depuis leurs universités respectives, les uns à Rio au Brésil, les autres en Inde et au Liban.
Aux Deux-Lions, une salle de l’IAE de Tours dispose du matériel adéquat : une caméra de type web cam, un écran plan et un pupitre muni de boutons pour lancer des infographies, favoriser les incrustations et voir les étudiants du bout du monde même de chez eux lorsqu’ils se connectent aux cours. Sur le plan technique, le concept montre parfois ses limites avec une qualité de réseaux parfois défaillante. Pour le reste, le professeur dispose des mêmes niveaux de contrôles des connaissances de ses élèves. Il sait, en dehors des directs, si les devoirs ont été rendus en temps et en heure, qui s’est connecté, qui bossé son sujet… ou pas. « Ils peuvent ainsi travailler à leur rythme même si les copies sont horodatées. Le professeur est juste là pour synthétiser. Il faut le reconnaître : tant pour l’enseignant que pour les étudiants, cela change notre façon de travailler… » reconnaît Stéphane Bourliataux-Lajoinie.
L’enseignant tourangeau ne laisse pas à ses étudiants l’image d’un homme tronc derrière un écran plat. Il leur rend visite une à deux fois dans l’année pour les rencontrer, évaluer avec eux les acquis et surtout répondre individuellement aux interrogations de chacun. À leur tour, ces étudiants francophones viennent passer un mois à Tours. Le e-learning ne fait donc pas tout. Rien ne remplacera le contact et l’échange en vis-à-vis. Stéphane Bourliataux-Lajoinie y voit tout de même bien des avantages. Ce système permet de faire de l’éducation de masse à moindre coût. Il n’en est qu’à ses débuts mais l’université, quelle qu’elle soit, ne peut désormais plus s’en passer.