16 mar 2016
Bruno Pille

La reprise d’entreprise : l’affaire des audacieux



Ils changent de vie en se lançant un nouveau challenge avec un nouvel outil de travail. Immersion dans un monde de courageux…

Pour un repreneur, le premier piège à éviter concerne la définition du projet. Chose que Nicolas Budain a su contourner. (Photos NR)

Pour un repreneur, le premier piège à éviter concerne la définition du projet. Chose que Nicolas Budain a su contourner.
(Photos NR)

Si vous traversez l’enfer, continuez d’avancer… La phrase est signée de Winston Churchill. Elle est affichée au mur du bureau de Ludovic Fauvarque, patron de Meltis, repreneur en 2008 de l’entreprise Millet de Tours. La devise est symbolique mais vaut pour ceux, qui, comme lui, traversent l’angoisse d’un changement de carrière, d’une aventure personnelle, professionnelle, humaine et collective.

Qu’est-ce donc cette traversée de l’enfer d’un nouvel horizon qui pousse à avancer ? Le banquier ? L’équipe ? Le challenge à relever ? Les histoires de ces hommes et femmes qui reprennent une entreprise balaient d’abord la peur, à entendre ces aventuriers modernes qui mettent au cœur du cédant un projet réfléchi avec le temps, avec l’âge ou une conjoncture économique qui prévoit une proche fin de règne. Tout cela motive ce tournant majeur de la vie, d’une seule vie. Il faut de l’audace. Car c’est bien connu : « l’avenir sourit aux audacieux » dit le proverbe.

Dans les témoignages qui illustrent cette enquête, un mot revient souvent : le temps. Six mois, un an, voire plus, mûrissent ce changement de vie. Temps du choix de l’activité, des vérifications d’usage (santé financière, trajectoire, marchés, tenue et place dans le secteur, évolution technologique à venir), le repreneur s’entoure. Ici d’un avocat, là d’un notaire et un expert-comptable. Prudent, il se munit de cartouches susceptibles d’être tirées en cas de mauvaises surprises. D’autres rengainent le colt avec des connaissances, les atouts d’expérience, de l’assurance et du métier. C’est le cas de l’invité du réseau Carnet Pro du groupe La Nouvelle République. Pascal D’Halluin, patron de la Faïencerie de Gien, n’en est pas à son coup d’essai. Huit ans passés chez L’Oréal à apprendre à tracer une route et tenir un cap contre vents et marées, le voilà prince du marketing. Il troque l’uniforme d’officier de Liliane Bettencourt, puis celui des actionnaires des jean’s de la marque Lee Cooper, afin de les rendre plus élastiques et moins perméables à l’usure des marchés (1994-2001). Il redresse la marque et se fait remarquer par des financiers suisses qui cherchent le sauveur d’un autre emblème cousu côté cœur, fichu du petit crocodile : Lacoste.
Et ça marche. Le temps. Toujours le temps ! « Ce qui est difficile, explique-t-il, est forcément long. Pour la Faïencerie de Gien, il a fallu donc bâtir un plan sur le long terme, en plusieurs étapes… ». Descartes, avec son fameux « Discours de la méthode » n’est pas Tourangeau pour rien. Il tient ici ses héritiers. Rien ne se fait seul, même avec la meilleure volonté qui soit. Tous nos interlocuteurs le concèdent : il faut s’entourer.

Un hommage aux aidants
D’un « grand » capitaine comme Pascal D’Halluin aux plus « modestes », à l’instar des témoins de cette enquête. D’Adrien, repreneur de pizzeria à Rodolphe Le Meunier, meilleur Ouvrier de France et Champion du monde des fromagers affineurs, le challenge est total. Car tous ne sont pas pourvus d’une destinée familiale, transmise par nature, par nécessité ou volonté. Du puissant au modeste, ils reconnaissent et mettent en avant leurs passeurs de réussite. Il faut par exemple citer les chambres consulaires, les cédants et repreneurs d’Affaires comme la CRA, (association régionale pour la transmission de PME/PMI) grâce à laquelle pas mal de repreneurs ont recours. Encore suffisamment méconnue du grand public, elle a pour objectif, avec les conseils de personnes expérimentées, de communiquer sur la problématique de la transmission d’entreprises, sur les recherches du projet, d’encourager également une nouvelle approche de la reprise et des valeurs promues par l’Institut de la transmission.

Citons encore le Réseau Entreprendre Val-de-Loire qui chapeaute les nouveaux patrons. En Indre-et-Loire, celui-ci accueille 150 chefs d’entreprise encadrants, tuteurs pendant deux ans et demi, à raison d’une heure trente chaque mois pour faire le point. Cela crée forcément des liens humains qui vont bien au-delà de la nouvelle destinée commerciale ou industrielle de l’entreprise…

« Continuez d’avancer » disait Churchill. Et puisque l’enfer est pavé de bonnes intentions, nos entrepreneurs prennent inévitablement des risques. Ce sont leur dopant, un EPO légal, une source ou une ressource presque naturelle. Comme accompagnée d’une envie de changement et d’aventure humaine. Ces reprises sont souvent une régénérescence, un puit de nouvelles motivations personnelles et professionnelles. Et pourquoi pas de nouvelle jeunesse !
Allez donc le leur demander…

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Agenda

Vendredi 3 mars
IAE de Tours : remise des diplômes aux promotions 2015 et 2016 suivie d’une soirée de gala.

Samedi 4 mars
Portes ouvertes à l’université François-Rabelais à Tours, toute la journée.
Portes ourverts de l’école d’esthétique cosmétique 49 rue de Laponneray à Tours qui fête ses 30 ans d’existence.

4/5 mars
Neuvième édition du salon des vins bio et naturels Vino Bio, salle Maria-Callas à la Ville-aux-Dames (à partir de 10 heures).

Mercredi 8 mars
De 9 h à 12 h à la CCI Touraine, « Les ateliers du créateur – repreneur : Entreprendre au féminin ».

Vendredi 10 mars
De 8 h 30 à 18 h à l’ESCEM de Tours, Formation numérique : « votre entreprise sur Facebook ».

Jeudi 9 mars
De 9 h à 12 h à la CCI Touraine, « Les Rencontres Performance Touraine » : Gestion « Les bonnes pratiques et les outils pour optimiser sa trésorerie ».

Jeudi 9 mars
Rendez-vous de la transmission d’entreprise organisé par le groupe In Extenso, à l’Aéronef, 25 rue de la Milletière à Tours Nord suivi d’une soirée au Domaine de Thais à Sorigny.

Vendredi 10 mars
De 8 h 30 à 18 h à l’ESCEM de Tours, Formation numérique : « votre entreprise sur Facebook ».

12/13 mars
Val de Loire Pro Expo, salon professionnel Cafés hôtellerie restauration, métiers de bouche, restauration collective, loisirs au parc des expositions de Tours.

Mercredi 15 mars
Handi café avec des recruteurs qui se banderont les yeux devant des candidats à l’emploi, au GEIS, 6 rue des Granges-Galland à Saint-Avertin, à partir de 9 h 30.

Jeudi 16 mars
Les jeudis de la santé de la Ville de Tours : conférence sur le stress à l’hôtel de ville (18 h 30).

Samedi 18 mars
Salon poursuite des études et de l’alternance ay centre de congrès Vinci (à partir de 10 heures).

Mardi 21 mars
Forum de l’installation pour les jeunes agriculteurs d’Indre-et-Loire, sur l’exploitation du Gaec Limouzin au Petit-Pressigny (16 h 30).

24/25 mars
Le salon Made in Touraine devient le salon Made in Val de Loire au centre des congrès Vinci. La thématique retenue pour l’édition 2017 est : l’Industrie 4.0.

Lundi 27 mars
La fédération des charcutiers traiteurs organise la remise des prix du meilleur jambon et pâté de Pâques, chez Davigel à Chanceaux-sur-Choisille (17 heures).

29/30 mars
Journée de la recherche avicole au centre des congrès Vinci de Tours.

31 mars/ 2 avril
Salon du chocolat organisé de 10 h à 19 h (vendredi 14 h-19 h), au Centre International de Congrès Vinci, du 31 mars au 2 avril, en partenariat avec le Rotary Club Tours Sud et la Chambre de Métiers et d’Artisanat d’Indre-et-Loire.